L’important chantier des JO de Paris représente 210 000 mètres carrés à démolir, soit presque 300 kilo-tonnes de déchets à traiter. L’équivalent de 20 000 bennes seront mobilisées pour évacuer cette masse de gravats vers les structures ad hoc.
Des mutations importantes sont engagées dans la Métropole du Grand Paris liées à la réalisation du métro du Grand Paris Express, des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, des nouveaux quartiers de gare, sans oublier les très nombreuses constructions dans le diffus et les travaux liés à la rénovation énergétique du bâti.
La gestion des produits de démolition issus de ces chantiers devient un enjeu majeur pour éviter la saturation des installations de traitement de déchets existantes, l’augmentation de la congestion et des flux de transports de matériaux, mais aussi pour empêcher la raréfaction de certaines matières comme les granulats naturels.
Dans une étude réalisée sur la logistique des JO de Paris, l’Apur a estimé les surfaces à démolir et en a déduit des ratios statistiques de volumes générés. Ces volumes ont ensuite été convertis en nombre de bennes nécessaires pour les évacuer. Ainsi, 123 kilotonnes (environ 8 800 bennes) de déchets sont estimées pour le Village olympique, 71 kt (environ 5 000 bennes) pour le Cluster des médias et 94 kt (environ 6 700 bennes) pour le Centre Aquatique.
Le Village olympique et paralympique, livré pour l’été 2024 avec une capacité d’accueil de 15 000 athlètes, accueillera à terme un nouveau quartier mixte en bord de Seine composé de plus de 2 000 logements, de bureaux et d’activités, de commerces et de plusieurs équipements. Il est localisé sur des tissus déjà urbanisés des villes de Saint-Denis, Saint-Ouen et de l’Île-Saint-Denis sur près de 50 hectares.
Les travaux de démolition et de préparation de site ont d’ores et déjà commencé. Au total, près de 78 000 m² SDP (surface de plancher) seront démolis, en majeure partie localisés au sud-ouest du Village Olympique, à Saint-Ouen. Les démolitions ont déjà eu lieu dans l’Écoquartier de L’Île-Saint-Denis et dans le secteur d’Univer-Seine.
La partie sud, occupée en majeure partie par des locaux d’activités et des bureaux, se verra donc transformée au profit de constructions nouvelles. La halle Maxwell qui accueillera temporairement les espaces d’entraînements des athlètes et les services des délégations sera quant à elle réhabilitée, tout comme la Cité du Cinéma a pu l’être par le passé.
En phase post-olympique, la zone opérationnelle du Village établie sur des grandes emprises infrastructurelles (site RTE) ou d’équipements vieillissants (lycée professionnel Cachin) mutera en intégrant des espaces verts et des programmes rénovés.
Le Centre aquatique olympique accueillera en phase olympique les épreuves de water-polo, de plongeon et de natation artistique. Une partie des équipements seront des installations temporaires comme le bassin d’échauffement, d’autres seront pérennes comme le bassin de 50 mètres, un bassin de plongeon et les tribunes de 6 000 places assises. Ces derniers formeront l’héritage post-olympique et s’inscriront à terme dans un nouveau quartier mixte qui fera le lien entre le centre historique de Saint-Denis et le nouveau pôle d’affaires de la Plaine.
Les démolitions sur ce secteur sont estimées à 60 000 m² SDP. Elles seront toutes réalisées avant 2024 pour permettre d’accueillir les installations temporaires et pérennes nécessaires aux Jeux. À la suite des épreuves paralympiques, le site sera transformé pour y développer le projet urbain de la Plaine Saulnier porté par la MGP et Plaine Commune. La programmation prévoit notamment la création de nouveaux logements et bureaux.
Localisé à Dugny et au Bourget, le Cluster olympique regroupe les épreuves de tir, de volley-ball et le centre des médias au parc des expositions du Bourget qui permet d’accueillir 20 000 journalistes et le village des médias. La construction de plus de 100 000 m² de logements est prévus pour l’hébergement d’une partie des journalistes durant la période des Jeux et correspondra, en période post-olympique, à une offre de logements adaptée aux besoins des populations. La Solideo est maître d’ouvrage du village des médias.
L’EPT Terres d’Envol et la ville du Bourget ont souhaité saisir l’opportunité des Jeux et de l’implantation du site de compétition de volley-ball pour rénover et désenclaver le parc des Sports. La restructuration prévoit la démolition de l’école élémentaire Jean-Jaurès, de la piscine du Bourget, du gymnase Raoul-Clerget et du Bourget Tennis Club, tous reconstruits.
Enfin, le Cerema quitte ce site pour regrouper l’ensemble de ses services, les locaux seront démolis. Pour accueillir le futur centre des médias, seul le hall 3 du parc des expositions sera démoli et reconstruit, : pour passer d’une surface de 12 000 m² au sol à 20 000 m² et doubler sa hauteur. L’ensemble des démolitions est estimé à 45 000 m² de SDP.