Durant le confinement, il y a eu à Paris une baisse sensible des principaux polluants. Compte tenu des conditions anticycloniques de cette période, c’est probablement un important épisode de pollution de l’air qui a pu être évité. Mais la bataille contre la pollution de l’air est loin d’être gagnée pour autant.

A l’occasion de la journée de la qualité de l’air à Paris, le 16 septembre dernier, Airparif, le CNRS, Generali et Aérophile ont livré les résultats de leurs mesures pendant le confinement. La diminution des activités liée à cette période particulière a permis une amélioration notable de la qualité de l’air. Pour le dioxyde d’azote, polluant majoritairement lié au trafic routier, une baisse de 20 à 35 % selon les semaines a été observée, pouvant atteindre 50 % en proximité immédiate de certains axes.

En revanche, l’impact était moindre sur les particules (- 7%) du fait de conditions météorologiques peu dispersives sur toute la France et favorables à la formation de particules secondaires, mais aussi du fait de sources d’émissions toujours présentes, comme le chauffage les premières semaines – notamment le chauffage au bois – et l’agriculture.

Sur des polluants non règlementés à ce jour, mais pour lesquels l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande de renforcer la surveillance, comme les particules ultrafines (qui peuvent être aussi petites qu’une molécule d’ADN), une baisse de 30 % des concentrations a été constatée, ainsi que pour les émissions de CO2, gaz à effet de serre.

Le mini-compteur d’aérosols LOAC, installé sur la nacelle du ballon Generali depuis mi-2013, fournit au sol et jusqu’à 300 mètres d’altitude la concentration de particules fines pour 19 gammes de tailles, allant de 200 nanomètres à 50 micromètres. Ses mesures, juste après le début du confinement, montrent une diminution brutale d’environ 40 % des particules fines inférieures à 3 micromètres, alors que les conditions anticycloniques de cette période auraient dû engendrer une forte pollution.

Le ballon Generali, installé à Paris depuis 1999 dans le parc André-Citroën

En dehors de la période de confinement, la qualité de l’air s’améliore de manière tendancielle pour bon nombre de polluants. Néanmoins, elle reste un enjeu, notamment en Ile-de-France, avec 5 polluants pour lesquels les Franciliens sont exposés à des niveaux au-delà des recommandations de l’OMS et de la réglementation française et européenne. Cette situation est particulièrement prégnante à Paris et dans l’agglomération parisienne, compte tenu de la densité d’habitation et de trafic.

Les concentrations ne diminuent ainsi pas pour l’ozone, polluant de l’air et gaz à effet de serre, et pour le dioxyde de carbone, gaz à effet de serre. Les niveaux d’ozone augmentent en effet à l’échelle de tout l’hémisphère Nord. Et ce polluant est aussi impacté par les canicules plus fréquentes qui conduisent à davantage d’épisodes de pollution en été.

Avec 67 000 morts par an et un coût pour la société de plus de 100 milliards d’euros, la pollution de l’air est un enjeu majeur de santé publique. C’est un facteur de risque collectif qui dépend essentiellement des décisions publiques prises pour la réduire. Elle touche essentiellement le système cardiovasculaire mais aussi le système respiratoire et peut atteindre, par exemple, directement le placenta (donc le fœtus) et le cerveau. C’est ce qu’a rappelé le Docteur Pierre Souvet, cardiologue et Président de l’ASEF (Association Santé Environnement France) lors de cette journée de la qualité de l’air à Paris.

C’est la raison pour laquelle l’Asef (Association Santé Environnement France) agit pour informer le grand public sur les risques liés aux pollutions environnementales, avec notamment la mise à jour d’un guide intitulé « air intérieur ». Et pour sensibiliser plus fortement aux effets de la pollution de l’air extérieur, qui représente près de 60 % des pathologies attribuées à la mauvaise qualité de l’air intérieur, une action simultanée contre la mauvaise qualité de l’air extérieur et intérieur est donc nécessaire. Ces informations et mesures de prévention doivent être diffusées par les professionnels de santé dont la formation reste très insuffisante au regard des enjeux. L’Asef lance à leur destination, un MOOC sur la pollution de l’air, soutenu par le Plan Régional santé environnement Grand Est, accessible sur son site https://www.asef-asso.fr/.

Le Comité de liaison des matériaux biosourcés d’Ile-de-France a signé un manifeste pour une relance territoriale avec les matériaux biosourcés. Il propose huit mesures pour leur faire une place dans le secteur de la construction.

