Afin de mieux comprendre l’évolution de la mobilité en Île-de-France, dans le contexte actuel de crise sanitaire, l’Institut Paris Région met en place un tableau de bord mensuel de suivi de la mobilité par mode et par motif.

Les données numériques concernant la mobilité en Île-de-France existent. Encore faut-il les rassembler et les mettre en forme. C’est la tâche à laquelle s’est attelé l’Institut Paris Région en collectant des données provenant de la sphère open data, de plateformes en ligne ou de certains de ses partenaires.

« Il est souhaitable que soient rassemblées et partagées les informations les plus actualisées possible sur l’évolution de la mobilité en Île-de-France depuis la période pré-covid jusqu’à maintenant. Pour chaque mode de transport, les données d’usage existent, mais elles ne sont pas toujours accessibles facilement, ou n’ont pas encore été traitées. Ces données d’usage sont plus difficiles à collecter que les données d’offre », peut-on lire sur le site de l’Institut Paris Région.

L’Institut se charge de collecter mensuellement les données, en « quasi-temps réel », pour chaque mode afin de les traiter et de les partager sous la forme de graphiques interactifs, accompagnés de commentaires concis.

Évolution des kilomètres de bouchon depuis mars 2020 © Institut Paris Région

Un des premiers enseignements que nous apporte ce tableau de bord de la mobilité est l’évolution des kilomètres de bouchon depuis mars 2020. Grâce aux données de Sytadin, le service d’information trafic de la direction des routes d’Île-de-France (DiRIF), on peut constater l’efficacité des trois confinements sur la congestion routière des voies rapides franciliennes.

Alors que le premier confinement a stoppé net toute création de bouchon, les deuxième et troisième confinements ont diminué les embouteillages de l’ordre de 60 %, le deuxième confinement n’ayant tenu ce pourcentage que pendant les deux tiers de sa durée. Les périodes de couvre-feu ont, elles, oscillé entre légère hausse et baisses moyennes.

La congestion routière sur les voies rapides au mois de mars 2021 connaît deux phases : les trois premières semaines où la congestion est élevée, en baisse d’environ seulement 10 % par rapport à la situation normale, puis les deux dernières semaines qui sont celles du reconfinement partiel (à partir du 22 avril) où la congestion chute, traduisant un trafic globalement plus fluide. Cette forte baisse de la congestion se poursuit la première semaine d’avril qui est celle du début du troisième reconfinement national.

Le vélo, de son côté, a connu depuis le début de la crise ses plus hautes « performances » en septembre 2020. Les trajets à vélo dans Paris étaient environ 115 % supérieurs à ceux de la première semaine de mars 2020 (base 0, semaine de référence).

En revanche, les trois confinements ont eu des effets variables sur son usage. Le premier a réduit de près de 70 % les trajets en petite reine alors que, lors des deux autres, la tendance a été à la hausse (environ 10% de hausse lors du premier confinement et un pic à plus de 70 % lors du troisième, avant de revenir à la normale, compte tenu des conditions météo).

Évolution des trajets à vélo depuis mars 2020 (semaine 10) © Institut Paris Région

Quant au covoiturage, les chiffres sont implacables : la crise sanitaire a réduit à néant toute activité, sauf entre le premier déconfinement (mi-mai 2020) et la fin de l’été 2020. En février 2021 (dernier mois à avoir été mesuré), le covoiturage domicile-travail passant par les plateformes stagne à un niveau négligeable depuis novembre 2020 (environ 300 trajets par jour), encore plus faible que pendant le 1er confinement (environ 800 par jour), loin de la dynamique de croissance et des 5 000 trajets observés en novembre 2019 avant la grève SNCF.

Évolution des trajets réalisés en covoiturage via une plateforme dédiée depuis novembre 2019 © Institut Paris Région

Les données sur le covoiturage de courte distance proviennent du registre national du covoiturage. Elles sont disponibles à M+1, chaque jour et chaque heure. Les trajets comptabilisés sont ceux effectués en passant par les plateformes privées de mise en relation en Île-de-France telles que Karos, Klaxit, Oui’Hop et BlaBlaLines. Ces trajets ne reflètent donc pas de manière exhaustive le covoiturage de courte distance, notamment, le covoiturage informel dans le cercle familial ou amical n’est pas pris en compte.

