Quelles étapes une commune doit-elle suivre pour rénover son parc de luminaires ? Etat des lieux, diagnostic, audit… Quelles sont les différentes phases d’une démarche visant à diminuer les consommations d’énergie, réduire les pollutions lumineuses tout en améliorant la qualité de l’éclairage ?

En matière de maîtrise de la consommation d’énergie, l’éclairage public est un enjeu important pour les municipalités. En France, selon l’ADEME, l’éclairage public représente 16% de la consommation énergétique totale des communes, 17% de leurs dépenses (budget de la commune) et 41 % de leur facture électrique. Selon le projet européen Streetlight-EPC, la France compte 10 millions de points lumineux en éclairage extérieur pour une consommation annuelle de 5,6 TWh, soit 1 % de la production totale d’électricité.

Or, le potentiel de réduction des consommations d’éclairage public est énorme. Plus de la moitié du parc est obsolète et sur-consommatrice d’énergie (présence de boules diffusantes, de lampes à vapeur de mercure…) et près de 25 % des luminaires en service ont plus de 25 ans, selon l’ADEME.

PROCÉDER À UN AUDIT DE L’ÉCLAIRAGE PUBLIC

Comment une commune doit-elle procéder quand elle souhaite optimiser les dépenses liées à l’éclairage public ? Quelles sont les étapes à suivre ? Si la commune en a les ressources (humaines et financières), elle peut tout d’abord décider de procéder elle-même à un audit de l’éclairage public. Si elle n’en a pas les ressources, elle peut déléguer cette tâche à une entreprise tierce.

Un tel audit se compose d’un état des lieux et d’un diagnostic. L’état des lieux consiste à faire l’inventaire du parc existant, notamment des réseaux, qu’ils soient enterrés ou non. Le diagnostic, lui, a pour objectif d’analyser le « parc éclairage public » grâce à des indicateurs comme le nombre de points lumineux au km, la puissance moyenne par point, la répartition par type de lampe, l’état général des luminaires, la puissance annuelle consommée par habitant, les dépenses annuelles par habitant, le temps de fonctionnement, etc.

Le diagnostic a également pour but d’identifier les solutions permettant de réduire le coût global de l’installation, de diminuer les consommations d’énergie, d’améliorer la qualité de l’éclairage et de réduire les pollutions lumineuses. Les estimations d’économies réalisables, à la fois sur un plan énergétique et financier, doivent être exprimées en tenant compte de la réglementation en vigueur (normes NF C- 14-100 et 17-100, NF EN 13201 et EN 12464-2).

Exemples de relevés photométriques géolocalisés. © Ilico

« Le diagnostic matériel, énergétique, photométrique et environnemental que nous réalisons a pour objectif d’évaluer les performances des installations d’éclairage et de définir un schéma d’orientation fonctionnel et technique en vue de réduire la consommation électrique et le bilan carbone, diminuer les coûts d’exploitation tout en améliorant la qualité de l’éclairage », déclare Thomas Noël, gérant d’Ilico Lighting, bureau d’études indépendant en éclairage.

Avant de se lancer dans un diagnostic de l’éclairage public, il est à noter que l’ADEME propose un outil de pré-diagnostic appelé OPEPA. C’est une première approche des économies financières et énergétiques atteignables en cas de rénovation du parc. Mais cette première approche ne se substitue en rien au diagnostic en tant que tel.

AUDIT ÉCLAIRAGE : PAS OBLIGATOIRE, MAIS FORTEMENT RECOMMANDÉ

L’audit éclairage n’est pas obligatoire pour une commune, sauf si la compétence éclairage a été transférée. Mais cet audit se révèle très utile pour toute démarche de rénovation du parc éclairage d’une municipalité, tant au niveau de la consommation énergétique que des coûts de fonctionnement. Et, pour certaines formes de marché public, il est obligatoire. Autant s’en doter une bonne fois pour toutes.

Selon l’AFE (Association Française de l’Eclairage), le coût d’un diagnostic éclairage varie entre 8 et 20 euros HT par point lumineux. Tout dépend des objectifs et du périmètre de l’étude (maintenance, rénovation, économie d’énergie…), de l’ampleur du patrimoine éclairage audité, de l’accessibilité des installations, etc.

Pour réussir le cahier des charges relatif au diagnostic de l’éclairage public, l’ADEME fournit un guide de rédaction destiné aux collectivités bénéficiant de ses aides financières dans le cadre de ce que l’ADEME appelle son dispositif de soutien aux études d’aide à la décision.

Selon l’AFE, un audit complet comprend les livrables suivants (qui peuvent varier en fonction du cahier des charges initial) : une base de données géoréférencées de l’ensemble des installations, un rapport principal, les relevés photométriques réalisés, un schéma directeur d’aménagement et de rénovation (SDAR) et un document de synthèse.

Pour ce qui est du financement, outre les dispositifs prévus par l’ADEME, les syndicats d’énergie, le conseil général, le conseil régional voire le FEDER (Fonds européen de développement régional) peuvent apporter une prise en charge partielle ou totale du coût d’un audit éclairage.

CHOIX DU PRESTATAIRE : ESCO, CABINET INDÉPENDANT OU ORGANISME PUBLIC ?

Si la commune choisit de passer par un prestataire, le choix de ce dernier est primordial et ne doit pas répondre – autant que possible – au seul critère de prix. Les compétences requises sont en effet nombreuses : électricité, éclairage, urbanisme et architecture, techniques et outils de relevés, SIG (systèmes d’information géographique), maîtrise de l’environnement normatif… En outre, il est conseillé, si le cadre du marché le permet, de rencontrer les entreprises candidates.

