Aménagement

Approvisionnement énergétique : l’ultra-dépendance du Grand Paris

Plus de 95% de l’énergie consommée dans la Métropole est produite en dehors du territoire. Et l’électricité, qui représente 40% de la consommation, provient à 80% des centrales nucléaires.

Le territoire de la Métropole du Grand Paris, qui compte 7,2 millions d’habitants, consomme chaque année 106 TWh (données 2015) pour se chauffer, se rafraîchir, s’éclairer, se déplacer, faire fonctionner les appareils électroménagers… Si l’on ne compte pas les transports, la consommation énergétique finale de la métropole est de 89,7 TWh.

La crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 a montré la robustesse et la résilience du système énergétique métropolitain, francilien et national face à des courbes de besoins qui ont brusquement évolué avec la mise en place du confinement.

Mais cet épisode a également rappelé la vulnérabilité de notre société et sa très forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur quelle que soit l’échelle considérée. C’est le cas de la Métropole du Grand Paris qui, à plus de 95%, dépend de productions énergétiques extérieures à son territoire. L’édition 2020 de l’Atlas de l’énergie dans le Grand Paris de l’APUR nous permet de découvrir ou de redécouvrir, dans le détail, l’infrastructure énergétique de la Métropole.

© APUR / Atlas de l’énergie dans le Grand Paris
Une consommation électrique à 80% d’origine nucléaire

L’électricité et le gaz constituent les deux premières énergies consommées, représentant respectivement 36,3 TWh (40%) et 38,4 TWh (43%) de la consommation finale (sources : Energif décembre 2018, Airparif).

A 80%, la consommation électrique de la Métropole du Grand Paris est d’origine nucléaire. Les principales centrales nucléaires approvisionnant la MGP sont celles de Paluel (Seine-Maritime / Normandie), Penly (Seine-Maritime / Normandie), Nogent-sur-Seine (Aube / Grand Est), Belleville-sur-Loire (Cher / Centre-Val de Loire), Dampierre-en-Burly (Loiret / Centre-Val de Loire) et Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher / Centre-Val de Loire).

© APUR

Ces six centrales nucléaires se répartissent le territoire du Grand Paris selon un découpage Nord-Ouest (Paluel et Penly), Est (Nogent, Dampierre et Paluel) et Sud-Ouest (Belleville, Dampierre et Saint-Laurent).

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L’infrastructure électrique, gérée par RTE (Réseau de Transport d’Électricité), le gestionnaire de réseau de transport français, permet d’acheminer l’électricité produite par les six centrales jusqu’à destination.


Source : © APUR / RTE

La carte ci-dessous indique plus précisément le tracé des liaisons aériennes (400 kV et 225 kV) et souterraines (225 kV) du réseau RTE autour du territoire du Grand Paris. On y découvre également la position des différents postes électriques, leur puissance (postes sources de 225 kV et postes de transformation de 400 kV) et leur nature (postes aériens ou en bâtiment).

Sont également indiquées les centrales thermiques qui vienennt en appui et dont la capacité est supérieure à 100 MW : Vaires-sur-Marne (555 MW / fioul), Genneviliers (200 MW / gaz), Saint-Ouen (120 MW / gaz) et Vitry-sur-Seine (225 MW : 100 MW gaz + 125 MW fioul).

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Infrastructure gazière : quatre sites de stockage souterrains à proximité

La carte de l’infrastructure gazière fait apparaître, elle, le réseau de transport de gaz naturel à haute pression administré par GRTgaz et les quatre sites de stockage souterrains en nappe aquifère gérés par Storengy (filiale du groupe Engie) : Saint-Clair-sur-Epte (1700 millions de m3), Beynes (1185 millions de m3), Saint-Illiers-la-Ville (1 500 millions de m3) et Germigny-sous-Coulombs (2 800 millions de m3).

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Deux pipelines pour les produits pétroliers

Les produits pétroliers consommés dans la MGP arrivent de leur côté par l’intermédiaire de deux pipelines : le pipeline de l’île de France (PLIF), long de 268 km, transporte du pétrole brut entre le port du Havre et la raffinerie de Grandpuits (77), et le pipeline Le Havre-Paris (LHP) alimente les dépôts pétroliers.

On dénombre par ailleurs 11 dépôts pétroliers et une raffinerie en Ile-de-France pour une capacité de stockage de 1,4 million de m3, soit environ 20% de ce qui est consommé chaque année, selon la DRIEE Ile-de-France. Cinq de ces dépôts se situent dans la Métropole du Grand Paris.

Enfin, la consommation de ces produits pétroliers est de deux natures dans la MGP : le fioul pour le chauffage des bâtiments ou les besoins de l’industrie mais surtout sous forme de carburants pour la mobilité. Les 402 stations-service de la MGP représentent les lieux principaux de consommation de produits pétroliers.

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