Mirova, Natixis Investment Managers et la Banque des Territoires investissent près de 3,6 millions d’euros pour déployer, avec Clem’, spécialiste de l’autopartage de véhicules électriques, un réseau de plus de 100 stations et 300 véhicules utilitaires sur l’ensemble du territoire francilien.

C’est une montée en puissance progressive pour l’entreprise Clem, spécialiste de l’autopartage de véhicules électriques et de la recharge intelligente associée. Tout commence par une expérimentation menée en 2017 et 2018 avec la Ville de Paris, la région Ile-de-France et l’Ademe. Le service « VULe partagés » (pour véhicules utilitaires légers électriques) propose alors 10 véhicules en autopartage sur 5 stations de recharge, dans la zone piétonne de Montorgueil. L’opération est jugée concluante par les différents donneurs d’ordres.

Clem est ensuite sélectionnée par la ville de Paris en février 2020 dans le cadre du dispositif Mobilib’, l’offre de véhicules en autopartage en boucle au sein de la capitale. Clem’ équipe alors 54 ancienne stations AutoLib en utilitaires électriques et ce, dans tous les arrondissements de la capitale.

Le mois dernier, Mirova, l’affilié de Natixis Investment Managers dédié à l’investissement durable, et la Banque des Territoires, ont annoncé un investissement de près de 3,6 millions d’euros sur plusieurs années dans la société de projet développée conjointement avec Clem’. D’ici 2022, ce sont plus de 100 stations et plus de 300 véhicules qui seront proposés sur l’ensemble du territoire francilien.

© clem

« C’est le plus important projet d’autopartage de véhicules utilitaires électriques déployé pour accompagner les acteurs de la logistique urbaine, du commerce et de l’artisanat dans la décarbonation du transport », déclare Clem dans un communiqué.

Ce nouveau service favorise le développement de la logistique urbaine zéro émission, alors que les véhicules diesel vont être progressivement interdits dans le Grand Paris d’ici 2024, tout en soutenant l’activité économique.

« L’accès pour tous à la maîtrise de l’approvisionnement et de la livraison est un atout majeur pour garder la richesse et la convivialité des commerces et de nos territoires. Grâce au partage et à Mobilib’Utilitaires, les professionnels peuvent économiser jusqu’à 4 000 euros par an pour l’utilisation d’un véhicule utilitaire électrique », déclare Clem, se basant sur les données d’Airparif.

Cette convention de partenariat soutient les propriétaires de maisons porteurs d’un projet de rénovation énergétique performante, dans 53 communes engagées dans le dispositif du Parcours de rénovation énergétique performante du pavillonnaire (PREP).

Afin d’aider les propriétaires engagés dans un projet de rénovation énergétique performante (BBC rénovation ou assimilé, étiquettes B et A) à financer leurs travaux, la Métropole du Grand Paris prévoit, avec le concours de l’État de mobiliser plusieurs établissements bancaires dans cette démarche visant à simplifier l’accès aux prêts pour les particuliers.

Dans le cadre de la convention signée, La Banque Postale met à disposition une gamme complète de solutions de financements en crédit immobilier et en crédit à la consommation. Le dispositif d’accompagnement prévoit une mise en relation du particulier avec une équipe dédiée de conseillers spécialisés de La Banque Postale, qui lui proposera, sur la base d’une analyse de sa situation individuelle, la solution financière la plus adaptée pour la réalisation de son projet :

– Eco-prêt à taux zéro (éco PTZ) jusqu’à 30 000 € de financement (montant réglementaire, sous réserve d’éligibilité des travaux et de l’agrément de l’artisan)

– Prêt vert jusqu’à 75 000 € de financement (pour un projet non éligible à un éco PTZ)

– Prêt immobilier au-delà de 75 000 € de financement

« Nous sommes heureux de participer à ce programme innovant au côté de la Métropole du Grand Paris, qui conjugue relance économique et transition écologique, tout en faisant écho à nos valeurs de banque et assurance citoyenne. La finance verte est une de nos priorités et nous sommes particulièrement fiers d’être la première banque à accompagner les Métropolitains dans la rénovation énergétique de leur habitation », déclare Philippe Heim, Président du directoire de La Banque Postale dans un communiqué.