Pour en savoir plus : le tableau de bord de la mobilité en Île-de-France

Coopérative de livraison à vélo cargo créée en 2015 par d’anciens livreurs, Olvo se définit comme un acteur logistique spécialisé dans la livraison du dernier kilomètre. La majorité de ses livreurs sont salariés, contrairement au reste du marché.

Spécialiste de la cyclo-logistique à Paris et sa banlieue, Olvo propose à ses clients des tournées multipoints, la ramasse et la dépose de colis urgents, la livraison en froid positif, le stockage tampon avant livraison, les livraisons puis les retours de consignes, la manutention chez les clients, etc.

Olvo permet aussi aux entreprises et aux particuliers de passer commande d’une course ponctuelle. Sans ouverture de compte, cette commande s’effectue et se règle entièrement en ligne. Chez Olvo, les livraisons sont réalisées à vélo cargo, un mode de transport propre qui permet d’éviter les pièges de la congestion urbaine et les problèmes de stationnement.

Contrairement au reste du marché, où les plateformes de type Uber Eats ou Deliveroo prédominent, et où de très nombreux auto-entrepreneurs sont employés, Olvo a fait le choix d’embaucher la quasi-intégralité de ses coursiers en CDI. Ils bénéficient ainsi d’une protection sociale, d’une mutuelle (payée à 100 % par la coopérative) et de tous les autres avantages liés au salariat.

Olvo ayant adopté le statut de société coopérative, les coursiers salariés (ils sont une vingtaine) ont aussi le statut de sociétaire. Cela signifie qu’ils disposent tous de pouvoirs de décision identiques au sein de la structure. Ils prennent ensemble les décisions importantes pour la coopérative. En parallèle de ces livreurs salariés, d’autres livreurs (une dizaine), qui effectuent des courses plus ponctuellement, ont le statut d’auto-entrepreneur.

Réunion d’équipe chez Olvo © Olvo

Dans le même esprit qu’Olvo, l’entreprise Just Eat vient d’annoncer vouloir salarier 4 500 livreurs en CDI en 2021. La plateforme déléguait jusqu’à présent la partie livraison aux restaurants (et à leurs livreurs salariés) ou à des coursiers auto-entrepreneurs. Elle souhaite désormais recruter ses propres livreurs en CDI. Même si la prise en charge du matériel est relativement faible et la flexibilité des horaires très forte, cette décision semble aller dans le sens de l’histoire.

L’agence Ludik Energie a développé les bornes de recharge « Ilo » qui permettent de recharger son téléphone en pédalant. Des dispositifs d’animation que l’on peut retrouver sur des stands, salons, festivals et autres séminaires d’entreprise.

Ludik Energie est une agence d’événementiel spécialisée sur les thématiques du développement durable. Fondée en 2012 par Matthieu Penet, elle a développé une gamme d’animations pour communiquer une vision attractive de la transition écologique. Ses animations reposent sur la combinaison de dispositifs techniques et d’animateurs pédagogiques.

Parmi les dispositifs techniques proposés par Ludik Energie : les bornes de recharge « Ilo ». Elles permettent de recharger son téléphone en pédalant. Elles peuvent être installées dans des salons, manifestations, festivals, séminaires d’entreprise, afin de proposer au public un service de recharge de téléphone écologique.

Quand les visiteurs s’installent, ils produisent instantanément l’énergie nécessaire pour recharger jusqu’à 3 téléphones en simultané. Les bornes de recharge Ilo sont conçues et fabriquées en France dans les locaux de Ludik Energie.

Une application mobile, Ilo by Ludik Energie, permet aux utilisateurs de visualiser l’énergie produite et de participer à des défis dédiés à un événement donné. L’application mobile est téléchargeable gratuitement sur Play Store et Apple Store.

« Nous avons souhaité transformer le besoin de recharger son téléphone partout et à tout moment en une activité ludique qui fédère autour des valeurs de la santé et de l’écologie. En créant leur propre électricité, les utilisateurs illustrent le sens du mot autonomie. En cohérence avec les valeurs portées par Ilo, le ‘Made in France’ est apparu comme une évidence, tout comme l’assemblage par un atelier protégé. Ilo apporte une solution écologique à une problématique quotidienne de notre temps : recharger son téléphone », déclare Matthieu Pénet, le fondateur de Ludik Energie.

