Secteurs d’activité les plus consommateurs, types d’énergies utilisées, usages… L’édition 2020 de l’Atlas de l’énergie dans le Grand Paris de l’APUR nous propose un panorama détaillé du mix énergétique de la Métropole.
La Métropole du Grand Paris compte 7,2 millions d’habitants répartis sur 814 km². Elle a adopté fin 2017 un plan climat air énergie dont le principal objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2050. La neutralité carbone signifie que les émissions de gaz à effet de serre sont compensées par divers moyens, de sorte que la différence entre les gaz émis et extraits est égale à zéro.
Dans son Atlas de l’énergie dans le Grand Paris (édition 2020), l’APUR rappelle que « le secteur de l’énergie doit contribuer de manière importante à l’atteinte de cet objectif avec une réduction par deux des consommations sur le territoire métropolitain, un verdissement du mix énergétique (augmenter la part d’énergie renouvelable et de récupération – EnR&R – de 12 % à 61%) et une réduction de la dépendance énergétique (atteindre 30% d’EnR&R locales en 2050 contre 4% en 2012) ».
Le logement, premier poste de consommation énergétique
La consommation énergétique finale de la Métropole du Grand Paris est de 106 TWh (données 2015) si l’on inclut les transports routiers et de 89,7 TWh hors transports. Le secteur du logement arrive en tête avec l’habitat collectif (36,5 TWh) et les maisons individuelles (15,5 TWh), soit en tout 59% de la consommation énergétique totale. Le tertiaire représente 33% de cette consommation, avec près de 30 TWh.
Si l’on regarde maintenant les énergies utilisées, le gaz naturel et l’électricité occupent les deux premières places, avec respectivement 43% et 40% de la consommation finale (données 2015). Le chauffage urbain pèse quant à lui 10%.
Les consommations d’électricité ne cessent d’augmenter. Cela est dû à la multiplication des usages dans les bâtiments, tirés par les supports numériques, le petit électroménager spécialisé et la montée en puissance de la climatisation.
« Au-delà des consommations dans les bâtiments, la dématérialisation des activités et la transition des données vers le cloud, occasionnent l’implantation des serveurs en datacenters qui ont un impact sur le fonctionnement et la planification des réseaux », précise l’APUR dans son rapport. Avec le Grand Paris Express, des hausses de la consommation sont également à anticiper dans les futurs quartiers autour des gares. Le développement de la mobilité électrique doit aussi être pris en considération.
Le chauffage : premier usage
Au niveau global, le chauffage est le premier usage avec 40 % de la consommation totale. Les autres usages que sont l’électricité spécifique (électricité utilisée pour des usages qui ne peuvent être réalisés que par l’électricité, pour les appareils électroménagers par exemple), la cuisson, la thermique industrielle et la force motrice pour le transport routier représentent la moitié de la consommation totale (51%). Les 9 % restant concernent la consommation d’eau chaude sanitaire.
« On observe des répartitions différentes suivant le secteur d’activité et notamment une forte prédominance du chauffage dans le résidentiel (60 % contre 40 % pour le tertiaire). À l’inverse, l’électricité spécifique et la cuisson représentent 27% de la consommation totale du résidentiel contre 52% de la consommation du tertiaire. Dans cette rubrique, les usages d’électricité spécifique sont nettement plus importants que ceux liés à la cuisson, encore plus particulièrement pour le tertiaire », note le rapport.
Les Trente Glorieuses, période phare pour la construction de logements
L’Atlas de l’énergie dans le Grand Paris de l’APUR présente également une cartographie de la période de construction des bâtiments. La période de construction d’un bâtiment permet de déduire son mode constructif et son fonctionnement « technique » (ventilation, chauffage) et constitue une indication essentielle pour choisir la façon d’agir pour réduire sa consommation énergétique.
30 % des logements collectifs et 27 % des maisons individuelles ont été construits entre 1945 et 1974. Cette période des « Trente Glorieuse » se caractérise par un pétrole considéré comme inépuisable et très peu cher. Pendant cette période, les bâtiments sont presque systématiquement équipés de systèmes de chauffage collectif dès la conception pour répondre aux critères de conforts de l’époque. Le mix énergétique est alors pluriel avec le recours au fioul, au gaz et au chauffage urbain alors en plein développement.
Près de 75 % des logements collectifs construits pendant les « Trente Glorieuse » sont localisés en petite couronne où il s’agit de la période la plus représentée. On en retrouve aussi dans les quartiers périphériques de Paris avec la construction de « grands ensembles » (Italie XIII dans le 13e, Plaisance dans le 14e, Front de Seine dans le 15e, Place des fêtes dans le 19e).
1851 – 1914 : la période la plus représentée à Paris
La période la plus représentée sur le territoire parisien est celle allant de 1851 à 1914. Les immeubles de logements collectifs datant de cette période sont situés à Paris pour plus de 70 % d’entre eux. On les retrouve partout, aussi bien au centre que dans les quartiers périphériques. Leur concentration est néanmoins plus forte dans l’ouest parisien.
Durant cette période, le charbon de bois ou de terre et le bois représentent alors les énergies principales pour le chauffage. Le gaz de ville et l’électricité sont alors à la marge (7% des logements parisiens ont l’électricité en 1901).