Le jeudi 3 septembre dernier, le gouvernement a dévoilé son plan de relance « France Relance ». Celui-ci, d’un montant global de 100 milliards d’euros, consacre 30 milliards d’euros à la transition écologique, dont 7 milliards pour la rénovation énergétique des bâtiments. Le secteur du bâtiment bénéficiera d’un coup de pouce de 4 milliards d’euros. Quelques semaines avant cette annonce, le Comité de liaison des matériaux biosourcés d’Ile-de-France – qui rassemble autour du Conseil régional de l’Ordre des architectes et de la cambre d’agriculture de la région, les filières bois, paille et chanvre – avait signé un manifeste pour « une relance territoriale avec les matériaux biosourcés ». Pour ce Comité de professionnels du bâtiment, la crise sanitaire et ses impacts « nous invitent à maintenir le cap de la transition écologique et à accélérer le processus. Pouvoirs publics, élus locaux, professionnels, doivent repenser leurs modèles. Aménager et construire différemment est désormais vital ». D’autant que la loi antigaspillage pour une économie circulaire a permis la création d’une filière à Responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les déchets du bâtiment. « Les matériaux biosourcés représentent un réel avantage, leur recyclage est effectif et rapidement mis en œuvre », martèlent les signataires du manifeste.

Les professionnels ont établi une liste de huit propositions pour donner aux matériaux biosourcés une place centrale dans la relance économique de la France. L’action locale leur paraît cruciale : « Il faut systématiser l’éco-conditionnalité des aides publiques à des critères tels que les circuits de proximité, les matériaux renouvelables, la captation de carbone, la sobriété énergétique, la biodiversité ou encore les effets sanitaires », estiment-ils. Le Comité de liaison des matériaux biosourcés d’Ile-de-France prône également le déploiement d’unités de production et de transformation des matériaux à échelle régionale, « afin de développer des filières locales de matériaux et d’encourager la demande ». Enfin, le Comité propose de cartographier les ressources territoriales en matériaux ainsi que le réseau des professionnels.

Au plan national, ce manifeste souligne la nécessité de « fixer un plafond maximal d’émission de gaz à effet de serre et un seuil minimal de stockage de ‘carbone biogénique’ pour le bâtiment dans le cadre de l’élaboration de la Réglementation environnementale 2020 (RE2020) ». Par ailleurs, le label « Bâtiment biosourcés », n’aurait pas des critères d’attribution assez forts et nécessiterait une révision et une extension de ses niveaux, « en mettant en place des dispositifs incitatifs ». Le manifeste suggère également la mise en place d’un « nouveau dispositif de fiscalité verte au bénéfice des acteurs et entreprises qui investissent dans la transition écologique et l’économie locale ». Selon les professionnels du secteur, les filières biosourcées devraient aussi être intégrées dans les instances telles que le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCEE) ou dans les bases HQE-INIES. Enfin, le Comité propose de créer un système « Bâti-Score », du même type que le nutriscore alimentaire, « afin de prendre en compte et valoriser la santé des usagers dans l’aménagement et la construction ».

Pour rappel, en 2019 en France, 10% des logements neufs ont été réalisés avec des matériaux biosourcés. Pour les bâtiments et activités tertiaires, cette part atteint 20% « et ne cesse d’augmenter », se félicitent les professionnels de ces filières. « Construire en structure bois permet de réduire l’empreinte carbone d’un bâtiment de 25% sur toute sa durée de vie ; une maison en paille de 100 m² stocke 18 tonnes de carbone et un habitat isolé en béton de chanvre stocke 20 tonnes de C02 », rappellent-ils.

Dernièrement, le bailleur social Paris Habitat a annoncé le début de travaux d’isolation par la paille dans un immeuble de la rue de la Convention, dans le XVème arrondissement de Paris. « Jusque-là réservée au neuf ou aux maisons individuelle, cette solution est employée pour réaliser l’isolation thermique par l’extérieur d’une résidence, dans le cadre d’une réhabilitation en milieu occupé démarrée cet hiver et qui se terminera en octobre 2020 », a expliqué le bailleur dans un communiqué. Preuve que les matériaux biosourcés, petit à petit, font leur nid.

Alors que les mois passés ont vu s’annuler les manifestations publiques les unes après les autres, l’incertitude liée au maintien de la Paris Design Week était de mise jusqu’à son ouverture. Et pourtant, l’édition 2020 a bel et bien lieu ! Une bonne nouvelle pour les acteurs d’un secteur bousculé par la crise et qui cette année, est privé du salon Maison&Objet, le rendez-vous incontournable du monde du design qui se tient deux fois par an à Villepinte.