« Il y a deux paramètres à prendre en compte lors d’un projet d’optimisation de l’éclairage public : l’état des finances de la commune et son objectif final : mettre en conformité les nouveaux systèmes (éclairer mieux) tout en économisant le plus d’énergie possible (pour moins cher) ou bien minimiser l’investissement de départ. Plus la marge de manœuvre financière de la commune est faible, plus elle va avoir tendance à confier le projet à une entreprise extérieure se rémunérant sur les économies réalisées, via un contrat de performance énergétique », note Thomas Noël (Ilico Lighting).

Les entreprises qui se rémunèrent sur les économies d’énergie réalisées s’appellent des ESCO (Energy Service Companies). Concrètement, les ESCO rassemblent les informations sur les opportunités d’optimisation des consommations énergétiques dans l’objectif de mettre en œuvre, par la suite, les solutions techniques ou les services permettant les optimisations énergétiques identifiées, avec garanties de performances. Et si la commune le souhaite, les ESCO peuvent financer l’investissement en se rémunérant sur les économies réalisées sur une période de plusieurs années.

« Lors du choix d’un prestataire, il faut faire attention aux éventuels conflits d’intérêts qui peuvent être présents. Il faut donc veiller scrupuleusement à ce que le prestataire ne soit pas en même temps fournisseur d’installations d’éclairage, de prestations de maintenance ou d’énergie », ajoute Thomas Noël.

A noter enfin : pour les communes de moins de 10 000 habitants, l’ADEME propose un dispositif baptisé Conseil en Energie Partagé (CEP) consistant à mutualiser un conseiller énergie de l’ADEME entre plusieurs communes. Le conseiller aura à cœur, lui aussi, de donner la priorité à la maîtrise de l’énergie sans privilégier une solution énergétique en particulier.

Réussir à organiser des olympiades écologiques et responsables n’est aujourd’hui plus une case optionnelle à cocher dans la candidature des villes hôtesses ces dernières années. À ce titre, Paris n’a pas dérogé à la règle et a fait de la neutralité carbone un enjeu principal pour ses Jeux de 2024.

Un village olympique à 3,5 milliards d’euros pour un chantier de 51 hectares. 150 000 emplois mobilisés pour la préparation et l’organisation d’une compétition mondiale qui prévoit d’accueillir des milliers d’athlètes représentants des centaines de nations, face à des millions de téléspectateurs. Au-delà des chiffres qui donnent habituellement le tournis quand on parle Jeux Olympiques, Paris 2024 comptent également s’attaquer à décrocher une médaille verte d’un autre genre : celle du zéro carbone. De fait, la France entend organiser les Jeux « les plus écologiques et durables de l’Histoire », selon le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (Cojo). Et si en raison de la pandémie liée au Covid-19, le report des JO de Tokyo initialement prévus à l’été 2020 et la mise en arrêt des chantiers franciliens pourraient modifier l’agenda des livraisons d’infrastructures, l’ambition écologique devrait cependant se maintenir sur la feuille de route de l’événement qui se veut « exemplaire ». En organisant des Jeux neutres en carbone, la métropole veut tout d’abord s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et projette de ne pas émettre plus de CO2 que sa capacité d’en compenser.

En cela, Paris jouit d’un atout particulier, celui de n’avoir à construire que peu de nouvelles infrastructures en s’appuyant sur 95% des sites déjà existants ou temporaires. Seuls deux sites seront construits : le village olympique et paralympique au cœur d’un futur éco-quartier en Seine-Saint-Denis, ainsi que le centre aquatique, qui laissera trois bassins en héritage dans ce département très peu pourvu en piscines. De fait, Paris entend éviter à tout prix le phénomène des « éléphants blancs », ces constructions abandonnées sitôt la compétition passée. Cette sobriété inédite en matière de construction permettrait d’ailleurs de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux précédentes éditions.

INNOVER POUR FAIRE ÉMERGER DES SOLUTIONS PROPRES

Afin de réduire l’impact environnemental, Paris mise également sur sa capacité à innover, en traquant les émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs concernés. Ainsi, le gouvernement a lancé en juin dernier deux appels à projets à destination des entreprises françaises impliquées. Le premier, intégré au Programme d’investissements d’avenir (mis en place par l’Etat pour financer des projets prometteurs et innovants pour le territoire) portait sur la production d’énergie hors réseau, les Jeux olympiques occasionnant souvent des pics de consommation d’électricité. Or dans la majorité des cas, les solutions d’appoint font appel à des groupes électrogènes qui fonctionnent au gazole, un carburant dont le pouvoir polluant en CO2 n’est plus à démontrer. Avec une enveloppe de 15 millions d’euros, le dispositif espère donc faire émerger des groupes solutions d’énergie propre, qui pourraient d’ailleurs trouver de nouveaux usages en héritage à l’issue de la compétition. En parallèle s’est lancée, du 4 juillet au 8 octobre dernier, une édition spéciale du concours d’innovation I-Nov, destiné aux start-ups et aux PME et opéré par l’ADEME, Bpifrance et FranceAgriMer avec le soutien des ministères de la Transition écologique et solidaire, de l’Economie et des Finances et de l’Enseignement supérieurs, de la Recherche et de l’Innovation et dotée de 80 millions d’euros. Les candidats étaient alors invités à explorer de nouvelles pistes innovantes autour, entre autres, de la thématique des transports et de la mobilité durable, de l’alimentation intelligente, de l’adaptation des technologies numériques au changement climatique, de l’économie circulaire et de la valorisation des circuits courts, notamment pour les matériaux de construction des infrastructures des JOP. À ce titre, le village olympique pourrait s’inspirer du plus haut immeuble en bois inauguré à l’été dernier à Strasbourg.

Par ailleurs, l’un des objectifs principaux annoncés par le Cojo est d’atteindre un taux de 95% de recyclage des déchets liés aux chantiers de construction. Côté mobilité, le site pourrait n’être accessible qu’à pied, vélo ou en transports en commun, afin de favoriser la mobilité durable. La question des repas (qui devraient faire la part belle aux produits locaux fournis en circuits courts, avec un minimum d’emballages) ou encore du recyclage des déchets durant la compétition sont autant de problématiques pour lesquelles des solutions vertueuses restent encore à trouver. Car après tout, pour le comité comme l’ensemble des parties prenantes, le marathon de la neutralité carbone et de l’excellence environnementale de Paris 2024 ne fait que commencer.