Le 19 décembre 2019, la Métropole du Grand Paris avait signé une convention tripartite avec l’État et l’ADEME pour mettre en œuvre le programme Service d’Accompagnement à la Rénovation Energétique (SARE) dans le périmètre métropolitain grâce à un financement de 26,6 millions d’euros sur la période 2019-2022.

En complément, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan métropolitain de relance, doté d’une enveloppe de 110 millions d’euros, et de sa « connexion » avec le Plan « France Relance » de l’État (100 milliards d’euros), sur des thématiques précises, le Conseil métropolitain du 12 février dernier a adopté à l’unanimité le Contrat de Relance et de Transition Écologique (CRTE) dont la transition écologique est l’une des thématiques phares.

En sa qualité de porteur associé du programme SARE de l’ADEME, et dans le cadre du Plan Climat Air Énergie Métropolitain (PCAEM), la Métropole du Grand Paris s’est engagée à promouvoir, à travers un appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancée en juillet 2020 en direction des communes et territoires, la rénovation énergétique performante des secteurs pavillonnaires. Mise en œuvre en partenariat avec l’entreprise solidaire Dorémi, cette démarche a permis de désigner 53 communes retenues et 5 territoires intervenant en appui des communes.

La Métropole du Grand Paris compte 3,5 millions de logements, dont 445 000 maisons individuelles. 70% de ces dernières ont été construites avant la 1ère réglementation thermique de 1975.

Avis de recherche ! Les entreprises spécialisées dans l’association mixte des matériaux biosourcés avec l’ensemble de l’offre de matériaux de construction, pour le gros œuvre et le second œuvre, ont jusqu’au 14 mai prochain pour soumettre leur candidature à l’Ademe, dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt que l’agence vient de lancer.

Intitulé « Mixité pour la construction bas carbone », cet AMI a pour objectif de mener à des solutions constructives diversifiées optimisant la place des matériaux dans le bâti, chacun étant choisi en fonction de qualités permettant de répondre à des besoins spécifiques (mécaniques, acoustiques, résistance au feu, …) et des bénéfices environnementaux qu’il procure.

L’enjeu est d’accompagner la montée en puissance de l’offre des entreprises de construction françaises en solutions constructives bas carbone associant des matériaux biosourcés d’origine renouvelable capables de réaliser un puits de carbone.

Deux familles de projets sont attendues :

  • Mise en œuvre d’innovations dans la conception de produits de construction et/ou de rénovation et de systèmes constructifs amenant à réduire l’empreinte carbone du bâtiment en jouant sur l’alliance des matériaux, en valorisant au mieux les caractéristiques techniques de chacun d’eux (acoustique, thermique, résistance au feu…) et en assurant une compétitivité en termes de coût.
  • Mise en œuvre de bâtiments mettant en œuvre plusieurs matériaux dans le but de réduire leur empreinte carbone, en tirant parti de leurs caractéristiques propres pour un coût de projet et des performances optimales, et en favorisant la préfabrication et le caractère démontable et ré-employable.

La construction mixte bois / béton constitue, entre autres, une solution émergente à prendre en considération. Elle représente même un préalable à une massification de la construction bas carbone sur le territoire national.

Les autres matériaux biosourcés, dont les plus connus sont la paille ou le chanvre, connaissent de leur côté un certain engouement du côté des maîtres d’ouvrage (notamment la maîtrise d’ouvrage publique). Certains matériaux géosourcés, tels que la terre crue, peuvent également être valorisés. Ils sont utilisés dans des opérations qui demeurent expérimentales et démonstratrices, sous forme d’isolants ou de matériaux de construction, en association avec le bois, l’acier et le verre, la terre crue ou cuite ou avec les bétons (bétons végétaux où le granulat est remplacé par du végétal).