Ludik Energie propose d’autres dispositifs d’animations éco-responsables, avec toujours une même spécialité : le « 100 % énergie humaine ». Il s’agit d’activités de divertissement entièrement alimentées avec l’énergie produite par le public au moyen de vélos générateurs d’électricité, de dalles cinétiques ou tout moyen de production d’électricité avec le mouvement.

Quand nous ne fabriquons pas nous-mêmes les dispositifs, nous travaillons avec des partenaires innovants, experts dans leur domaine comme avec Energy Floors, dont nous sommes les distributeurs exclusifs en France.

Les points de localisation des bornes Ilo en France © Google Maps

La plateforme d’innovation urbaine de Paris&Co, l’Urban Lab, va déployer 15 nouvelles solutions innovantes au cœur de l’écosystème fertile du 13ème arrondissement de la capitale. Ces projets pilotes novateurs seront implémentés dans le cadre de l’appel à expérimenter “Quartiers d’Innovation Urbaine”.

Et de trois ! Après deux premiers Quartiers d’Innovation Urbaine – « Paris Rive Gauche » déployé depuis 2018 dans le 13ème, puis « Chapelle-S » déployé l’année suivante dans les 18ème et 19ème arrondissements de la capitale -, l’Urban Lab fait son retour dans le 13ème avec un nouvel appel à innover, toujours au sein du périmètre d’expérimentation « Paris Rive Gauche ». L’Urban Lab, plateforme d’innovation urbaine de Paris&Co (l’agence de développement économique et d’innovation de Paris), a présenté début mars les 15 projets pilotes innovants qui seront implémentés en conditions réelles. Le but de ces tests in situ ? Améliorer le cadre de vie des Parisiens.

Depuis sa première édition, la démarche novatrice rencontre un réel succès auprès de toutes les parties prenantes associées à la méthode, en créant de véritables synergies au sein d’un écosystème structuré autour de projets fédérateurs et engagés. D’un côté, les riverains s’approprient les expérimentations et partagent leurs retours, tandis que de l’autre les 15 partenaires publics et privés mettent à disposition leurs moyens pour permettre à ces projets de voir le jour. Des structures locales sont également adossées à cette dynamique, apportant leur connaissance du territoire et hébergeant les expérimentations dans des espaces parisiens emblématiques. Un engagement commun qui permet de déployer en moyenne 80% des projets sélectionnés.

Pour cette nouvelle vague, l’Urban Lab entend explorer de nouveaux défis urbains. « Nous avons passé du temps sur le terrain à observer les usages et échanger avec les acteurs locaux (employés, associations, mairies d’arrondissements, riverains etc.) À l’issue de cette immersion, trois problématiques urbaines ont été ciblées et sur lesquelles des solutions sont attendues : comment renforcer le rafraîchissement et la végétalisation, comment améliorer l’accessibilité du quartier et enfin, comment favoriser les boucles locales pour produire, consommer puis transformer les déchets en ressources à l’échelle locale », précise Marion Apaire, Responsable de l’Urban Lab, qui attend de cette troisième édition qu’elle permette également de tisser plus de liens avec les acteurs locaux. « Nous souhaitons en effet intensifier cette dynamique d’implication citoyenne, en aidant les innovateurs à présenter leurs solutions à ceux qui en bénéficieront : que ce soit des projets de boîtes à vélo connectés, de bornes d’apport volontaires pour les biodéchets, de toitures végétalisées ou encore d’ateliers d’agriculture urbaine, ils ont tout à gagner à nourrir ces échanges », poursuit la dirigeante.

À ce titre, l’écosystème fertile du 13ème arrondissement fait figure de terrain de jeu privilégié, et ce n’est pas un hasard si Paris&Co s’y installe pour cette nouvelle démonstration de projets pilotes accompagnés durant 18 mois. Pour Marion Apaire, « le goût du 13ème pour la transformation, l’audace et l’innovation s’illustre à travers de nombreuses actions et un ADN particulier. La dynamique de transformation que connaît le quartier depuis 30 ans et qui est amenée à se poursuivre, la place de l’architecture, de la culture et particulièrement du street-art, la forte concentration de démarches innovantes (APUI, Territoire Zéro Chômeur Longue Durée etc.) et la mixité qui le caractérisent, sont autant d’atouts en matière d’innovation urbaine, qui permettront des regards et apports complémentaires sur les projets testés ». De quoi participer à renforcer l’attractivité et la sobriété de certains quartiers, tout en préfigurant les solutions de la ville de demain

