L’Association des Maires d’Île-de-France (Amif), Île-de-France Energies, l’AREC Île-de-France, et l’Ademe Île-de-France clôturent ce 19 avril, les candidatures à leur 3e édition du Trophée des Communes pour la rénovation énergétique.
Chaque année depuis 3 ans, le Trophée des Communes pour rénovation énergétique récompense cinq communes et intercommunalités particulièrement engagées dans la rénovation énergétique de son patrimoine bâti, privé, public ou social. Vous avez encore quelques heures pour vous inscrire dans l’une des quatre catégories : communes de moins de 10 000 habitants, communes de 10 000 à 30 000 habitants, communes de plus de 30 000 habitants, intercommunalités. Si votre commune ou intercommunalité porte un ou plusieurs exemplaires en matière de rénovation énergétique, c’est le moment de les mettre en valeur ! Les prix dans les quatre catégories, ainsi qu’un coup de cœur du jury, seront remis sur le salon de l’AMIF les 28 et 29 juin 2022. Cliquez ici pour candidater.Le média local indépendant Enlarge Your Paris et les Magasins généraux ont publié début mai la nouvelle édition du Guide des Grands-Parisiens. Un ouvrage qui rassemble les bons plans et bonnes adresses culturelles et touristiques de la métropole, et propose de traverser le Boulevard périphérique pour découvrir les atouts insoupçonnés de la (grande) banlieue.
L’imaginaire de Paris évoque trop souvent, pour de nombreux habitants de la région comme de touristes étrangers, une vision qui place la tour Eiffel, Notre Dame ou encore le musée du Louvre au cœur des attractions culturelles. Et pour cause, si la capitale est dans le top 3 des plus visitées au monde, c’est en grande partie grâce à ces joyaux qui ont fait sa renommée à travers les siècles. Pourtant, l’héritage culturel et patrimonial de Paris est loin de se limiter à ses vingt arrondissements, en témoigne l’impressionnante richesse de son capital extra-muros. « La problématique du Grand Paris n’est pas la qualité ou la quantité de son offre de lieux de culture ou d’espaces naturels, mais bien l’accès à l’information pour les découvrir et les visiter », constate Renaud Charles, rédacteur en chef du média local indépendant Enlarge Your Paris. C’est cette diversité méconnue que se propose de découvrir la nouvelle édition du Guide des Grands-Parisiens, gommant au passage la fracture que le fameux Périph’ opère encore aujourd’hui dans les mentalités.
Publié une première fois en 2018 par les journalistes d’Enlarge Your Paris et les Magasins généraux, centre de création installé à Pantin fondé par BETC, la version 2021 propose d’ouvrir grand les yeux sur une métropole aux multiples facettes. « L’Île-de-France est desservie par près de 380 gares qui permettent à des zones urbaines denses de côtoyer des espaces très ruraux dans un mélange de ville et campagne, en somme. On ne peut donc plus raisonner à l’échelle de Paris et de ses 100 km2 pour retracer l’histoire régionale de 12 millions d’habitants », relate le journaliste. Pour mieux raconter ce récit nouveau, le guide a conçu une carte inédite du Grand Paris tel qu’il est perçu par ceux qui le vivent et le pratiquent au quotidien. Composée de dix « Grands Quartiers » aux noms évocateurs, elle se veut le reflet d’un territoire en perpétuelle mutation. La preuve, cette nouvelle édition s’est enrichie de deux quartiers supplémentaires par rapport au premier tirage : « La forêt enchantée » et « Les champs ». « Le parc naturel du Vexin et ses paysages qui rappellent ceux de la Normandie voisine est à titre personnel ma plus belle découverte de cette édition », confie R. Charles, qui précise d’ailleurs que toutes les références énoncées sont accessibles en transports en commun pour favoriser la mobilité de tous.
Un Grand Paris plus vert qu’il n’y paraît !