Carte d’identité de la Seine-Saint-Denis : 1,6 million d’habitants, 40 communes et « un ADN qui se développe autour de la culture, la solidarité et le combat permanent pour l’égalité », selon les mots du Président du Conseil départemental Stéphane Troussel. À ce titre, le département entend améliorer le cadre de vie et réduire les fractures sociales des Séquano-Dyonisiens, notamment en luttant contre le bruit, en favorisant une gestion maîtrisée des déchets, en développant la trame verte du département et les mobilités durables, en luttant contre l’habitat insalubre tout en favorisant un accès égal de tous au logement ainsi qu’en développant les espaces naturels et la biodiversité en milieu urbain. Une forte ambition de verdir, construire, aménager et rénover tout en préservant l’existant, que Stéphane Troussel nous livre dans cet entretien. 

Stéphane Troussel, Président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis

Le cabinet parisien, qui gère plus de 80 immeubles dans Paris et la petite couronne, a fait appel aux capteurs d’iQspot pour équiper 25 de ses bâtiments. Le suivi des consommations énergétiques et les alertes en cas de dérive lui permettent d’obtenir un ROI dans l’année d’installation du dispositif.

Le cabinet Imodam gère le patrimoine immobilier de nombreux fonds et investisseurs (immeubles de bureaux, commerces et habitations de standing…), soit environ 80 actifs sur Paris et petite couronne. Afin de certifier et améliorer la note BREEAM In-Use (méthode internationale d’évaluation de la performance environnementale d’un bâtiment en exploitation) de ses actifs, Imodam cherchait un outil de suivi et de pilotage en temps réel des consommations énergétiques (électricité, gaz, réseaux chaud / froid…) et hydriques.

Son souhait était de pouvoir prévenir ses équipes ainsi que les prestataires en charge de la maintenance de ses immeubles (facility, agents Chauffage Ventilation Climatisation, plombiers…) de la présence éventuelle d’anomalies de consommation. Après étude du marché, Imodam a fait appel à iQspot, fournisseur d’une solution de collecte et d’agrégation des données émises par des capteurs installés sur les compteurs. Les données et analyses sont accessible sur une plateforme web mais aussi sur mobile.

« Nous avons équipé notre premier immeuble en 2017, puis continué en 2018 et 2019. Nous avons commencé par installer la solution pour relever les consommations d’électricité, puis celles d’eau, et enfin celles des réseaux urbains. Aujourd’hui, 25 immeubles sont équipés et nous allons continuer avec une vingtaine de bâtiments supplémentaires. Nous avons pris une grosse avance sur le décret tertiaire à venir et les déclarations à faire sur la plateforme OPERAT de l’Ademe », déclare Cédric Jounel, Directeur technique d’Imodam.

En effet, suite à la publication du décret tertiaire en juillet 2019, tous les bâtiments à usage tertiaire d’une superficie supérieure ou égale à 1 000 m² ont l’obligation de réduire leur consommation d’énergie finale de 40% d’ici 2030, puis de 50% d’ici 2040 et de 60% d’ici 2050. En avril dernier, un nouvel arrêté est paru précisant notamment les modes de calcul pour réduire la consommation en fonction de l’année de référence choisie par l’assujetti.

En cas de non-atteinte des objectifs, une mise en demeure peut être effectuée, entraînant une amende pouvant aller jusqu’à 7 500 euros. Ces mesures drastiques correspondent à une pression de plus en plus forte des preneurs à bail, obligeant les foncières et gestionnaires immobiliers à muscler leurs actions pour répondre aux obligations et à améliorer la performance de leurs bâtiments.

« Il y a deux phases distinctes dans l’utilisation de la solution proposée par iQspot : la mise en service, puis la surveillance automatisée. Lors de la mise en service, vous voyez tout de suite s’il y a des problèmes. Par exemple, sur le premier immeuble que nous avons équipé, des chasses d’eau fuyaient. Après le passage du plombier, nous avons divisé par deux la consommation d’eau de l’immeuble. Vous pouvez également détecter si un arrosage automatique enterré perd de l’eau ou si une canalisation fuit. Concernant la consommation électrique, les zones qui restent allumées la nuit se repèrent immédiatement. Je dirais que, dès les premiers jours, dès les premières semaines, vous faites entre 10 et 20% d’économies », note Cédric Jounel.