  • « Altane » par Roofscape (transformation des toits inclinés en toitures végétalisées accessibles)
  • « Libérons le sol, un pavé à la fois » par Aquacoop (désimperméabilisation et transformation d’une portion d’espace public)
  • « Vertuo Oasis » par Vertuo (végétalisation des cœurs de ville sans contrainte d’arrosage)
  • « Bornes d’apport volontaires pour les déchets alimentaires » par Les Alchimistes (constitution d’une communauté autonome de citoyens composteurs)
  • « Ferme permacole et pédagogique des écoles Dunois » par Les fourmis qui jardinent (démonstrateur de permaculture et site pilote en économie circulaire)
  • « Pause déjeuner zéro déchet » par Uzaje (proposer des repas sans déchets grâce à des contenants réemployables et consignés)
  • « Birds For Change » par Birds For Change (sensibilisation au ramassage des déchets et à la place de la biodiversité en ville, projet de recherche-action en partenariat avec l’INRAE et le Museum d’histoire naturelle)
  • « 4 Safe Mobilities » par LACROIX Lab, Wintics et MERCURA (fluidification du trafic de manière intelligente, par une hiérarchisation autonome des priorités d’usages)
  • « Coordination.Ordonnée.Paris (COP) » par DUCKT (station universelle pour garer et charger les trottinettes électriques et ainsi réduire les flux liés aux micro-mobilités)
  • « Ezymob » par Ezymob (accompagnement des personnes déficientes visuelles dans leurs trajets en transports en commun)
  • « Mobilypod » par Nielsen Concept (abri vélo sécurisé et connecté, disponible sur abonnement et occupant une place de stationnement voiture)
  • « NovAccess » par C3A (interphone sécurisé pour simplifier aux prestataires de services l’accès aux parties communes d’un immeuble)
  • « Paris2Connect » par ATC France, Aximum, Nokia, RATP et Signify (infrastructure urbaine numérique mutualisée utilisant les lampadaires et feux de signalisation)
  • « V-bike : remorque de vélo multi-températures » par Vesna by ESC (remorque de vélo réfrigérée pour faciliter la logistique urbaine de proximité)
  • « Raddar » par Plateau Urbain (démarche de préfiguration urbaine du futur quartier Bruneseau Seine par la pratique événementielle, culturelle et artistique)

Les acteurs de l’assainissement francilien ont lancé début avril le site internet www.monbranchement.fr. Il permet aux propriétaires, syndics et bailleurs d’immeubles de vérifier la conformité des branchements de leurs logements au réseau public d’assainissement.

Grâce au site www.monbranchement.fr, chacun peut savoir si son raccordement au tout à l’égout est correct ou non et, si ce n’est pas le cas, trouver les informations lui permettant de corriger ce mauvais branchement puis d’activer les aides financières pour engager les travaux.

Le site a pour principale vocation de sensibiliser les usagers à l’impact environnemental et sanitaire des erreurs de branchement. Cette démarche s’inscrit dans la continuité des actions des acteurs de l’assainissement francilien en faveur de la protection de la Marne et de la Seine. Elle permettra aussi d’accélérer la reconquête des baignades franciliennes.

La conformité des branchements est une obligation légale qui signifie que les canalisations privées d’eaux usées et d’eaux de pluie sont bien séparées et bien branchées aux réseaux publics d’assainissement.

À défaut, une erreur de branchement revient à rejeter ses eaux usées dans les réseaux d’eau de pluie qui finissent alors dans les cours d’eau et ce, sans aucune dépollution. L’impact environnemental des erreurs de branchement est très important car les eaux usées des toilettes, des douches, etc. se retrouvent dans la nature.