Du 3 au 12 septembre, la capitale vibre au son du design. À l’occasion de sa dixième édition, la Paris Design Week crée l’effervescence pour le grand public et les professionnels du design et investit à nouveau ses quartiers parisiens de prédilection divisés en 3 parcours : Saint Germain-des-Prés, Opéra-Concorde-Etoile et Les Halles-Marais-Bastille. Un format anniversaire qui a pour ambition « d’accélérer la reprise des activités de tous les acteurs du design, de la décoration et de l’art de vivre à Paris », d’après ses organisateurs. De fait, tandis que la crise ne les a pas épargnés, les acteurs du secteur doivent composer cette année en l’absence de Maison&Objet, événement qui rassemble la communauté internationale du design dans le Grand Paris. Mais à conditions extraordinaires, organisation particulière : le salon organise cette année une édition entièrement numérique, la Digital Fair. Au programme : des showrooms, des talks et conférences en ligne, sous forme de podcast ou en live. De quoi trouver des pistes de réflexion pour faire émerger des solutions d’avenir.

Car à l’aune de la crise, l’année 2020 a assurément poussé le milieu du design à interroger la durabilité des matières et des modes de production. Un questionnement sur la consommation que reflète d’ailleurs le thème d’inspiration de Maison&Objet, (RE)Generation, également thématique d’un des 8 itinéraires de promenades du festival. « Il est important de montrer le formidable effort de réflexion mené par les designers, les jeunes et les plus accomplis, pendant la crise du Covid-19. Cette prise de conscience, le rôle essentiel tenu par le designer, par l’architecte d’intérieur dans les mois et années à venir a été d’autant plus important que ce sont toutes les cartes de l’aménagement d’intérieur qui ont été rebattues ces derniers mois », confie Philippe Brocart, directeur général de Maison&Objet.

Nombreux sont les créateurs parmi les quelque 260 participants à s’emparer du sujet, à l’image des installations exposées à la ressourcerie L’Alternative par le Stüdio Emmaüs, qui s’attache à créer des objets à partir de matériaux de récupération. Les modes de production propres, et particulièrement l’économie circulaire sont également mis en lumière par le collectif 5.5, qui a signé la scénographie de l’exposition présentée avec l’association Les Canaux (soutenue notamment par l’Ademe, Paris 2024 et la Métropole) à la Galerie Joseph (5 rue Saint Merri). L’autre Galerie Joseph (116 rue de Turenne) expose elle aussi les propositions de jeunes designers et fabricants qui luttent contre le gaspillage des matières premières et favorisent leur réemploi.

@parisdesignweek - grandparisdurable.org
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Et au-delà d’une interrogation désormais nécessaire sur les modes de production, la Paris Design Week 2020 fait également la part belle aux jeunes pousses de la création contemporaine. À travers le programme dédié « Paris Design Factory » au cœur du Marais, ce sont 3 espaces – les galeries Joseph et l’Espace Commines (17 rue Commines) – qui offrent à voir les prototypes ou les œuvres déjà éditées des jeunes talents de la création. En parallèle, les plus grands éditeurs de design exposent leurs dernières nouveautés, l’occasion de (re)-découvrir des monuments parisiens transformés par des installations éphémères ou de se plonger dans les savoir-faire minutieux de toute une profession.

www.maison-objet.com/paris-design-week et l’application gratuite à télécharger sur l’App Store et Google Play

Sur les 100 milliards d’euros du plan France Relance, 30 milliards sont alloués à la transition écologique. Dans cette enveloppe, 7 milliards seront consacrés, d’ici à 2030, à l’émergence d’une filière française de l’hydrogène. 2 milliards d’euros seront disponibles entre 2021 et 2022.

L’objectif affiché par le gouvernement est de créer en France une capacité de production d’hydrogène décarboné de 6,5 GW en 2030. Il y a plusieurs manières de produire de l’hydrogène décarboné, également appelé hydrogène « vert ». Tout d’abord par électrolyse de l’eau. L’électricité peut provenir de sources renouvelables comme le solaire et l’éolien. Elle peut également être d’origine nucléaire. Une autre méthode est de procéder par vaporeformage des hydrocarbures. Le vaporeformage est la technique traditionnelle de production de l’hydrogène (hydrogène dit « gris »). Elle émet du CO2 mais si l’on capte ce CO2 et qu’on le stocke, on obtient également de l’hydrogène dit « vert ».