« Vient ensuite la phase de surveillance automatisée, que l’on peut aussi appeler ‘phase des réglages’. Vous pouvez alors travailler avec votre fournisseur d’énergie pour faire en sorte, par exemple, que des installations ne soient pas suralimentées, ou pour affiner une courbe de chauffe ou de rafraîchissement », complète le directeur technique.

Sur quelles dépenses le cabinet Imodam fait-il le plus d’économies ? Sur l’eau et le gaz, assurément. Concernant l’électricité, l’installation d’appareils toujours plus efficaces énergétiquement dans les immeubles limite les économies potentielles.

Le retour sur investissement (ROI) de l’installation des capteurs d’iQspot est très rapide. « Sur certains immeubles, le ROI est instantané. Sur d’autres, il est de 3 ou 4 semaines. Dans tous les cas, il intervient dans l’année d’installation des capteurs, jamais plus tard », ajoute Cédric Jounel.

« Nous avons subi un dégât des eaux dans un de nos immeubles il y a quelques années. Une fuite est survenue un vendredi soir, il y avait 45 cm d’eau dans tout le bâtiment, ce sont les pompiers qui m’ont appelé le lundi matin. Cela nous a pris 4 mois pour remettre le bâtiment en état. Si j’avais eu des capteurs, j’aurais pu intervenir immédiatement », se souvient le directeur technique d’Imodam.

La solution est facturée sous la forme d’un abonnement. Son coût annuel est, en moyenne, de 2 000 euros par immeuble (immeuble haussmannien), capteurs inclus. La seule variable réside dans les compteurs d’eau, qu’il faut installer en parallèle des compteurs déjà existants. Cela peut aller de 1 200 à 4 000 euros en fonction de leur taille.

« Nous pouvons même donner un accès à la plateforme à certains prestataires, en mode lecture, pour qu’ils prennent en charge directement une fuite d’eau, sans passer par nous », conclut, satisfait, Cédric Jounel.

La cinquième édition des Journées nationales de l’architecture vient de se dérouler à travers toute la France. L’occasion de dévoiler des richesses remarquables, de sensibiliser le grand public à la connaissance architecturale et surtout de rappeler les grands enjeux de la discipline, au carrefour de l’écologie, de l’économie des territoires, de la vie sociale ou encore de l’innovation et du bien-être des usagers.

« L’architecture est partout au coin de la rue ! » se réjouissait la présidente de l’Ordre des architectes d’Ile-de-France Christine Leconte, dans un récent entretien à Grand Paris Durable, arguant qu’au-delà des grands gestes architecturaux, elle est surtout une discipline que chacun côtoie dans son quotidien. De fait, à travers les logements que nous occupons, les transports que nous fréquentons, les équipements sportifs et culturels, les infrastructures publiques ou encore les grands ensembles urbains que nous utilisons, l’architecture est au cœur de notre vie de tous les jours. Et pourtant, la pratique architecturale reste un métier encore assez méconnu. Pour pallier cela, architectes et urbanistes sont allés à la rencontre du grand public pour éveiller la curiosité de chacun lors des Journées nationales de l’architecture, qui se sont tenues les 16, 17 et 18 octobre. Au programme sur l’ensemble du territoire, rencontres et débats, visites d’agences d’architecture, de bâtiments ou de chantiers, balades urbaines, expositions ou encore ateliers pédagogiques à destination des enfants. Autant d’opportunités pour le Grand Paris d’illustrer son formidable potentiel en la matière pour cette 5ème édition de l’événement.

École maternelle Vincent Auriol, Paris (75013), 2019 / LA Architectures et Atelier Corentin Desmichelle © Charly Broyez • Ciel : © Kseniia Ilinykh • Végétale : © Lovie Tey

À la Cité de l’architecture et du patrimoine, en plus d’une conférence sur le futur de l’architecture et des visites pour les scolaires, ce week end a donné l’occasion aux visiteurs de tous âges de découvrir une performance dansée participative associant l’architecte Hélène Albert et la danseuse Danaë Suteau, autour de la vision du corps dans l’espace, lié à l’architecture et avec la performance UPSIDE DOWN de Fanny Millard.

