Diminuer l’impact carbone, poursuivre l’amélioration de leur performance énergétique au regard des normes déjà existantes et garantir la fraîcheur des bâtiments durant les étés caniculaires, autant d’objectifs que souhaite satisfaire la future réglementation environnementale RE2020, qui sera appliquée à compter du 1er janvier 2021.

Outre ses près de 30% d’émissions de CO2, le secteur français du bâtiment est également un leader en termes de consommation énergétique. Une place peu enviée sur le podium des filières les plus émissives, qui a poussé ces dernières années les pouvoirs publics et un nombre croissant d’acteurs privés à s’intéresser de près à l’accélération de la transition énergétique et écologique dans le secteur. À ce titre, l’arrivée de la future réglementation environnementale RE2020 prévue par la loi « Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique » (ELAN) définit un nouveau cahier des charges ambitieux pour la construction neuve dès le 1er janvier 2021. Elle s’inscrit dans la lignée de l’Accord de Paris sur le climat qui vise la « neutralité carbone » de la France d’ici 2050, et de la précédente norme Réglementation Thermique 2012 en vigueur depuis près de 10 ans.

De fait, jusqu’à présent, la RT2012 a permis de généraliser les bâtiments basse consommation et de diviser par trois les consommations d’énergie des bâtiments neufs par rapport à la réglementation précédente selon l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie. Si la consommation annuelle maximale autorisée était alors fixée à 50 kWh/m2, les nouveaux bâtiments devront à terme tendre vers un bilan énergétique neutre, à savoir produire autant d’énergie qu’ils n’en consomment. Concrètement, la RE2020 prendra en compte les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments durant toutes les étapes de leur existence, depuis l’origine des matériaux utilisés pour la construction, l’exploitation et la fin de vie dans une logique d’analyse du cycle (ACV) de vie. De quoi mettre en valeur de nouvelles perspectives d’économie circulaire et d’écoconception.

UN RÉFÉRENTIEL DE PRÉFIGURATION ET SIMULATION

Pour promouvoir ces objectifs ambitieux et mieux préparer la nouvelle norme RE2020, l’État a notamment décidé de lancer en novembre 2016 le label expérimental Énergie + Carbone – (abrégé par l’équation E+C- pour énergie positive et réduction carbone). L’Observatoire E+C- intègre aujourd’hui près de 1 000 bâtiments qui ont testé volontairement le référentiel. En compilant les études énergétiques et les niveaux de performance pour le carbone, ainsi que les données économiques, les ministères de la Transition écologique et solidaire et de la Ville et du Logement ont ensuite lancé une phase de simulations, dont les résultats devraient être connus ce printemps. Des conclusions qui permettront le choix définitif et pertinent des indicateurs sur lesquels porteront les exigences de la RE2020 : la diminution significative des émissions de carbone du bâtiment. Ambitieuse et exigeante, cette nouvelle norme qui repose sur une transformation progressive des techniques de construction, une mutation des filières industrielles et une adaptation des solutions énergétiques, verra sa mise en œuvre en concertation avec tous les acteurs du bâtiment, promet le Ministère. Et pour cause, les enjeux sont nombreux et les professionnels devraient ainsi recevoir un guide à leur usage d’ici à l’été, afin qu’ils s’approprient les divers outils d’ici la publication des textes réglementaires et leur entrée en vigueur.