Pour atteindre l’objectif des 6,5 GW en 2030, 1,5 milliard d’euros seront dans un premier temps dédiés au financement de l’industrialisation d’électrolyseurs, à des projets européens communs mais aussi à des projets de la recherche. A ce titre, 65 millions d’euros seront consacrés à un programme prioritaire de recherche (PPR) baptisé « Applications de l’hydrogène ». Ce programme de recherche se focalisera sur les technologies dites « amont » (électrolyseurs, piles…).

En parallèle, l’Ademe va lancer deux appels à projets. Le premier, baptisé « briques technologiques et démonstrateurs », sera doté de 350 millions d’euros jusqu’en 2023. Il se concentrera sur l’amélioration des composants et systèmes liés à la production d’hydrogène. Le second, appelé « hubs territoriaux d’hydrogène », comportera une enveloppe budgétaire de 275 millions sur 3 ans et aura pour objectif de « soutenir les déploiements par les collectivités d’écosystème territoriaux de grande envergure ».

L’Ademe sera un des fers de lance du dispositif d’accompagnement et de financement des projets sur le terrain. A titre d’exemple, l’Ademe a déjà soutenu des entreprises comme Atawey, qui conçoit, fabrique et commercialise des stations de recharge d’hydrogène vert (recharge de vélos hydrogène, de véhicules hydrogène, d’engins de manutention et autres engins spéciaux). Selon Atawey, d’ici 2030, ce sont 300 000 véhicules légers, 5 000 poids lourds ou bus, 250 trains et 1 000 bateaux qui carbureront à l’hydrogène en Europe.

Autre entreprise soutenue par l’Ademe : McPhy, spécialiste des équipements de production et distribution d’hydrogène. McPhy propose une gamme complète dédiée aux secteurs de l’industrie, la mobilité et l’énergie. Cette gamme se compose de solutions relatives à leurs applications d’approvisionnement en matières premières industrielles, de recharge de véhicules électriques à pile à combustible ou encore de stockage et valorisation des surplus d’électricité d’origine renouvelable. McPhy dispose de trois centres de développement, ingénierie et production en Europe (France, Italie, Allemagne).

Créée en 2004 par deux ingénieurs, Pierre Forté et Rémi Succoja, Pragma Mobility travaille depuis 2013 à l’intégration de sa technologie de pile à hydrogène dans un vélo électrique. En 2017, après quatre années de développement, Pragma Industries a lancé la commercialisation d’Alpha, premier vélo électrique commercial utilisant l’hydrogène comme stockage d’énergie embarqué. Propulsé par une pile à combustible, c’est le seul vélo à hydrogène homologué et produit en série au niveau mondial.

Ce vélo à assistance électrique nouvelle génération peut désormais parcourir jusqu’à 150 km en toute autonomie mais surtout se recharger en seulement une minute avec une station dédiée. Depuis 2019, le vélo Alpha est complété par des stations de recharge compactes à même d’être installées dans les lieux publics. C’est donc une véritable solution d’éco-mobilité complète que propose Pragma Industries aux collectivités ou entreprises.

En 2017, une flotte de 10 vélos a été mise en service par le Conseil Départemental de la Manche. Les vélos servent à la réalisation de trajets domicile / travail pour les salariés d’entreprises locales et à de la location touristique (office de Tourisme de Saint-Lô). En 2018, c’est l’agglomération de Chambéry (Chambéry Grand-Lac) qui s’est dotée d’une flotte de 15 vélos des trajets domicile / travail et de la location touristique. La même année, la société Ondulia, qui exploite des centrales hydroélectriques et des parcs éoliens en Ariège, a mis en service une dizaine de vélos pour de la location touristique.

Lancement des travaux de forage pour la construction de la future centrale géothermique de Vélizy-Villacoublay, la gestion de ce projet a été confié à l’entreprise VELIGEO détenue par Engie solutions.

L’objectif de ce projet est d’éviter la production d’environ 22 801 tonnes de Co2 par an. Ce projet est cofinancé par la Région Île-de-France et l’ADEME Île-de-France à hauteur de près de 9 millions d’euros.

Un forage d’une profondeur de 1600 mètres va être réalisé, ce forage devrait durer jusqu’en début d’année prochaine. La technologie de forage multi-drains va être utilisée pour la première fois.