Promulguée le 8 novembre 2019, la loi Energie-Climat vise à répondre à « l’urgence écologique et climatique », une référence désormais inscrite dans le Code de l’énergie, tout en tendant vers un objectif de neutralité carbone de la France à l’horizon 2050, conformément à l’Accord de Paris. Portant sur quatre axes principaux, le texte ambitionne notamment une réduction progressive des énergies fossiles, la lutte contre les passoires thermiques, l’instauration de nouveaux outils au service de la politique climatique et la régulation des secteurs de l’électricité et du gaz. Autant de dispositions qui permettront d’outiller avec plus de précision les acteurs des territoires.

Longue de 69 articles, la loi relative à l’énergie et au climat a été publiée au Journal officiel le 9 novembre 2019 après son adoption définitive par le Parlement. « Nouveau pilier de la transition écologique », comme l’a déclaré la Ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne, le texte révise dès son article 1 les objectifs de politique énergétique de la France, notamment en prévoyant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, en réduisant de 40% la consommation d’énergies fossiles d’ici 2030 (contre 30% précédemment) et en prévoyant en 2022 l’arrêt des quatre dernières centrales à charbon de Cordemais, Gardanne, Le Havre et Saint-Avold.

Outre le soutien à la filière hydrogène bas-carbone, le premier axe de la loi prévoit également l’obligation d’installer des panneaux solaires sur les nouveaux entrepôts et supermarchés, ainsi que les ombrières de stationnement, permettant ainsi aux maires de déroger aux règles des PLU. Et précisément, pour faciliter l’installation du photovoltaïque ou l’utilisation de la géothermie – avec pour objectif d’atteindre 33% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030 comme le prévoit la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE)-, la loi prévoit de sécuriser le cadre juridique de l’évaluation environnementale.

LUTTER CONTRE LES PASSOIRES THERMIQUES

Le deuxième volet de la loi concerne les passoires thermiques (logements au diagnostic de performance énergétique étiqueté F ou G), un sujet particulièrement houleux quand on sait que seulement 1 000 logements ont été rénovés ces dernières années dans le parc social francilien … Selon le triptyque « incitation, obligation et sanction des propriétaires », les pouvoirs publics ambitionnent de « mettre fin aux passoires énergétiques d’ici 2028 », toujours selon la Ministre. De quoi intéresser fortement les municipalités de la Métropole, compte tenu de ces quelque 50 000 logements sociaux très énergivores dans le Grand Paris.

Au chapitre des énergies propres, l’article 40 introduit la création de « Communautés d’énergies renouvelables », nouvelles entités juridiques autonomes autorisées à « produire, consommer, stocker et vendre de l’énergie renouvelable ». Par ailleurs, les communes et Etablissement public territoriaux (EPT) métropolitains auront désormais la possibilité de participer au capital de sociétés dont l’objet social est la production d’énergies renouvelables, si les installations sont situées sur leur territoire. Par ailleurs, les collectivités territoriales du Grand Paris pourront désormais soutenir les organismes HLM qui souhaiteraient porter des projets d’autoconsommation collective.

Pour renforcer la gouvernance de la politique climatique, un Haut Conseil pour le climat est créé. Cet organisme consultatif indépendant est chargé d’évaluer l’efficacité des politiques mises en œuvre pour atteindre les ambitions de la stratégie climatique française. Au-delà de la stratégie nationale bas-carbone confirmée comme outil de pilotage de l’action contre le changement climatique, la loi entend également créer en 2023 une loi de programmation quinquennale pour fixer les grands objectifs énergétiques.

Adossée à son quatrième volet portant sur la maîtrise du prix de l’énergie, la loi Energie-Climat organise la disparition progressive des tarifs réglementés de la vente de gaz naturel, en permettant au consommateur final de comparer et challenger les offres des fournisseurs historiques. Enfin, dernière mesure qui devrait impacter fortement les collectivités : deux rapports seront remis par le gouvernement au Parlement. Le premier sur la contribution des plans climat-air-énergie territoriaux et des schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires aux politiques de transition écologique et énergétique. Et le second portant sur les incitations envisageables pour la séquestration du carbone par les forêts et les enjeux liés à sa gestion responsable.  

Offrant 9 500 m² de bureaux en bois massif bas carbone au cœur de Saint-Denis
(93), WoodWork a été primé pour son esthétisme, le choix des matériaux, sa
luminosité, son architecture tournée vers l’extérieur et ses performances
environnementales validées par les labels BBCA, E2C1, BREEAM very good et HQE
Excellent.

Situé dans le quartier de la Montjoie aménagé par SEQUANO, le projet WoodWork
est développé par WO2, filiale du groupe Woodeum dédiée au développement
d’immeubles de bureaux.

L’immeuble, conçu par les architectes Nicolas Laisné et Dimitri Roussel, fait la part
belle aux espaces communs, terrasses et jardins, avec des espaces de travail qui
offriront un confort exceptionnel avec 100% des postes de travail en premier jour,
des fenêtres toute hauteur, le bois massif structurel visible au plafond, 3,15m de
hauteur sous structure et 2,70m de hauteur libre sous panneaux rayonnants
suspendus.

WoodWork en quelques chiffres :
• 9 500 m² de bureaux dont 500 m² d’espaces communs au rez-de-chaussée
• 7 niveaux de bureaux de 1 000 à 1 400 m² , 114 places de stationnement
• 1 200 m² de balcons et terrasses
• 500 m² de jardins
• 1 450 m3 de bois utilisés / 1 100 tonnes de CO2 stockées
• 3 mois pour monter la superstructure bois, durée prévisionnelle de chantier
de 12 mois au total du plancher bas du RDC à la livraison complète de
l’immeuble.

