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Comment le confinement a bouleversé les pratiques sportives des Franciliens

Pendant le premier confinement, l’accès au sport a été fortement limité, ce qui a eu pour conséquence une baisse inédite de l’activité physique des Franciliens. Les pratiquants ont dû s’adapter et faire évoluer leurs habitudes. Comment le sport s’est-il inscrit dans ce nouveau quotidien ? Réponses.

En 2020, le premier confinement lié à la pandémie a brutalement changé les conditions de vie des Franciliens. En termes de pratiques sportives, la plupart des disciplines étaient impraticables. L’interdiction de sortir, de se déplacer et la fermeture des lieux publics non indispensables (parcs, équipements sportifs), des clubs, des structures privées commerciales auraient pu avoir raison de l’activité physique et sportive.

Si celle-ci a effectivement beaucoup diminué, les Franciliens ont pu, en partie, s’adapter et faire évoluer leurs habitudes. Les clubs et le secteur privé ont tenté de reconfigurer leur offre (séance de sport en ligne notamment) et ce, dans des délais courts. Des modalités de pratique qui existaient déjà (numériques, au domicile) et certaines disciplines (fitness, course à pied) ont trouvé un nouveau public. C’est ce que rappelle un dossier dédié à cette thématique et publié en juin 2021 par l’Institut Régional de Développement du Sport (IRDS).

Dans un contexte où l’accès au sport était fortement limité, 69 % des Franciliens ont modifié leurs habitudes sportives. Seuls 35 % ont déclaré s’être adonnés à une activité sportive au moins une heure par semaine. Avant le confinement, ce taux était de 61 %, soulignant une baisse de la pratique régulière d’une ampleur sans précédent.

Les Franciliens ont été contraints de revoir leur rythme de pratique à la baisse : 62 % ont réduit leur activité physique habituelle. En revanche, 7 % des Franciliens ont déclaré avoir intensifié leur pratique pendant cette période, contre 20 % au niveau national. Il est vrai que l’Île-de- France a été l’une des régions les plus touchées par l’épidémie et que les conditions étaient peut-être plus difficiles qu’ailleurs (exiguïté des logements, sport en extérieur interdit la journée à Paris…).

L’impact du confinement n’a pas été le même selon le mode de pratique de la personne. Pour les sportifs d’ordinaire encadrés par un éducateur ou un coach, la fermeture des associations sportives et des structures privées commerciales les a obligés à s’organiser seuls, ou presque.

Un obstacle supplémentaire par rapport aux sportifs non encadrés. La compétition et la rencontre avec les autres sont par ailleurs des sources de motivation plus importantes pour eux, or ces attentes étaient plus difficiles à satisfaire en période de confinement. Enfin, leurs activités sont plus souvent en interaction avec les autres (sports collectifs, sports de combat…), alors que les restrictions sanitaires imposaient une pratique solitaire.

Certains sports ont été moins pénalisés que d’autres. Le fitness (45 % des sportifs), la course à pied (44 %) et la randonnée (42 %) arrivent en tête des activités pratiquées durant le confinement. D’autres sports qui se pratiquent en intérieur ont aussi été moins touchés par les contraintes du confinement comme la musculation (26 % des sportifs) ou le yoga (17 %). Ces activités se limitent à la sphère privée : le plus souvent seul (61 %), en couple (26%) ou en famille (23%).

Le fitness et le yoga ont été privilégiés par les femmes et les moins de 55 ans. Les coureurs et les adeptes de la musculation étaient plus souvent des hommes et des personnes de moins de 35 ans. La marche a surtout eu du succès auprès des personnes de plus de 55 ans.

Pendant la période de confinement, les activités physiques au domicile ont occupé une place importante. Faute de pouvoir se déplacer, les Franciliens se sont adonnés à leurs activités sportives chez eux. En temps normal, 22 % des sportifs exercent une activité sportive régulière au domicile ; cette proportion est passée à 72 %, reflétant un bouleversement des modalités de pratique et d’organisation.

Les conditions de logement des Franciliens sont devenues un critère d’accès au sport : 36 % des Franciliens ont ainsi déclaré ne pas avoir suffisamment d’espace chez eux pour exercer une activité sportive. Cette proportion grimpe à 42 % à Paris où les logements sont plus petits contre 28 % en grande couronne.

Au domicile, la pratique avait lieu le plus souvent en intérieur (54 % des sportifs), parfois en extérieur (32 %) lorsque cela était possible (cours, terrasse, jardin…). Les femmes, les moins de 55 ans, les Parisiens et les prati­quants occasionnels ayant intensifié leur pra­tique pendant le confinement ont eu plus souvent tendance à pratiquer chez eux plutôt que dans les espaces publics. Un résultat qui peut surprendre pour les Parisiens au vu de leurs conditions de logement, mais il faut rap­peler que pendant la majeure partie du confi­nement les activités sportives hors domicile étaient interdites entre 10 heures et 19 heures.

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