Monbranchement.fr a ainsi pour mission d’expliquer la réglementation en vigueur, de rappeler les aides financières disponibles pour réaliser les travaux de mise en conformité ainsi que les coordonnées des gestionnaires de réseaux d’assainissement à contacter pour vérifier et corriger la conformité des branchements. Enfin, le site facilite l’identification du gestionnaire du réseau d’assainissement auquel le logement est raccordé

Le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne) a piloté la création du site internet et porte la campagne de communication en collaboration avec les acteurs de l’assainissement francilien :

  • Les départements : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, la ville de Paris
  • Les établissements publics territoriaux : Vallée Sud Grand Paris ; Grand Paris Seine Ouest ; Paris Ouest La Défense ; Boucle Nord de Seine ; Plaine commune ; Paris Terres d’envol ; Est Ensemble ; Grand Paris Grand Est ; Paris Est Marne et Bois ; Grand Paris Sud Est Avenir ; Grand Orly Seine-Bièvre
  • L’agence de l’eau Seine Normandie (AESN) et la Direction régionale et interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie (DRIEE)
© SIAAP - grandparisdurable.org
© SIAAP

Le Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne est le service public qui dépollue chaque jour les eaux usées de près de 9 millions de Franciliens, ainsi que les eaux pluviales et industrielles, pour rendre à la Seine et à la Marne une eau propice au développement du milieu naturel. Avec ses 1 770 agents, le SIAAP dépollue chaque année près de 2,5 millions de m³ d’eau, transportés par 440 km d’émissaires et traités par ses 6 usines d’épuration.

Longtemps envisagés sous l’angle des inégalités sociales d’exposition aux pollutions et nuisances, les enjeux environnementaux dans les quartiers populaires évoluent. Depuis quelques années, une rénovation urbaine soutenue et un foisonnement d’initiatives locales de transition socio-écologique ont permis d’envisager, de façon plus large et plus positive, la composante environnementale de la politique de la ville comme un véritable levier de développement.

En 2014, la géographie prioritaire retenue par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine (loi Lamy) recentrait l’action publique sur les quartiers populaires les plus en difficulté, les « quartiers prioritaires de la politique de la ville » (QPV) qui, au nombre de 272 en Île-de-France, rassemblent 13 % de la population régionale. Parallèlement, en 2015, la géographie de la multi-exposition aux pollutions et nuisances, élaborée dans le cadre du deuxième Plan régional santé-environnement (2011-2015), identifiait 864 « points noirs environnementaux » concernant, eux aussi, 13 % de la population francilienne, rappelle une note de l’Institut Paris Région publiée en avril 2021 et intitulée « La transition, un levier de développement pour les quartiers populaires ».

À première vue, ces géographies de la défaveur sociale et de la défaveur environnementale ne se superposent que partiellement puisque « seulement » 22 % de la population des QPV franciliens est concernée par un point noir environnemental, et qu’inversement « seulement » 21% de la population régionale concernée par un point noir environnemental réside dans un QPV. Mais ce chiffre est à rapprocher de celui observé hors QPV, où 12 % de la population est concernée par un point noir environnemental. Ainsi, une personne résidant dans un QPV a près de deux fois plus de probabilités qu’une autre d’être concernée par un point noir (22 % contre 12 %).

Face à ce constat, des collectifs d’habitants, des associations, des techniciens et des élus des quartiers populaires ont montré ces dernières années une capacité croissante à reconnaître les enjeux d’inégalités socio-environnementales, à s’en emparer et surtout à « faire lien » autour de ces enjeux. Par ailleurs, la composante environnementale de la politique de la ville s’est progressivement élargie, bien au-delà des enjeux locaux de pollutions et nuisances, pour intégrer les défis planétaires de transition socio-écologique (énergie, alimentation, biodiversité, climat…). Ainsi, la loi Lamy de 2014 ne promouvait pas seulement « le droit à un environnement sain et de qualité » et « la lutte contre la précarité énergétique », mais plus largement « la ville durable », commente l’Institut Paris Région dans sa note.

Cet élargissement résulte de deux grands mouvements. Le premier est celui de la rénovation soutenue de nombreux quartiers populaires dans le cadre du programme national de rénovation urbaine (PNRU puis NRPNRU) mené à partir de 2003 sous l’égide de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), avec, dès l’origine, le double objectif « de mixité sociale et de développement durable » – ce dernier étant souvent abordé dans les faits comme un moyen d’atteindre la première.