INFORMATIONS PROJET :

  • Localisation : Saint-Denis (93) – T6
  • Maître d’ouvrage : WO2
  • Architectes : Nicolas Laisné et Dimitri Roussel
  • Bureau d’études : Sinteo
  • Constructeurs : Vinci Construction
  • Certificateur : CERTIVEA

Source de l’article : © Woodeum – https://www.woodeum.com/

Woodeum réalise Filao, 31 logements au cœur des Hauts-de-Seine, à Clichy-la-Garenne, entre Levallois-Perret et le 17ème arrondissement de Paris :

– Un emplacement stratégique : À 7 minutes à pied de la gare Clichy-Levallois et à seulement 8 minutes à pied de la station Mairie de Clichy sur la ligne 13.

– Un cadre exceptionnel : Résidence en plein cœur de ville,  à 10 minutes à pieds du Parc des impressionnistes.

– Un quartier dynamique : proximité d’infrastructures scolaires de qualité, de commerces, de restaurants, de marchés et arrivée de la ligne 14.

– Une résidence à taille humaine tournée vers le bien-être de ses futurs habitants : des espaces extérieurs généreux, une isolation phonique de qualité pour vivre en toute sérénité, des surfaces variées du studio aux appartements familiaux, avec parkings.

© Woodeum – illustration, vue intérieure

– Des logements de nouvelle génération en bois massif CLT, matériau noble et naturel, à haute performance environnementale et thermique procurant un sentiment de sérénité, d’harmonie et de sécurité au sein de chaque appartement

INFORMATIONS PROJET

  • Localisation : Clichy (92) – Rue Castérès
  • Architecte : Agence SOLVET

Source de l’article © Woodeum – https://www.woodeum.com/references/filao/
Plus d’informations : https://www.filao-clichy.fr/
Image d’illustrations : FILOA – Clichy – © Woodeum

3 sites sur plus de 2 hectares pour un écoquartier en centre-ville

Sur une superficie globale de 2,27 hectares, la ZAC Dolet- Brossolette est une opération d’aménagement se développant sur trois secteurs situés dans la partie centre-est de la commune, en vue de développer une offre diversifiée de logements (accession, accession sociale, locatif social et résidence étudiante) et des activités tertiaires.

La forme urbaine est adaptée au quartier avec des réalisations de haute qualité environnementale ; elle améliore, en particulier, le réseau de déplacements urbains et protège des nuisances sonores en éloignant les logements des sources de bruit. Pour répondre aux attentes de la Ville, CITALLIOS a mis en place une méthodologie adaptée : charte de développement durable, concertation développée avec les habitants, partenariats avec les promoteurs-constructeurs, gouvernance spécifique assurant transparence, qualité et réactivité. Cette démarche a permis à ce projet d’être diplômé en décembre 2015 « Engagé dans la labellisation Écoquartier ».

source de l’article : © CITALLIOS – https://citallios.fr/malakoff-zac-multisites-dolet-brossolette/

Le développement des véhicules propres (électriques et hybrides) est un enjeu industriel majeur pour la filière automobile. De fait, le secteur des transports contribue pour près de 30% des émissions de CO2 dans l’Union Européenne, qui depuis le 1er janvier 2020 impose une nouvelle réglementation à ce sujet. Sous peine de lourdes sanctions financières, les constructeurs vont donc devoir s’adapter pour proposer des voitures moins polluantes. Les dispositifs à destination des collectivités, aménageurs et particuliers sont autant de relais qui visent à étendre leur utilisation.  

Si les prix des véhicules électriques étaient encore assez prohibitifs il y a quelques années, les dernières avancées des constructeurs automobiles laissent désormais place à des modèles aux tarifs plus acceptables, notamment en raison de la baisse des prix sur les batteries au lithium ion, indispensables aux voitures électriques. Néanmoins, suite à la pandémie liée au Covid-19, la baisse du coût des énergies fossiles pourrait conduire de nombreux acteurs à vouloir utiliser davantage de charbon, pétrole ou gaz au quotidien, en raison d’un arbitrage financier en leur faveur. Ainsi, de nombreux chercheurs avancent l’hypothèse que la baisse du prix du baril de pétrole pourrait faire reculer les efforts envers le développement des modèles électriques, au profit de ceux à moteur thermique. S’il est encore trop prématuré pour tirer les enseignements de cette crise en matière d’impact sur le développement de véhicules plus durables et surtout moins polluants, il appartient à tous les acteurs concernés de s’investir encore plus afin de gagner ce rallye d’un genre nouveau.  

Pour l’heure, les firmes automobiles investissent des millions d’euros pour réussir la transition énergétique imposée par l’Union Européenne. Et pour cause, depuis le 1er janvier 2020, les constructeurs automobiles doivent respecter une réglementation qui impose des émissions inférieures à 95 gramme/km en moyenne pour les voitures neuves. Sans quoi, une pénalité de 95€ s’appliquera pour chaque gramme dépassé et pour toute voiture vendue dans l’UE.