À l’aune du réchauffement climatique et de la crise sanitaire liée au Covid-19, ce guide sonne avant tout comme une ode à réinventer les loisirs pour les décentrer de Paris intra-muros. « Tandis qu’on tentait de l’éviter avant la pandémie et qu’elle se résumait surtout à une zone de transit pour de nombreux Franciliens, la région est désormais considérée davantage comme véritable une ressource pour l’abondance de ses sorties », poursuit R. Charles. De fait, les confinements successifs ont mis en lumière l’appétence des citadins pour la nature et la quête des grands espaces. Avec ses quatre parcs naturels qui couvrent 27 fois la surface de Paris, l’Île-de-France n’a rien à envier à ses voisines de Londres ou Berlin en matière d’espaces verts qui favorisent l’attractivité ! Le Grand Paris semble donc bien plus vert qu’il n’y paraît, d’autant plus que seulement un quart de son territoire est dévolu à la ville.
Parmi les 300 adresses sélectionnées avec soin et puisées parmi ses milliers de reportages, la rédaction brosse ainsi un portrait enrichi de Paris et sa banlieue, et donne à voir une facette peu commune de la métropole. Et pour la première fois le guide paraît également en anglais. Distribué dans les grandes métropoles européennes, The Greater Paris Guide devrait donc encourager les touristes qui reviennent peu à peu depuis cet été, à s’aventurer en dehors des sentiers battus esquissés par les grandes institutions de la capitale.
Une fois que le parc naturel régional Brie et Deux Morin sera créé, un quart de l’Île-de-France sera couvert par ces territoires qui mettent l’accent sur la lutte contre l’érosion de la biodiversité et la préservation des paysages.
Ayant pour mission de protéger les paysages et le patrimoine naturel et culturel par une gestion adaptée, de contribuer au développement économique, social et culturel et à la qualité de la vie, tout en contribuant à assurer l’accueil, l’éducation et l’information du public, les parcs naturels régionaux (PNR) sont au nombre de quatre en Île-de-France (PNR Oise-Pays de France, de la Haute Vallée de Chevreuse, du Vexin français, du Gâtinais français). Un cinquième parc est en cours de création (PNR Brie et Deux Morin).
Curiosité institutionnelle à leur création, les parcs ont été confortés au fil du temps, tout en conservant un rôle d’expérimentateurs au profit de l’innovation et du transfert d’expériences. Accompagnement de la transition écologique, aménagement durable du territoire, appui aux démarches sobres en émission de carbone, promotion d’une agriculture et d’un tourisme durables, renforcement de la cohérence des actions locales dans les domaines de l’énergie et du climat… Les champs d’intervention des parcs naturels régionaux se sont progressivement élargis, mais dans une recherche de moyens efficaces, pour, in fine, développer les territoires en préservant et en valorisant les richesses naturelles, culturelles et paysagères remarquables pour lesquelles ils ont été classés. C’est ce que rappelle une note de l’Institut Paris Région, consacrée à cette thématique.
Les parcs naturels régionaux franciliens couvrent aujourd’hui 327 communes, soit 25 % de l’Île-de-France et 38 % du rural francilien. Cela représente 425 000 habitants et 97 000 emplois, soit 3,5 % de la population et 1,7 % de l’emploi régional.
Le PNR de la Haute Vallée de Chevreuse est le premier parc créé en Île-de-France, en 1985. Ces dernières années, il a développé des actions dans les domaines de la réouverture des fonds de vallée, la mobilité, l’artisanat d’art, la densification des zones bâties et la restauration des cours d’eau, ainsi que les plans Paysages et Biodiversité, notamment.
Le PNR du Vexin français, créé en 1995, est quant à lui reconnu pour la qualité de ses paysages ruraux et de ses villages. Il a été le premier parc classé « Pays d’art et d’histoire » en 2014. Ces dernières années, il a notamment mené des actions dans les domaines des trames éco-paysagères, des vergers, des mesures agroenvironnementales, de la mobilité, de l’observation photographique des paysages, de l’accompagnement de l’artisanat, de la fédération de l’ensemble des acteurs du territoire (Cap Vexin) et de la promotion des démarches participatives.
Le www.parc-gatinais-francais.fr, classé en 1999, a de son côté développé des actions dans les domaines de l’agroforesterie, de la filière chanvre, de l’écoconstruction, de la trame noire (réseau écologique propice à la vie nocturne), de la production d’énergies renouvelables, du suivi de l’évaluation, des stratégies foncières et de l’optimisation du foncier, notamment.