  • 1 600 m : Profondeur des puits
  • 2 400 m : Longueur des puits
  • 16 MW : Puissance de la géothermie
  • 19 km
  • 140 points de livraison
  • 12 000 équivalents logements
  • 130 MW de puissance installée
  • Juillet à Août 2020 : Construction des avant-trous
  • Août 2020 – Hiver 2021 : Forage
  • Année 2021 : Construction de la centrale géothermique de Vélizy-Villacoublay et du réseau de liaison

L’ADEME Ile-de-France apporte également son soutien financier au projet pour la réalisation du « doublet » de géothermie profonde, ainsi qu’au programme démonstrateur qui va être mené sur la technologie multi-drains innovante : « Cette innovation technologique permet d’envisager l’application de la géothermie profonde à l’échelle du territoire ouest francilien qui n’en compte aujourd’hui aucun. L’ADEME joue ainsi pleinement son rôle de développement de nouvelles technologies en accompagnant les territoires », explique Michel Gioria, Directeur Régional Ile-de-France de l’ADEME

Source : Engie solutions

200 kilomètres de lignes, 68 nouvelles stations de métro… Quelles technologies de télécommunication seront déployées le long du Grand Paris Express ? Engie Solutions et Nokia ont la réponse à cette question.

Devrons-nous attendre d’être à l’air libre afin de pouvoir passer nos appels téléphoniques ou continuer à regarder une vidéo démarrée avant de prendre le métro ? Absolument pas. Le groupement composé d’Engie Solutions et de Nokia a été sélectionné en mars dernier par la Société du Grand Paris (SGP) pour déployer un réseau mobile privé (4G) couvrant toutes les nouvelles lignes de métro automatique du Grand Paris Express (lignes 15, 16 et 17).

L’ambition de ce projet, dont le montant pourra atteindre une centaine de millions d’euros, est de fournir les services critiques opérationnels qui permettront de répondre à l’ensemble des besoins d’exploitation, de maintenance, ainsi que les besoins des services de secours et de sécurité du réseau de transport du futur réseau de transport en commun.

Ce choix s’inscrit dans une démarche innovante de la part de la Société du Grand Paris qui souhaite remplacer les technologies classiques utilisées habituellement dans les transports par une technologie large bande évolutive, très fiable et sécurisée, le LTE (Long Term Evolution). LTE désigne la quatrième génération du réseau de téléphonie mobile. Cette technologie est commercialisée sous l’appellation 4G.

Nokia déploiera sa solution radio LTE PMR (Professional Mobile Radio) conçue pour le transport des communications voix (communications phoniques sur l’ensemble des ouvrages du Grand Paris Express et le long du linéaire de voie), données (envoi / réception de fichiers ou autres support multimédia) et images (envoi / réception vidéo, transport des images de vidéo surveillance embarquées dans le matériel roulant).

La technologie 4G LTE PMR, en permettant d’assurer des débits conséquents, répond aux besoins d’interaction voix, données et vidéo entre les exploitants et les voyageurs présents dans les trains, la visualisation en temps réel des images de vidéoprotection ainsi que la mise à jour de l’information des voyageurs.

Elle permet également la mise en œuvre de nouveaux services. Il sera ainsi possible de visualiser en temps réel depuis le poste de commandes les images vidéo de l’intérieur des trains, ce qui contribuera à le rendre plus sûr. Les exploitants et mainteneurs du Grand Paris Express amenés à intervenir dans le métro pourront accéder à des informations de fonctionnement en temps réel leur permettant d’être réactifs en toutes circonstances.

De surcroit, l’interopérabilité de la radio exploitant avec le système radio des services de police et pompiers permettra de constituer des groupes de communication communs entre ces services et facilitera la coordination en toutes circonstances.

Engie Solutions apportera de son côté son expertise en conception et réalisation d’infrastructures de transport ferroviaire (tramway, métro, ligne ferroviaire classique ou grande vitesse). La filiale d’Engie sera la garante du pilotage tout au long de la chaîne de valeur du projet : étude, achats, construction, essais jusqu’à la mise en service globale du service de transport. Engie Solutions s’appuiera sur une équipe spécialisée dans le support stratégique au management des projets ferroviaires complexes et l’intégration des systèmes (exigences, interfaces, risques, sécurité et performance).

« Aux côtés de Nokia, Engie Solutions est fier de contribuer à ce projet d’envergure qui facilitera les déplacements des franciliens. Ce projet n’est pas un simple projet de transport, c’est aussi un grand projet de transformation digitale. Nous contribuons ainsi à la création des villes, quartiers et infrastructures de demain, plus résilients et connectés à leurs écosystèmes », déclare Jean-Luc Figuereo, directeur du marché infrastructures de transport chez Engie Solutions Industries.

La Société du Grand Paris est membre de l’AGURRE, association qui rassemble les grands utilisateurs de réseaux radio à caractère professionnel dans le but de définir un cadre réglementaire permettant la mise en œuvre future de réseaux à haut débit de transfert de données. Elle participe à ce titre activement aux travaux de l’ARCEP pour développer les conditions de mise en œuvre de réseaux 4G LTE privés en France. Grâce à ce marché, la Société du Grand Paris va capitaliser sur la décision prise par l’ARCEP au printemps 2019 d’affecter la bande 2575-2615MHz aux acteurs économiques pour le déploiement de réseaux radio à très haut débit pour les usages professionnels.