DÉPLOYER DES INFRASTRUCTURES DE RECHARGE

Mais l’expansion du véhicule propre pose surtout la question connexe de sa recharge. À ce titre, pour les bâtiments neufs la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 prévoit l’obligation pour les constructeurs de « pré-équiper » les parkings des entreprises, donc d’installer des points de recharges pour les voitures électriques ou hybrides, en fonction de la nature de l’entreprise et à hauteur d’au moins 5% des places. Dans les bâtiments existants, si la demande de permis a été déposée avant le 1er janvier 2012, le pré-équipement et l’installation de bornes de recharge doit concerner au moins 10% de la totalité des places du parking dans les aires urbaines denses (>50 000 habitants), 5% dans les autres cas. Si le permis de construire a été déposé entre le 1er janvier 2012 et le 1er janvier 2017, alors au moins 10% de la totalité des places de parkings doivent se voir équiper en recharges dans les bâtiments à usage tertiaire ou industriel. Selon les chiffres du Ministère de la Transition écologique et solidaire, plus de 27 000 points de recharge jalonnent actuellement le territoire français, avec un objectif fixé à quelque 7 millions de points de charge publics et privés d’ici 2030. Pour promouvoir le déploiement des infrastructures de recharge, le gouvernement a mis en place des aides spécifiques : les diverses éditions du Programme d’Investissement pour l’Avenir (PIA) ont permis d’aider à hauteur de 61 M€ les projets d’installation de plus de 20 000 points de recharge à destination des collectivités territoriales. Du côté des PME, le programme ADVENIR (lire encadré) propose une aide pour pallier les coûts d’acquisition et d’installation des points de charge. Le 4 juillet 2019, le gouvernement a d’ailleurs annoncé de nouvelles aides ADVENIR pour la mise en place d’équipements dans le résidentiel collectif, une extension qui intervient dans la dynamique de la Loi d’Orientation des Mobilités.

UNE DYNAMIQUE QUI EMBARQUE LES SECTEURS PUBLICS ET PRIVÉS

L’utilisation de véhicules propres gagne donc du terrain. Ces dernières années, la plupart des constructeurs automobiles ont désormais lancé leurs modèles électriques ou hybrides et prévoient des budgets conséquents en matière de R&D. À titre d’exemple, Volkswagen compte élargir sa gamme électrique avec une ID.1 à moins de 20 000 euros en remplacement de l’actuelle e-Up. Dacia présentait quant à elle début mars un SUV low cost 100% électrique, attendu sur les routes françaises pour 2021 et décrit par le constructeur comme « la voiture électrique la plus abordable d’Europe ». Un dynamisme dans la construction qui se ressent sur le terrain, en témoignent les commandes à grande échelle comme celle du Conseil Départemental des Yvelines qui vient d’acquérir début février 185 Renault Zoé pour électrifier massivement son parc automobile.

Du côté des acteurs privés, l’initiative EV100 de l’ONG Climate Group rassemble depuis 2017 des entreprises qui poursuivent l’objectif ambitieux de remplacer la totalité de leur flotte par des véhicules électriques d’ici 2030. Parmi les derniers adhérents à rejoindre notamment les célèbres EDF, Ikea ou encore Unilever, le leader de la gestion de l’énergie et des automatismes Schneider Electric, qui siège à Rueil-Malmaison.

À grands renforts d’aides financières et de disposition légales pour booster le marché de l’électrique, acheter et recharger un véhicule propre n’aura jamais été aussi simple. De quoi inciter fortement la France à verdir ses parts de marché de l’automobile et participer activement à la décarbonation des transports.

ZOOM SUR LE PROGRAMME ADVENIR :

Coordonné par l’Avere-France (association nationale pour le développement de la mobilité électrique) et Eco CO2, l’ADEME et le Ministère de la Transition écologique et solidaire, le programme ADVENIR permet le financement de points de recharge pour véhicules électriques et hybrides. Le principe est d’obliger les énergéticiens à financer les économies d’énergie et d’encourager les autres acteurs par l’obtention d’un certificat. Sont éligibles au programme : les points de recharge installés en habitat collectif (via les particuliers, bailleurs sociaux, syndics), les recharges sur le parking d’une entreprise, les points ouverts au publics installés sur des espaces privés (groupes hôteliers, bâtiments commerciaux etc.) ou sur les espaces publics, tels que la voirie.

Particuliers : quelles aides à l’installation d’une borne de recharge ?

Vous vivez en maison individuelle ? Pour les dépenses effectuées depuis le 1er janvier 2020, vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt d’un montant forfaitaire de 300 €, quel que soit votre niveau de revenu.

Vous habitez en logement collectif ? Ce crédit d’impôt est cumulable avec l’aide Solution Individuelle du programme ADVENIR. L’installation et le matériel doivent être labellisés ADVENIR, la puissance des bornes inférieure ou égale à 22kW. Pour un usage individuel, un particulier peut obtenir une aide de 50% du coût avec un plafond de 600€ (960€ pour les installations intégrant un pilotage énergétique).

Industrie, bâtiment, mobilité… Les secteurs d’activités couverts par l’intelligence artificielle ne cessent d’augmenter. A la clé : une aide précieuse pour réduire ses consommations et atteindre la sobriété énergétique.

Optimisation de la charge des batteries d’une flotte de bus électriques, détection de fuites d’eau, alertes en cas de consigne de chauffage non-respectée, suivi en temps réel des consommations énergétiques, création d’un jumeau numérique (digital twin) pour analyser les données liées aux équipements, outils, comportements, consommations et environnements en milieu industriel… L’intelligence artificielle conquiert chaque mois de nouveaux domaines. Et ses promesses sont alléchantes.

« Nous sommes capables de réduire – à l’échelle d’un bâtiment, d’une ville ou d’un territoire – la consommation énergétique de 20% en seulement 6 mois, et cela sans travaux », déclare Benoit Vagneur, Directeur Général de Sensing Vision, société fournissant des plateformes d‘efficacité énergétique pour les bâtiments tertiaires.

« Avec l’IA, la consommation d’énergie des industriels peut diminuer d’environ 15 % », affirme de son côté Vincent Sciandra, P-DG de Metron, entreprise ayant développé une solution d’intelligence énergétique destinée au secteur industriel et de la mobilité durable.

 AUGMENTER L’ÊTRE HUMAIN

« Notre rôle est d’apporter aux décideurs – dans l’entreprise – des outils génériques capables de monter en charge. Nous proposons pour cela une technologie qui prend la forme d’un assistant virtuel – qu’on appelle Energy Virtual Assistant – dont le rôle est d’augmenter l’humain », note Anthony Gadiou, Chief Digital Officer de Metron.