Intérieur de la Maison La Roche – ©Fondation Le Corbusier/ADAGP / O.M .Gambier 

Dans le XVIème arrondissement, les Journées de l’architecture ont permis aux curieux de découvrir gratuitement un joyau méconnu : les Maisons mitoyennes La Roche et Jeanneret, construites entre 1923 et 1925 par Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Au fond d’une allée arborée se dévoile une villa à l’esthétique puriste et aux façades « ton pierre », selon Le Corbusier, construite pour mettre en valeur l’exceptionnelle collection d’art moderne du collectionneur Raoul La Roche. D’une pièce à l’autre, la visite guidée invite des groupes très restreints de visiteurs à déambuler depuis un hall d’entrée qui distribue les espaces entre une majestueuse galerie de peintures où une rampe intérieure poursuit la promenade architecturale et relie les étages entre eux, une bibliothèque, une salle à manger, une chambre dite « puriste » aux étonnantes dimensions, ou encore un passage par le célèbre toit-jardin en remplacement des combles traditionnels. Illustration prestigieuse d’architecture moderne dans le Grand Paris, la Maison La Roche est pourtant assez ignorée des Franciliens, et cette année la grande majorité de son public étranger manque à l’appel, Covid oblige. À ce titre, « cet événement est surtout l’opportunité pour tous les acteurs de la discipline de rappeler la place essentielle de l’architecture au cœur de nos quotidiens et la nécessité de faire vivre son patrimoine, particulièrement en ces temps compliqués de restrictions sanitaires », confie Gwénaelle Dubreuil, chargée des publics et partenariats à la Fondation Le Corbusier, dont les bureaux sont d’ailleurs hébergés dans ladite Maison Jeanneret.

Dans le même arrondissement au 51 Boulevard Exelmans, l’Atelier +1 proposait une visite de l’un de ses chantiers en cours : la Bricole, un ensemble d’ateliers partagés réalisé pour l’association Aurore, dans l’ancienne caserne Exelmans. À la croisée de l’architecture, du design et de l’urbanisme, A+1 permet l’émergence de projets collaboratifs, inclusifs et solidaires.

Hors les murs de la capitale, les Journées nationales de l’architecture ont également permis l’ouverture exceptionnelle des Bateaux-Lavoirs de Saint-Denis, ancien séchoir à linge communal et aujourd’hui lieu de création artistique regroupant une quinzaine d’ateliers au bord du canal. Un peu plus loin dans le Grand Paris, à l’orée de la forêt de Fontainebleau, le Musée de la Préhistoire d’Ile-de-France se racontait pour la première fois à travers une application spécialement dédiée à son architecture, monolithe de béton brutaliste, œuvre de Roland Simounet et inscrite au Patrimoine du XXème siècle. Gratuit et disponible en français et anglais, cet outil de médiation numérique accompagne désormais la visite du musée.

Au total, ce sont des dizaines de lieux en tout genre, prestigieux comme intimistes, qui ont ouvert leurs portes à travers la Métropole.

Ancien Directeur de la mission de préfiguration du Grand Paris, auteur de rapports pour les gouvernements Fillon et Ayrault, ancien Président de RATP Smart Systems et auteur d’un livre intitulé « Les secrets du Grand Paris », Pascal Auzannet connait bien le Grand Paris et ses mobilités. Il analyse les conséquences de la crise sanitaire sur les modes de déplacement franciliens et propose un certain nombre de solutions.

Nous avons assisté à une baisse de 30 à 40 % du trafic sur les réseaux de transport collectif. Avec la crise de la Covid, les Franciliens ont modifié leurs modes de déplacements notamment lorsque cela était possible aux heures de pointe pendant lesquelles les gestes barrières trouvent leurs limites. Le développement du télétravail y a aussi contribué.