Récupération des déchets issus du secteur du bâtiment et des travaux publics, stockage et cogénération d’énergie à base d’hydrogène, traitement du CO2 issu des gaz industriels… Gros plan sur Les Ripeurs, Sylfen et Kempro Environnement.

Créée en 2017 et accompagnée par le Start‑up Studio de Possible Future (ex-French Bureau), la start-up Les Ripeurs développe une solution innovante pour récupérer les déchets du BTP. Pour enrayer le fléau des décharges sauvages, la jeune pousse a développé une application mobile à destination des artisans et des particuliers. Cette application permet de renseigner les déchets à évacuer ainsi que l’adresse de collecte et le créneau horaire qui convient le mieux. Dans les trois heures, les Ripeurs viennent récupérer les déchets et s’occupent de les envoyer vers les filières de revalorisation adaptées.

Quand on sait que 228 millions de tonnes de déchets issus du BTP sont générés chaque année en France, on perçoit l’intérêt d’une telle application mobile. Les Ripeurs revendiquent à ce jour la prise en charge de 5 000 tonnes de déchets, dont 40% sont revalorisés. A date, plus de 1 500 clients, essentiellement présents en Ile-de-France, leur ont fait confiance.

En décembre 2019, la société a annoncé avoir réalisé une levée de fonds de deux millions d’euros auprès d’Alter Equity. Grâce à ces fonds, la startup ambitionne de s’implanter dans six autres agglomérations françaises. Pour réussir ce déploiement géographique, la jeune pousse possède un argument de poids : un partenariat, noué très rapidement après sa création, avec la Plateforme du Bâtiment, créée par le groupe Saint-Gobain. La Plateforme du Bâtiment met en avant l’offre des Ripeurs à la fois dans ses points de vente physique et sur son site Internet, générant ainsi de nombreux nouveaux clients pour Les Ripeurs.

Autre startup prometteuse : Sylfen. Elle développe des solutions intégrées de stockage d’énergie et de production d’énergie par cogénération, à destination des bâtiments et éco-quartiers souhaitant couvrir leurs besoins à partir de sources d’énergies locales et renouvelables. En clair, quand un bâtiment produit de l’énergie, à partir de panneaux solaires ou d’éoliennes par exemple, une partie de cette énergie peut être temporairement stockée dans des batteries traditionnelles de type Li-on. Le surplus d’énergie peut, quant à lui, être conservé sous forme d’hydrogène dans des réservoirs.

La startup a développé un dispositif baptisé « Smart Energy Hub » qui utilise un processeur d’énergie rSOC (Reversible Solid Oxide Cells), technologie à oxydes solides à haute température développée par le CEA (Commissariat à l´énergie atomique et aux énergies alternatives). Ce processeur d’énergie, appelé aussi électrolyseur réversible ou pile à combustible réversible, fonctionne comme un électrolyseur pour stocker de l’électricité sous forme d’hydrogène lorsque l’énergie est produite, puis comme une pile à combustible pour produire électricité et chaleur à partir de cet hydrogène ou de (bio)-gaz.

L’hydrogène, vecteur d’énergie décarboné, car issu d’une source renouvelable, est donc utilisable tant pour alimenter des véhicules propres à pile à combustible que pour produire de l’électricité et de la chaleur en cogénération pour les bâtiments, éco-quartiers ou municipalités.

Kempro Environnement a mis au point, elle, un procédé breveté de récupération et de traitement du CO2 issu des gaz d’échappement de cogénérateurs, des fumées de chaudières ou des méthaniseurs. Les utilisations en circuit court sont multiples : dans des serres agricoles, pour la fabrication de béton ou pour la culture de microalgues en remplacement du soja, ou une utilisation plus éloignée après liquéfaction du CO2.

La startup fait partie de la plateforme carbone & climat « Sekoya », lancée en juin 2019 par Eiffage et qui vise à identifier les startups les plus prometteuses en matière de matériaux et procédés bas carbone, l’objectif étant de faire baisser les émissions de CO2. La plateforme Sekoya a, depuis sa création, été rejointe par huit partenaires de renom : Covivio, Gerflor, GRDF, Legrand, Saint-Gobain, Vicat, l’Union sociale pour l’habitat et le CSTB.