« Les données brutes, celles qui viennent des capteurs disposés dans les bâtiments d’une collectivité par exemple, vous n’en faites rien. Les données n’ont de valeur que quand vous les croisez et que vous travaillez sur des modèles », précise quant à lui Benoit Vagneur (Sensing Vision).

Mais en quoi consistent précisément ces modèles ? « Nous associons deux types de technologies : le machine learning et les ontologies. Le machine learning est un ensemble d’algorithmes qui apportent une capacité d’apprentissage à la machine. Les ontologies sont des bases de données permettant de stocker et de structurer la connaissance humaine en apportant à la machine une capacité de raisonnement », détaille Anthony Gadiou (Metron).

DES OPTIMISATIONS 100% CONTEXTUALISÉES ET RÉPLICABLES

De cette capacité de raisonnement – acquise par l’intelligence artificielle – découlent des optimisations complètement contextualisées qu’il est possible de répliquer dans des environnements similaires.

« Le machine learning permet d’identifier des optimisations énergétiques pas forcément intuitives pour l’humain et l’industriel car issues uniquement de la donnée. C’est grâce à la donnée récupérée qu’on peut détecter des corrélations, des causalités. La seule limite de ce processus est qu’il est très manuel. Les data scientists collectent, nettoient et filtrent la donnée, créent des modèles et parviennent à des optimisations qui ont du sens pour un cas d’usage précis », explique Anthony Gadiou (Metron).

« Grâce aux ontologies, nous apportons du sens énergétique et industriel aux données, aux analyses et aux optimisations, pour donner à notre IA une meilleure connaissance de son environnement et une plus grande autonomie. Ainsi, on peut détecter et dupliquer des optimisations énergétiques dans des contextes similaires », complète Anthony Gadiou (Metron).

3 MOIS MINIMUM DE DONNÉES BRUTES POUR CRÉER UN MODÈLE

Démarche similaire chez Sensing Vision. Sa plateforme « Energy Suite » fait tout d’abord appel à des capteurs faisant remonter les données de compteurs d’eau, de gaz, d’électricité, de réseaux de chaleur mais aussi des données liées à l’usage des bâtiments : température, taux d’humidité, luminosité, fréquentation, taux de CO2, mouvements… A ces données sont ajoutées des informations tierces de type météo, coût d’énergie, agenda d’usage des bâtiments ou des données quasi temps réel de type compteur Linky.

« Il nous faut au minimum 3 mois de données pour pouvoir fonctionner. Grâce au deep learning, nous établissons l’équation implicite décrivant le fonctionnement énergétique du bâtiment, c’est-à-dire les relations qui existent entre la consommation énergétique, le service rendu – la température dans un bâtiment – et les conditions météorologiques. Cette première étape de deep learning est du calcul massif sur un jeu de données. Une fois que l’équation fonctionne, on la valide sur un deuxième jeu de données. On peut ensuite considérer que le modèle numérique est construit », commente Benoit Vagneur (Sensing Vision).

VÉRIFIER QUE LE SERVICE RENDU EST BIEN AU RENDEZ-VOUS

Une fois le modèle numérique construit – bâtiment par bâtiment -, il est confronté aux données temps réel. « Nous cherchons alors à savoir si le service est rendu ou pas, c’est-à-dire si telle ou telle école est bien chauffée à 20° C pendant la journée, à 17° C pendant la nuit et à 16° C pendant les vacances scolaires », précise Benoit Vagneur (Sensing Vision).

« Nous cherchons également à identifier des défauts et des anomalies comme une fuite d’eau ou une panne de panneau photovoltaïque. Enfin, nous calculons des potentiels d’économies sur 2 axes. Le premier axe est centré sur la consigne : ‘Combien je gagne de chauffer mon bâtiment à 20° C plutôt qu’à 23° C, sachant que 1 degré équivaut à 7% de la facture d’énergie’. Le deuxième est centré sur l’usage : ‘Combien je gagne à chauffer – pendant les vacances scolaires – mon internat (vide) à 16° C plutôt qu’à 20° C ?’ », ajoute Benoit Vagneur (Sensing Vision).

MOBILITÉ : UN NIVEAU DE COMPLEXITÉ IDENTIQUE À CELUI DE L’INDUSTRIE

Industrie, bâtiments tertiaires, collectivités… Les services rendus par l’IA concernent également le domaine de la mobilité durable. « Nous sommes confrontés au même phénomène de complexité dans le pilotage de la mobilité – qui est un véritable écosystème – que dans le secteur industriel. Nous devons, par exemple, appréhender à la fois les tournées des bus électriques mais aussi leurs problématiques de recharge », déclare David Gau, Head of Mobility chez Metron.

« Le machine learning permet de modéliser la consommation d’un bus et de prévoir sa consommation en fonction des conditions de trafic, de la météo, du conducteur du bus mais aussi des données liées au moteur, aux pneus, etc. Cette modélisation est ensuite étendue à toute la flotte », note Julie Pellerin, en charge de l’innovation produit chez Metron.

« L’IA permet également de faire du smart charging, c’est-à-dire de minimiser le coût de la charge et de lisser les pics de consommation au sein d’un dépôt de bus par exemple. Pour cela, nous utilisons un algorithme dont l’objectif est de respecter à la fois les contraintes opérationnelles (le planning des véhicules), les contraintes d’infrastructure (l’emplacement des bornes), les contraintes techniques (les recommandations constructeurs pour les batteries) et les contraintes juridiques (les contrats énergétiques signés, dont certains prévoient des variations de prix toutes les heures ou selon des plages horaires). L’algorithme peut aussi intégrer la volonté de consommer des énergies renouvelables en local, pendant la journée », conclut Julie Pellerin (Metron).

Avec 150 millions de tonnes par an, le secteur de la construction est le plus grand producteur de déchets en France. Le Grand Paris Express génèrera à lui seul, sur 10 ans, 45 millions de tonnes de déblais. Comment gérer ces terres excavées de manière écoresponsable ?