Il est nécessaire d’étaler ces périodes de forte affluence sur toute la journée. Cela présente un intérêt non seulement sanitaire mais aussi économique car les exploitants de transports sont contraints de dimensionner les infrastructures pour répondre à la demande aux seules heures de pointe. Il faut effectivement tenir compte des contraintes techniques. Par exemple l’intervalle d’un métro ne peut être inférieur à 90 secondes. Cela coute excessivement cher à la collectivité. Donc, il y a potentiellement de réelles économies à réaliser.

Un autre effet visible de la crise, et non des moindres, a été l’augmentation exponentielle de l’utilisation du vélo. Aujourd’hui, cet usage semble stabilisé, il ne faiblit pas. Les « coronapistes », qui avaient vocation à ne pas rester, sont encore là et pour longtemps.

Le vélo a gagné en pertinence et en légitimité avec la crise sanitaire. Un déplacement mécanisé à Paris a une distance moyenne de 3,3 kilomètres : c’est tout à fait dans la zone de pertinence du vélo qui est aussi plus élevée s’il est électrique. Cette montée en puissance est une très bonne chose car elle participe à un partage de l’espace urbain beaucoup plus favorable aux collectivités.

Pour les collectivités, le vélo participe à un meilleur partage de l’espace urbain. La régulation de l’espace urbain dans la chaine des déplacements est un enjeu majeur. Nous sommes en présence d’un stock de capital immobilisé très important. Il a donc un coût économique supporté par les collectivités publiques.

Et quand on parle de gestion des flux de transport, c’est un espace qu’il faut optimiser, au risque d’aller vers de plus en plus d’artificialisation des sols.

Prenons effectivement un exemple. La ligne 14 a une capacité horaire par sens de 40 000 voyageurs. Une voirie urbaine, de 3 mètres de large, avec une fonction circulatoire importante, peut transporter entre 1000 et 1 500 véhicules par heure. Mais pour une voie inter quartier ayant une vie riveraine, les niveaux sont plus bas : entre 400 et 600 voire plus faible encore si le quartier est très animé. Avec un faible taux d’occupation, de l’ordre de 1,1 personne. Si vous voulez faire passer autant de passagers qu’avec la ligne 14, il vous faut créer une voirie de 100 à 150 mètres de large ! La capacité de transport horaire du vélo est, quant à elle, comprise entre 4 000 et 5 000 personnes. L’efficacité du vélo au mètre linéaire est donc 4 à 5 fois supérieure à celle de la voiture, avec le même espace de voirie et pour des vitesses de déplacement équivalentes.

Le tramway possède un rapport de 1 à 8 par mètre linéaire par rapport à la voiture. Pour le bus, c’est un rapport de 1 à 2. En disant cela, je ne dis pas qu’il faut bannir la voiture. Elle a sa place dans le dispositif global. Elle possède ses zones et ses heures de pertinence, notamment aux heures creuses.

Nous sommes en ce moment dans une période d’interpellation, de réflexion. L’enjeu est d’optimiser ce qu’on appelle depuis très longtemps la chaîne modale des déplacements. Il faut donc sortir d’une démarche productiviste du trafic pour mieux répartir les flux entre les modes de transport doux et les modes de transport de masse.

Prenez la ligne 13 du métro, ligne chroniquement saturée aux heures de pointe. S’il existe une piste cyclable qui longe cette ligne et que la météo est bonne, pourquoi ne pas favoriser par une tarification avantageuse, calculée en temps réel, l’utilisation des flottes de vélos ou de trottinettes en free-floating pour alléger le transport collectif ?

Nous disposons pour cela de tous les outils digitaux – applications mobiles, intelligence artificielle – pour que ce type d’optimisations puissent voir le jour.

Mais une volonté politique forte est nécessaire, dans toutes les communes du Grand Paris. C’est déjà le cas dans certaines d’entre elles mais il faut aller plus loin et tirer les enseignements de cette grave crise sanitaire.