© Association ASAC

Le second grand mouvement, plus « ascendant », s’appuie sur le foisonnement d’initiatives locales de transition, portées dans de multiples domaines (mobilité durable, économie circulaire, agriculture urbaine…) principalement par des associations, des collectifs ou des coopératives qui forment depuis longtemps un tissu économique « social et solidaire » très dense dans certains quartiers populaires, et pour certaines accompagnées financièrement dans le cadre de la politique de la ville. On peut notamment citer, parmi des centaines d’autres initiatives, l’association ASAC, à Garges-lès-Gonesse, qui organise des jardins pédagogiques et a créé, depuis 2004, le projet « Vélocité » qui permet aux enfants et jeunes de sortir de leur quartier (physiquement et intellectuellement).

À titre indicatif, pas moins de 25 QPV sont au moins partiellement inclus dans un des 30 premiers « hauts lieux de la transition », portions d’espace urbain ou rural de l’ordre d’un kilomètre de côté identifiées et décrites par L’Institut Paris Région en raison de la densité et de la diversité des initiatives de transition qui y sont menées. Ces hauts lieux se trouvent le plus souvent « à cheval » entre le quartier populaire et les quartiers environnants.

En additionnant les 3 084 points de charge pour véhicules électriques qui vont être déployés par le groupement Métropolis dans les 130 communes de la MGP (hors Paris) et les 2 329 bornes opérées par Total dans Paris, le Grand Paris va, à terme, se doter d’un ambitieux réseau.

C’est en février dernier que les premières bornes de recharge du réseau de la Métropole du Grand Paris ont été inaugurées à Issy-les-Moulineaux. D’ici 2022, plus de 3 000 points de charge, dont 250 points de recharge rapide (« Express »), seront déployés par le consortium Métropolis sur l’ensemble du territoire de la métropole (hors Paris).

Quant à la ville de Paris, le Conseil de Paris a confié la gestion pour dix ans de son réseau de stations Bélib’ (ex-Autolib) à Total pour un redéploiement de plus de 2 300 points de recharge (dont 1 210 sont déjà existants). Ce sont donc plus de 5 000 bornes de recharge qui vont être redéployées sur le Grand Paris.

Le consortium Métropolis a pour mission de déployer 3 084 points de charge pour véhicules électriques dans les 130 communes (hors Paris) constituant la MGP, essentiellement sur les sites des stations ex-Autolib. Seules 502 bornes seront réellement nouvelles, les 2 582 autres occuperont les anciens emplacements vacants.

Le groupement Métropolis regroupe tout d’abord ETotem, spécialiste des IRVE (infrastructures de recharge pour véhicules électriques). ETotem possède deux usines de production de bornes de recharge situées à St Bonnet Le Château (42) et à Aytré (17). L’entreprise édite aussi un logiciel de supervision.

Métropolis embarque également SPIE CityNetworks, filiale de SPIE, qui sera chargée d’installer le réseau. C’est d’ailleurs elle qui a été à la manœuvre pour la première station de charge à Issy-les-Moulineaux, composée de six points de charge.

L’installation des six points de charge à Issy-les-Moulineaux, en février 2021 @ Ville d’Issy-les-Moulineaux

Enfin, Métropolis intègre la SIIT (Société pour l’Investissement dans les Infrastructures des Territoires). A l’origine, la SIIT s’est vu confier, par délibération du 15 mai 2020, le partenariat décidé par la Métropole du Grand Paris dans le cadre d’un appel à initiative privée, pour rétablir une offre homogène sur son territoire de recharge pour véhicules électriques. C’est elle qui est à l‘origine de la création de la SAS Métropolis.

Metropolis finance intégralement l’investissement (15 millions d’euros). Les communes décident, en lien avec Métropolis, de l’emplacement des stations et du choix d’infrastructures de recharge dans le cadre d’une convention d’occupation du domaine public. Elles bénéficient en retour de redevances sur l’installation et l’exploitation du service : 5 000 euros par place de stationnement et 50 % sur les résultats nets.

« La Métropole du Grand Paris facilite l’émergence d’une offre de recharge pour véhicules électriques au maillage pertinent, économiquement robuste et lisible pour l’usager. La mise en place de ce réseau de bornes de recharge sur voirie publique, fondé sur des principes de continuité territoriale et d’égalité de traitement entre les communes, est essentielle pour répondre à la problématique de charge électrique à laquelle sont confrontés quotidiennement les habitants et les professionnels de la Métropole » indique Patrick Ollier, Président de la Métropole.