Avec la construction de 200 km de lignes automatiques et de 68 gares, le Grand Paris Express constitue le plus grand projet urbain en Europe. Les quatre nouvelles lignes (15, 16, 17 et 18), ainsi que la ligne 14 prolongée au nord et au sud, seront connectées au réseau de transport existant. Essentiellement souterrain, le nouveau métro traversera les territoires du Grand Paris pour les relier entre eux et à la capitale.

Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) de la région Ile-de-France est à l’origine chaque année de la production d’une trentaine de millions de tonnes de déchets (terre, gravats et autres déchets du bâtiment). Les 45 millions de tonnes de déblais des chantiers du Grand Paris Express, inertes, non inertes non dangereux ou dangereux, participeront à une augmentation moyenne d’environ 10% à 20 %, selon les années, du volume annuel des déchets produits en Ile-de-France sur 10 ans.


Répartition globale prévisionnelle des déblais selon leur qualité chimique attendue à l’échelle globale du Grand Paris Express et pour chaque ligne © Société du Grand Paris

Rappelons que les déchets inertes ne possèdent aucune des 14 propriétés qui caractérisent les déchets dangereux répertoriées dans l’annexe I de la directive du 18 avril 2002 relative la classification des déchets et qui ne contiennent pas de constituants évolutifs (organiques notamment).

UNE DÉMARCHE DE GESTION DES DÉBLAIS LANCÉE DÈS 2012

Dès le lancement du projet, la Société du Grand Paris s’est engagée dans une démarche d’anticipation de gestion des déblais. Dès 2012, le Schéma directeur des déblais (SDED) a défini la stratégie générale pour la conduite opérationnelle des chantiers. Elle se décline ligne par ligne et est inscrite dans le Schéma de gestion et de valorisation des déblais.

Le programme d’actions s’appuie sur trois grands axes : la traçabilité des déblais, l’optimisation du transport et la valorisation (sur ce dernier point, l’objectif affiché par la Société du Grand Paris est de 70% de déchets valorisés).

Plus de 1 000 forages environnementaux pour connaître les déblais à venir

Pour la Société du Grand Paris, la traçabilité signifie tout d’abord bien connaître l’origine et de la qualité des déblais. Pour cela, plus de 1 000 forages environnementaux ont été réalisés tout le long du tracé au stade des études d’avant-projet et de projet, ce qui correspond à plus de 6 200 échantillons prélevés et plus de 225 000 analyses réalisées.

L’analyse de ces données a permis de mettre en avant le déficit potentiel des capacités d’accueil de certaines filières de gestion des déblais, notamment les filières ISDI+ (installations de stockage de déchets inertes avec adaptation des seuils d’acceptabilité sur certains critères, qui représentent 20% du volume de déblais total estimé à l’échelle du projet), et les sites intermédiaires (plateformes, sites de traitement). A ce constat s’est ajouté un fort risque d’augmenter les distances de trajets et les flux routiers pour atteindre des sites toujours plus éloignés.

TREX : UNE PLATEFORME DIGITALE POUR LA TRAÇABILITÉ DES DÉBLAIS

Pour la phase des travaux proprement dite, une plateforme digitale appelée TrEx a été mise en place début 2017. Son usage est obligatoire pour les entreprises de génie civil, les exploitants de sites intermédiaires, les gestionnaires d’exutoires (sites d’accueil définitif des déblais.), ainsi que pour les maîtres d’œuvre et le maître d’ouvrage. Chaque acteur a un rôle et un périmètre d’intervention bien déterminé et défini au travers de son profil de connexion.

Cet outil repose sur la pesée des terres et l’informatisation du processus. Il comporte une saisie immédiate à l’émission et à la réception de chaque lot de déblais. Il permet de tracer de manière précise les informations et étapes successives concernant les déblais et leur devenir. Au global, la plateforme devrait gérer pendant la totalité des travaux pas moins de 1,5 million de bordereaux de transport au format numérique. A fin 2019, 5,27 millions de tonnes de déblais ont déjà été extraites des chantiers.

PRIVILÉGIER LE TRANSPORT DES DÉBLAIS PAR VOIE FLUVIALE OU FERROVIAIRE

L’optimisation de la logistique de transport des déblais est le second axe de la stratégie de la Société du Grand Paris. Elle a pour objectif de limiter les nuisances autour des chantiers et de minimiser l’impact environnemental de cette logistique.

Pour cela, l’objectif est de privilégier les transports alternatifs à la route (transport fluvial ou ferroviaire), moins émetteurs de gaz à effet de serre et permettant d’éviter les impacts liés à l’utilisation de camions en zones fortement urbanisées. A titre d’exemple, une barge fluviale équivaut à 100 camions ou 35 wagons. L’objectif de la Société du Grand Paris est d’atteindre un taux de transport alternatif (par voie fluviale ou ferroviaire) de 30 à 50% des déblais.

Exemple de barge transportant des déblais © Cemex
ECONOMIE CIRCULAIRE : UN OBJECTIF AMBITIEUX DE 70% DE DÉCHETS VALORISÉS

La Société du Grand Paris a l’ambition de promouvoir l’économie circulaire du programme et la valorisation des matériaux à hauteur de 70% du volume global des déblais du Grand Paris Express, en application de la Directive Cadre Européenne et de la loi de Transition Energétique. Comme on l’a vu précédemment, 5,27 millions de tonnes de déblais ont été extraites à fin 2019. Sur ce volume, seuls 2 millions de tonnes ont été valorisées, soit un taux de valorisation de 38%. Les objectifs ne sont donc pas atteints pour le moment.

Et pourtant, des entreprises telles que Hesus proposent des services de valorisation des terres excavées, via des mécanismes d’économie circulaire pour les chantiers. Les solutions de réemploi et de réutilisation des terres et matériaux entre chantiers sont privilégiées tout en s’assurant de la compatibilité des sols et de l’absence de risque de pollution. Hesus intervient d’ailleurs sur la quasi-totalité des lots du Grand Paris Express via « Terres du Grand Paris », une joint-venture qu’elle a lancée avec Cemex et Paprec.