Institution sous tutelle du Ministère de la Culture, l’Ordre des architectes est un organisme de droit privé en charge de missions de service public. Garant de la protection du public, il assure un contrôle et une régulation de la profession, tout en la représentant auprès des collectivités et décideurs privés, pour les sensibiliser à l’intérêt général de la question architecturale et urbaine. Élue il y a trois ans à la présidence de l’Ordre d’Ile-de-France (qui représente 30% des professionnels), Christine Leconte réaffirme en cette rentrée la nécessité pour l’architecture de combiner nature et ville, de s’adosser à des filières locales de matériaux biosourcés et de s’appuyer sur l’existant pour construire une ville de demain résiliente et résolument inclusive.  

Source de pollution et de congestion du trafic routier, la logistique liée aux livraisons de marchandises ne cesse de croître en Ile-de-France, notamment tirée par la croissance des ventes e-commerce. Institutionnels et acteurs du secteur s’organisent pour pallier ces nuisances.

Alors que la part de la voiture commence à reculer dans les déplacements de personnes*, les embouteillages n’ont jamais été aussi denses. En cause, la croissance toujours aussi soutenue de l’e-commerce et, par voie de conséquence, de la logistique routière qui l’accompagne (en Ile-de-France, 90 % des marchandises sont acheminées par la route).

Les Français continuent en effet de se convertir toujours plus nombreux au e-commerce. Selon l’Observatoire des Usages Internet de Médiamétrie, publié mi-septembre, un million de cyberacheteurs supplémentaires a été enregistré au cours du deuxième trimestre 2020 par rapport à la même période l’an dernier. Au total, ce sont désormais 41 millions d’internautes français qui font leurs achats en ligne.

En Ile-de-France, l’explosion du transport de marchandises préoccupe les autorités. Le conseil régional a lancé, au tout début de l’année, un appel à manifestation d’intérêt intitulé « Accompagnement des territoires », afin de faire émerger de nouveaux projets visant l’approvisionnement, la circulation, le stockage, la distribution, les livraisons et l’enlèvement des marchandises dans les villes, pour tous les secteurs d’activité. 

Début juillet, 22 projets logistiques qualifiés de « vertueux » ont été désignés avec, à la clé, une enveloppe de 7,7 millions d’euros destinée à développer le fret fluvial, l’analyse des données de marchandise, la mutualisation des flux ou encore les livraisons par mode doux et les circuits courts.

Parmi les lauréats, on trouve de multiples projets prometteurs comme par exemple Wello qui se voit attribuer la plus grosse somme (550 000 euros). Wello développe un nouveau concept de vélo modulaire, connecté, à assistance électrique (jusqu’à 25 km/h) et doté d’une autonomie jusqu’à 100 km/jour. Ce vélo d’un nouveau genre est proposé en version cargo ou en version passagers. En version cargo, il permet le suivi et l’optimisation des tournées de livraison.

Wello, un des lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt « Accompagnement des territoires » lancé par le conseil régional d’Ile-de-France en 2020. © Wello

Mais les grands acteurs du commerce / e-commerce et de la logistique n’ont pas attendu que les start-up se manifestent. Même si les projets d’envergure restent encore peu nombreux, on peut citer l’exemple de Monoprix dont le volume de marchandises « Grand Import » est acheminé vers la France à 87 % par voie maritime.

En ce qui concerne le transport secondaire, qui va du point d’arrivée en France jusqu’aux entrepôts, il s’effectue chez Monoprix majoritairement par voies fluviale et ferrée. Depuis 2018, les camions au gaz naturel pour véhicules (GNV) ont été généralisés pour le traitement du dernier kilomètre sur les flux rail et barge (tronçon entre Gennevilliers ou Valenton et Combs la Ville). Enfin, le transport de marchandises depuis les entrepôts jusqu’aux magasins s’effectue lui aussi grâce à des camions GNV (gaz naturel pour véhicules). Ce mode de transport représente actuellement 25% des déplacements. L’enseigne a pour objectif d’atteindre les 100 % d’ici à 2024 à Paris.