Trois puissances de charge seront proposées : Métropolis Proximité (3 à 7 kW), Métropolis Citadine (7 à 22 kW) et, pour 252 points de recharge : Métropolis Express (50 à 150 kW). Le service s’adresse aux particuliers et aux professionnels, utilisateurs de véhicules électriques ou hybrides rechargeables, ainsi qu’aux autres solutions de mobilité électrique (2 roues et trottinettes électriques).

L’accès au service se fera avec ou sans abonnement, le paiement des recharges pourra être effectué en CB sans contact et le service clients sera assuré par des équipes basées en France disponibles 24h/24, 7j/7. Une application mobile dédiée sera disponible.

La facturation se fera au kWh : 0,36 euro pour une puissance inférieure à 3,7 kW, 0,45 euro entre 3,7 et 22 kW, 0,60 euro pour une puissance inférieure à 100 kW et 0,65 euro entre 100 et 150 kW.

Un abonnement mensuel de 45 euros pour 100 kWh sera proposé. Cela revient, selon la MGP, à environ 6 euros pour 100 km. Au-delà de 100 kWh, une remise de 20 % sur les tarifs sera proposée aux abonnés. Et deux heures de stationnement « post-charge » seront offertes par mois. Il faut en effet avoir en tête que, une fois le véhicule chargé, le stationnement du véhicule est facturé de 1 à 3 euros le quart d’heure. L’abonnement permet de bénéficier d’un tarif de stationnement forfaitaire de nuit (entre 20 h et 8 h) à 2 euros, et de pouvoir réserver une borne 30 minutes avant son utilisation.

Quant à la ville de Paris, Total est devenu officiellement le gestionnaire de Belib’, le réseau public parisien de bornes de recharge pour véhicules électriques. L’opération de reprise du réseau a été réalisée par les équipes techniques de Total le 25 mars dernier.

Le basculement initial et effectif de ces premières bornes (déjà présentes sous la marque Belib’) sera progressivement suivi par le déploiement de bornes de recharge neuves pour remettre complétement à niveau l’ancien réseau Autolib’.

« Les bornes de recharge Belib’ sont désormais alimentées en électricité 100 % d’origine renouvelable, fournie par Total Direct Energie. Dans les prochains mois, Total va développer un parc de centrales solaires en France qui sera entièrement dédié à couvrir l’intégralité des besoins en électricité de ce réseau » déclare Total dans un communiqué.

Le futur réseau Bélib’ (2 329 points de recharge) en chiffres :Le futur réseau Bélib’ (2 329 points de recharge) en chiffres :

  • 270 points de recharge Belib’ déjà existants (d’une puissance actuelle de 3 à 22 kW)
  • 1 830 nouveaux points de recharge (7 kW)
  • 140 nouveaux points de recharge dédiés aux deux-roues motorisés (3,7 kW)
  • 80 points dits de « recharge rapide », répartis sur 10 hubs installés dans des parkings souterrains (50 kW)
  • Des places accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR)

Se présentant comme le premier programme de récompense du geste de tri en France, Cliiink est porté par Terradona, entreprise de la French Tech dont l’ambition est de transformer les comportements grâce au digital.

Le principe est simple : chaque emballage trié et déposé dans une corbeille de ville ou un conteneur de tri équipés du système Cliiink rapporte des points convertibles en bons d’achat dans les commerces de proximité ou en dons à des associations. A titre d’exemple, 10 bouteilles triées permettent de gagner 1,5 euro en moyenne. À ce jour, 1 million d’euros a déjà été généré chez les 900 commerçants partenaires du réseau.

Terradona s’adresse tout d’abord aux collectivités. Selon elle, le programme Cliiink leur permet d’augmenter de 20 à 30 % leurs performances de tri du verre (les canettes aluminium et bouteilles PET seront bientôt prises en compte).

La communauté d’agglomération de Lens-Liévin (62) fait partie des clients de Terradona. Elle a augmenté la quantité de verre collecté de 25 % en deux ans, grâce à la mobilisation de 6 400 foyers et de 130 commerçants partenaires. Quant à la communauté d’agglomération du Pays de Grasse (06), ses gains de collecte de verre ont été 22 % en deux ans, soit 570 tonnes de verre supplémentaires et ce, malgré les périodes de confinement.

Le Grand Avignon, Limoges Métropole, la communauté de communes Normandie Cabourg Pays d’Auge, Amiens Métropole et la Principauté de Monaco font également partie des clients de Terradona.