Kempro Environment a également participé au 4e workshop du Cementlab, en mai 2019, sur le thème de l’économie circulaire. Les thèmes abordés concernaient notamment l’optimisation de la chaîne de valorisation de matières des chantiers, le développement du réemploi des matériaux et la mise en relation des experts grâce au digital et la récupération de CO2 ou de chaleur perdue.

En raison de la pandémie de Covid-19, les travaux du Grand Paris Express vont connaître 3 à 8 mois de retard sur les lignes en cours de construction. Et une partie des lignes 16 et 17 ne pourra pas être livrée avant les JO de 2024.

Lors de son Conseil de surveillance du 7 juillet dernier, la Société du Grand Paris a présenté une évaluation de l’impact immédiat de l’épidémie du COVID-19 et du confinement sur l’organisation du planning des travaux du Grand Paris Express tel qu’il était établi en mars 2020. « La crise liée au Covid-19 a apporté une pression supplémentaire sur les plannings avec des retards prévisionnels de 3 à 8 mois pour les lignes déjà en travaux », déclare la Société du Grand Paris dans un communiqué.

Les études sont encore en cours pour évaluer l’ensemble des conséquences car plusieurs composantes entrent en ligne de compte : l’arrêt des travaux durant le confinement, la diminution de la production sur les chantiers liée à la mise en œuvre des mesures sanitaires, la coordination à retrouver entre les chantiers du Grand Paris Express et ceux des partenaires avec le recalage des plannings que cela nécessite.

« Le retard estimé est de 3 à 4 mois, pour les tronçons Est et Ouest de la ligne 15 qui sont encore en phase d’études. Le Directoire a par ailleurs alerté le conseil de surveillance sur le fait qu’il ne savait plus tenir l’objectif de la mise en service d’une première phase pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 des lignes 16 et 17, qui était extrêmement tendu avant la crise », ajoute la Société du Grand Paris, précisant qu’une expertise extérieure indépendante visant à identifier d’éventuelles mesures alternatives sera diligentée d’ici le prochain conseil de surveillance à la demande du Commissaire du Gouvernement.

La carte des nouvelles lignes qui seront construites © Société du Grand Paris

Les équipes de la Société du Grand Paris restent pleinement mobilisées, conjointement à celles de la RATP en charge des systèmes de transports, pour mettre en œuvre le prolongement de la 14 entre Mairie de Saint Ouen et Saint-Denis, dont la mise en service reste raisonnablement atteignable pour les JOP 2024. Des marges de planning existent qui pourraient être consolidées avec la possibilité d’une accélération des travaux sous le régime du 24h/24.

« En matière d’ingénierie, un planning vit, bouge, évolue et notre métier de maître d’ouvrage consiste à intégrer les mauvaises nouvelles autant qu’à trouver des solutions d’accélération, et à les mettre en œuvre », note de son côté Thierry Dallard, président du directoire de la Société du Grand Paris.

En ce qui concerne le financement de ce projet, d’un montant global de plus de 30 milliards d’euros, le Conseil de surveillance autorise la poursuite de la stratégie de couverture de la Société du Grand Paris contre le risque de hausse des taux d’intérêt. Il a pour cela approuvé le recours à des contrats de couverture dédiés, afin de sécuriser le financement du projet.

Pour rappel, depuis le début de l’année, la Société du Grand a réalisé trois émissions d’obligations vertes pour un montant total de 4,75 milliards d’euros dont l’émission verte la plus longue jamais lancée d’échéance 18 février 2070 et d’un montant initial de 2,5 milliards d’euros, porté à 3,25 milliards d’euros en juin. « La réussite de ces émissions obligataires vertes témoigne de la confiance des investisseurs dans l’investissement durable que représente le Grand Paris Express et permet de sécuriser le financement du projet », peut-on lire dans le communiqué.

Futur métro du Grand Paris, le Grand Paris Express est le plus grand projet d’infrastructure et d’aménagement d’Europe. Avec 200 kilomètres de réseau, le projet prévoit la création de quatre nouvelles lignes autour de Paris, le prolongement de la ligne 14, la construction de 68 gares et l’aménagement de nouveaux quartiers autour de ces futurs pôles urbains.

Le Grand Paris Express est actuellement à mi-parcours. Initié en 2010, le nouveau réseau de transports du Grand Paris sera mis en service progressivement d’ici 2030. En 2019, après plusieurs années d’efforts constants, le Grand Paris Express est entré dans une phase d’industrialisation avec 150 chantiers actifs – parmi lesquels 34 gares – comptant plus de quinze tunneliers en phase de creusement ou en cours de montage.