Les trois sociétés de Terres du Grand Paris ont une forte complémentarité. Cemex se caractérise par une forte expertise dans le transport fluvial et la valorisation en carrières, Paprec dans la gestion de plateformes et Hesus dans la logistique et le réemploi des terres excavées. “L’offre de Terres du Grand Paris respecte scrupuleusement les 70% de valorisation et, dans 90 à 95% des cas, elle atteint les 100% de valorisation. Nous avons géré jusqu’à présent 15% des volumes sortis. Nous considérons que nous pourrions réutiliser entre 20 et 30% du volume total des terres et matériaux. Le reste, il faut l’envoyer en carrière, ce qui est une forme de valorisation également”, déclare Emmanuel Cazeneuve, fondateur et P-DG de Hesus.

A noter que, en ces temps de crise sanitaire, Hesus propose aux chantiers qui le désirent un capteur connecté de marque Ubysol (une solution développée par Bouygues Travaux Publics) pour réaliser le suivi des terres excavées sans contact physique. « Pendant au moins deux mois après la reprise officielle des chantiers, ce sera totalement gratuit ! », précise Emmanuel Cazeneuve.

Des entreprises au secteur de la construction en passant par les ménages, en 2016 nous avons produit 4,6 tonnes de déchets par habitant, d’après les « chiffres-clés des déchets » publiés par l’ADEME en avril 2019. Parmi eux, 65% sont recyclés, 29% sont éliminés et 6% servent à la valorisation énergétique. En dix ans, cette dernière part a d’ailleurs augmenté de +59%.

Au titre de la politique de gestion et de prévention des déchets, la France s’est engagée depuis plus de vingt ans « dans le défi de la transition vers un modèle d’économie circulaire », selon le Ministère de la Transition écologique et solidaire. De fait, face à l’épuisement des ressources de la planète, il s’agit de sortir peu à peu du modèle qui consiste à extraire, fabriquer, consommer puis jeter pour à terme allonger la durée de vie des produits, endiguer le gaspillage et faire des déchets de nouvelles ressources. La France s’est dotée en 2014 d’un programme national de prévention de la gestion des déchets (PNGD), qui répond à une directive-cadre européenne (révisée en 2018) et reprend les objectifs stratégiques récents, dont la loi française sur la transition énergétique. En consultation au printemps 2019, le programme indique entre autres la volonté de réduire de 10% les déchets ménagers et assimilés en 2020 par rapport à 2010, de recycler à hauteur de 65% les déchets municipaux à l’horizon 2030, ou encore de valoriser à hauteur de 70% sous forme de matière les déchets du secteur du BTP.

QUE FAIRE DES DÉCHETS ? DE L’ÉNERGIE !

Au-delà de la réduction des déchets et du recyclage, les pouvoirs publics entendent également favoriser de nouvelles formes de valorisation, notamment énergétique. Que faire donc de nos déchets ? De l’énergie notamment, dont ils sont une source importante. Ainsi, on peut se chauffer, s’éclairer ou encore rouler plus vert grâce à nos déchets et ces dernières années ont fait émerger bon nombre de solutions innovantes un peu partout sur le territoire. En Ile-de-France par exemple, trois centres d’incinération du Syctom (agence métropolitaine des déchets ménagers) valorisent les ordures ménagères en électricité ou en vapeur. Ainsi, l’autosuffisance électrique de l’usine est garantie et le surplus revendu à EDF, et la vapeur permet d’alimenter les réseaux de chauffage de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU). La valorisation énergétique des bio-déchets et ordures ménagères en énergie verte permet quant à elle de fabriquer du biogaz à partir de la biomasse (ensemble des matières organiques pouvant se transformer en énergie). Par le procédé de méthanisation – ou fermentation-, nos déchets peuvent effectivement fournir chaleur, électricité ou encore carburant plus propres. Intérêt supplémentaire : la capacité de reproduire cette méthode à toutes les échelles, de la petite ferme agricole à la centrale à vocation nationale.

Outre la méthanisation, de nouvelles méthodes de production de biogaz par gazéification sont actuellement en phase d’expérimentation. L’incinération de nos déchets est elle aussi productrice de chaleur ou d’électricité, avec à la clé la réduction des émissions de gaz à effet de serre et particules fines. C’est là assurément un atout sur lequel a misé Ile-de-France Mobilités en votant en décembre 2018 la conversion d’une partie des bus de la région au biogaz pour près de 34M€.

Nos déchets transformés en combustibles permettent donc de chauffer des quartiers de ville, de faire pousser des tomates ou encore de produire de l’eau potable comme c’est le cas à St Barthélémy, où l’unité de valorisation des déchets est rattachée à une installation de dessalement d’eau de mer. Autant de possibilités sur lesquelles la France doit d’adosser pour satisfaire son objectif de 10% de gaz d’origine renouvelable dans les réseaux en 2030, d’après la loi de transition énergétique de 2015.

Cantines scolaires : la chasse au gaspillage alimentaire !

Dans certains arrondissements parisiens, des écoles ont créé des tables de tri pour les bio-déchets, organisé la pesée des poubelles, rationnalisé le surdosage des plateaux notamment en proposant du pain coupé en tranches plus fines, le choix entre petites et grandes portions. Nombreuses sont les Caisses des écoles qui se prononcent en faveur des circuits courts pour améliorer le gaspillage lié au transport des marchandises. Paris s’est en effet engagée à réduire drastiquement le gaspillage alimentaire et dans toutes les collectivités, l’objectif est avant tout d’inviter les élèves à plus de vigilance envers le gaspillage alimentaire, de l’eau et d’énergie, afin de convaincre les familles d’adopter les bons gestes.