Terradona s’adresse aussi aux opérateurs privés en leur proposant de collecter l’ensemble des flux hors-foyer dans les grandes villes. En apposant un boîtier Cliiink sur des corbeilles de ville compactantes, Terradona est en mesure de tracer et collecter les déchets issus de la consommation hors foyer. Terradona propose différentes solutions de communication : espaces publicitaires et personnalisables sur les sites et applications mobiles, organisation de challenges de tri, personnalisation des corbeilles de ville, financement de campagnes de dons, etc.

A noter que Terradona vient d’annoncer s’appuyer sur l’expertise du CEA Leti pour développer une solution innovante afin de mieux valoriser les déchets plastiques, en réponse aux enjeux européens en matière de pollution plastique et de recyclage. Ce projet vise à développer un nouveau capteur permettant de recycler le plastique mais aussi les canettes. Il pourrait équiper les corbeilles publiques (1,5 million en Europe) et les conteneurs de tri (3 millions en Europe).

Le plus important groupement d’intérêt économique (GIE) de bailleurs sociaux d’Île-de-France accueille Pays de Meaux Habitat, les Résidences Yvelines Essonne, l’OPH de Villemomble, l’OPH d’Aubervilliers et Maisons-Alfort Habitat.

Avec ces nouvelles adhésions, le GIE Grand Paris Habitat compte désormais 17 membres représentant la diversité des familles du secteur HLM (OPH, ESH et SEM). Il renforce ainsi sa présence dans toute l’Ile-de-France, servant un patrimoine d’environ 350 000 logements.

• Une construction neuve en maîtrise d’ouvrage directe de 40 logements sociaux pour Pays de Meaux Habitat
• La gestion d’opérations complexes pour la construction neuve de 240 logements pour Maisons-Alfort Habitat, mixant logement social, accession et BRS (bail réel solidaire)
• Un projet de réhabilitation d’une centaine de logements pour le compte de l’OPH de Villemomble
• Un partage de compétences et de moyens pour les Résidences Yvelines Essonne, sur des projets communs (ANRU de Mantes-la-Jolie par exemple)
• Un accompagnement dans la mise en œuvre d’un PMT (plan à moyen terme) et la définition de programmes ANRU pour l’OPH d’Aubervilliers

« Ces nouvelles adhésions s’inscrivent pleinement dans notre politique de développement de projets, en accompagnement et au service des territoires, fondée sur des partenariats avec les grands acteurs locaux du logement et vient confirmer notre rôle d’acteur de référence au service des politiques locales de l’habitat des collectivités d’Ile-de-France » déclare Thierry Berthier, président du directoire de Grand Paris Habitat.

Grand Paris Habitat est un opérateur dédié à la production de logements et à la revalorisation du patrimoine sur le territoire du Grand Paris (métropole, grande couronne et Oise). Il regroupe des équipes responsables du développement, de la maîtrise d’ouvrage et de la rénovation urbaine et propose un accompagnement à ses adhérents (opérateurs sociaux aux statuts divers) dans les opérations de réhabilitation, de renouvellement urbain et de construction neuve que ces derniers lui confient.

Les adhérents de Grand Paris Habitat sont les suivants : CDC Habitat, CDC Habitat Social, Val d’Oise Habitat, OPH de Bagnolet, OPH de Courbevoie, la SEMIR, Hauts-de-Seine Habitat, la SEMISO, VILOGIA, Habitat 77, EBS Habitat, Seine-Saint-Denis Habitat, Pays de Meaux Habitat, Les Résidences Yvelines Essonne, OPH de Villemomble, OPH d’Aubervilliers et Maisons-Alfort Habitat.

Si le contexte inédit de 2020 a mis un sérieux coup de frein dans le développement de nombreuses métropoles mondiales et plongé les plus grandes économies de la planète dans l’expectative d’une reprise rapide, le Grand Paris semble avoir largement tiré son épingle du jeu.  En atteste la dernière étude du Global Cities Investment Monitor, le baromètre de référence sur l’attractivité des métropoles, produit en partenariat avec KPMG et Choose Paris Region. De fait, «Paris est restée tout à fait attractive en 2020 ! » se réjouit Alexandre Missoffe, qui dirige Paris Ile-de-France Capitale Economique et nous confie sa vision optimiste quant à l’avenir du Grand Paris et ses multiples leviers d’attractivité.