Représentant 10 % de l’énergie distribuée par les réseaux de chaleur d’Ile-de-France, la géothermie permet de chauffer habitations, bureaux et piscines, soit près de 500 000 personnes. Plus des deux tiers de la production géothermique française provient des installations franciliennes.

Selon les chiffres de la Région Ile-de-France, 36 installations géothermiques alimentent actuellement plus de 200 000 équivalent-logements (soit 500 000 personnes), soit une production d’environ 1 500 GWh par an. Il s’agit principalement d’habitations, mais aussi de bureaux ou encore de piscines. Annuellement, plus de 240 000 tonnes de CO2 sont ainsi évitées.

Les installations franciliennes représentent la plus grande densité d’opérations au monde et plus des deux tiers de la production géothermique française. Ces réseaux de chaleur ont, pour l’essentiel, été mis en œuvre dans les années 1970 et 1980. Ils exploitent l’aquifère du Dogger, une nappe d’eau souterraine située entre 1 500 et 2 000 mètres de profondeur, sur une surface qui s’étend sur plus de 15 000 km² et dont la température est comprise entre 55 et 85°C. Le Dogger date du Jurassique, période géologique qui s’étend de −201 à −145 millions d’années.

Cette température permet à l’eau chaude d’être exploitée directement pour l’alimentation de réseaux de chaleur. Le principe technique est celui du doublet géothermique : un puits, que l’on qualifie de « producteur », pompe l’eau jusqu’à la surface. Après être passée dans un échangeur thermique, l’eau est ensuite réinjectée dans l’aquifère via un deuxième puits. Il s’agit d’un circuit en boucle fermée, sans aucun rejet dans l’environnement et sans perte de pression du système global.

Coupe lithostratigraphique du bassin parisien © BRGM

Parmi les projets emblématiques du Grand Paris, on peut citer la centrale géothermique de Bagneux (92), construite en 2014. Financée par la Région Île-de-France et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), elle a vu le jour en mars 2015 pour une inauguration officielle en 2016. Deux puits ont été forés jusqu’au Dogger, situé à environ 1 500 mètres de profondeur. La chaleur récupérée par l’échangeur et celle produite en complément par une pompe à chaleur servent à chauffer l’eau circulant dans le réseau de chauffage urbain.

Intérieur de l’usine géothermique de Bagneux © Sipperec

Ce réseau, construit sous la ville, relie un ensemble de sous-stations situées dans les bâtiments ayant choisi de se raccorder à la géothermie. Il fait environ douze kilomètres de long et dessert quelque 9 500 logements. Certains bâtiments municipaux sont reliés au réseau de géothermie comme des salles des fêtes, des centres de santé, des gymnases ou des halles des sports, ainsi que presque tous les groupes scolaires de la ville.

Depuis juillet 2015, la moitié du territoire de la ville de Châtillon est raccordée au réseau géothermique de Bagneux. D’une longueur d’environ 3 km, ce raccordement représente 1 300 équivalents logements supplémentaires chauffés par géothermie. Au global, plus de 60 % de la chaleur est produite par la géothermie. La longueur du réseau est de 12 km auxquels s’ajoutent les 3 km du réseau de Châtillon. La pompe à chaleur couplée à la géothermie fournit 13 mégawatts d’énergie. Les rejets de CO2 évités se chiffrent à 15 000 tonnes chaque année.

Le chauffage d’un quartier ou d’un ensemble d’immeubles peut s’effectuer par l’intermédiaire d’un “réseau de chaleur”, c’est-à-dire un réseau de canalisations, souvent de grande longueur, chargé de distribuer la chaleur à chaque immeuble. Les réseaux de chaleur d’Île-de-France correspondent ainsi à un tiers du nombre de réseaux de chaleur existants en France et la géothermie représente 10 % de l’énergie distribuée par les réseaux franciliens (et plus de 50 % pour le Val-de-Marne).

Mais la géothermie n’assure que très rarement la totalité des besoins en chauffage. Il est donc nécessaire de recourir à une énergie d’appoint. Lorsque l’eau de l’aquifère n’a pas une température suffisamment élevée ou en l’absence d’aquifère, il est possible de valoriser la géothermie avec l’utilisation d’une pompe à chaleur (PAC), qui permet d’élever la température initiale via une faible dépense d’énergie.

Le captage de l’énergie pour une PAC géothermique peut se faire de plusieurs manières : soit via un doublet de forage sur un aquifère superficiel (entre 0 et 200 m de profondeur), soit via une ou plusieurs sondes géothermiques verticales, soit via un réseau de capteur enterré à environ 80 cm dans le sol).