La ville d’Issy-les-Moulineaux a quant à elle annoncé en mars dernier avoir intégré le projet européen FCCP (Fuel Cell Cargo Pedelecs) dont l’objectif est d’expérimenter l’utilisation de vélos-cargo alimentés à l’hydrogène pour les livraisons en ville. Plusieurs autres villes européennes vont tester le prototype développé par ce projet : Aberdeen en Ecosse, Groningue et La Haye aux Pays-Bas, Luxembourg, Munich et Stuttgart en Allemagne. La mise en service de ces véhicules est prévue à partir de l’automne 2020 et tout au long de l’année 2021.

La ville d’Issy-les-Moulineaux a rejoint le projet européen FCCP (Fuel Cell Cargo Pedelecs) afin d’expérimenter l’utilisation de vélos-cargo alimentés à l’hydrogène pour les livraisons en ville. © www.issy.com

Si le développement de flottes de véhicules plus verts contribue à diminuer la pollution et l’émission de gaz à effet de serre, la mutualisation des livraisons de marchandises en centre-ville est un autre axe de progrès. C’est ce que propose notamment Urby, filiale de La Poste. Urby met en place des dispositifs de logistique urbaine reposant sur la mutualisation et l’optimisation des livraisons. A partir de plusieurs sites en ville, Urby met en place des services de stockage et de livraison urbaine à destination des transporteurs, messagers, commerçants, artisans, collectivités, entreprises et particuliers, en utilisant des véhicules à faible niveau d’émissions et des vélos.

De son côté, la coopérative Olvo, primée aux Trophées de l’économie sociale et solidaire de la Ville de Paris, vient d’installer son centre logistique dans le 10e arrondissement de Paris. Créée en 2016, cette structure spécialisée dans la livraison de proximité, emploie aujourd’hui 18 salariés. Elle s’adresse, elle aussi, aux professionnels, à Paris et en petite couronne. Elle met à leur disposition des coursiers utilisant une flotte de vélos cargos dont la moitié sont électriques. Tournées multi-points, ramasse et dépose de colis urgents, livraison en froid positif, stockage tampon avant livraison, livraisons puis retours de consignes, manutention chez les clients… La palette de services permettant d’éviter la congestion urbaine et les problèmes de stationnement est large.

L’équipe de la coopérative Olvo, qui vient d’installer son centre logistique dans le 10e arrondissement de Paris © Olvo

Le secteur du transport et de la logistique est un enjeu majeur en l’Île-de-France. Il représente aujourd’hui 10 % du PIB de la région et emploie plus de 375 000 personnes. La superficie des bâtiments de stockage, principalement situés en grande couronne, est de 17 millions de m².

* Selon l’Enquête Globale Transport (EGT) menée par Ile-de-France Mobilités, en partenariat avec la DRIEA (Direction régionale et interdépartementale de l’Équipement et de l’Aménagement), dans le cadre de l’Omnil (Observatoire de la mobilité en Île-de-France), les déplacements en voiture ont diminué de 5% sur l’ensemble de l’Île-de-France entre 2010 et 2018 (lire notre article « Grand Paris : les solutions pour réduire les trajets en voiture »).

Entretien avec Agnès PENTRETIEN CROISE AVEC AGNÈS POTTIER-DUMAS, MAIRE DE LEVALLOIS-PERRET (92) ET ISABELLE COVILLE, ADJOINTE AU DEVELOPPEMENT DURABLE ET A LA MOBILITE, LEVALLOIS-PERRETottier-Dumas, maire de Levallois-Perret (92)

Installée depuis début juillet dans le fauteuil de maire à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Agnès Pottier-Dumas est la première femme à diriger la commune, après plus de 30 ans de domination des Balkany. L’ancienne adjointe puis directrice de cabinet de Patrick Balkany, a été élue confortablement par 45% des voix au second tour, avec le soutien des Républicains et de l’UDI. À 35 ans, l’édile prend les rênes de la ville réputée la plus densément peuplée de France métropolitaine et entend continuer la transformation écologique d’un territoire qu’elle souhaite « agréable, où la qualité de vie fait rimer harmonieusement densité urbaine et écologie ».