Enfin, le PNR Oise-Pays de France, créé en 2004, est le seul parc francilien interrégional, situé entre Hauts-de-France et Île-de-France. Ces dernières années, il a développé en particulier des actions dans les domaines de la forêt, des corridors écologiques entre massifs forestiers, de l’architecture, de l’urbanisme et des paysages, et de la mise en œuvre du programme européen Leader (soutien aux projets pilotes en zone rurale).
Actuellement en création, le PNR Brie et Deux Morin, situé à l’Est de l’Île-de-France, est le dernier des PNR franciliens à voir le jour. Son territoire à dominante agricole épouse les bassins-versants du Grand et du Petit Morin jusqu’à la Marne, en connexion avec les milieux naturels du Sud et de l’Ouest francilien, de la Champagne et des forêts picardes. Rare région bocagère d’Île-de-France, le territoire est marqué par la présence de l’élevage laitier, d’une tradition cidricole et d’un réseau hydrographique très dense. Ses enjeux concernent le patrimoine et les activités liées aux rivières et aux vallées, son rôle historique d’approvisionnement de la capitale, l’architecture briarde, les fromages et les produits laitiers, les écomatériaux (chanvre, lin, etc.).
Le premier baromètre national des villes marchables, organisé par le collectif « Place aux piétons », est sans appel : les municipalités françaises doivent revoir leur copie. En Île-de-France, Paris obtient la note de 8,7/20 alors que Sceaux arrive en tête, avec 13,24/20.
Du 7 décembre 2020 au 15 mars 2021, le collectif « Place aux Piétons », qui regroupe la Fédération française de randonnée et les associations 60 millions de piétons et Rue de l’Avenir, a proposé aux Français, en partenariat avec l’Ademe, de remplir une enquête en ligne pour recueillir leur ressenti sur la « marchabilité » de leur commune et leur avis sur la manière d’améliorer le sort des piétons dans les espaces urbanisés.
La région Île-de-France obtient la note moyenne de 8,7/20 ce qui est sous la moyenne nationale, elle-même assez basse également (9,20/20). Quant à la ville de Paris, c’est un 8,56/20 qui lui est attribué. Parmi les villes de plus de 20 000 habitants, c’est la ville de Sceaux (92) qui arrive en tête (note de 13,24), devant Guyancourt (78), avec la note de 13,11 et Gif-sur-Yvette (91) avec 12,25/20.
Les principales critiques formulées par les piétons sont tout d’abord le manque d’intérêt porté par les municipalités aux piétons, avec une note de 7,4 sur 20. Le manque de confort des déplacements à pied suit, avec une note de 8,6 sur 20. 69 % des répondants se plaignent en effet des empiètements sur les espaces réservés aux piétons (terrasses, étalages…) et de la présence d’obstacle (poubelles, poteaux…).
Le critère « Sécurité des déplacements à pied » obtient quant à lui un peu plus que la moyenne (10,1 / 20). 63 % des personnes interrogées pensent que, pour les enfants, les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite, se déplacer à pied est dangereux. Et 61 % affirment qu’il est difficile de rejoindre à pied les communes voisines en sécurité.
- Des trottoirs plus larges, bien entretenus, sécurisés et sans obstacles (poteaux, poubelles, panneaux, terrasses, étalages…) – 41%
- Réserver les trottoirs aux déplacements à pied – 30%
- Verbaliser davantage le stationnement des véhicules motorisés sur les passages piétons et les trottoirs – 28%
- Modérer la vitesse des véhicules automobiles sur les lieux fréquentés par les piétons – 27%
- Constituer un réseau complet de cheminement piétons dans la ville, traiter les points noirs et les coupures urbaines – 25%
Le questionnaire est volontairement inspiré du baromètre des villes cyclables dans sa construction et de son précédent allemand (à des fins de comparabilité) et consiste en une quarantaine de questions.
- Le ressenti du répondant sur son quotidien de piéton : facilité ou difficulté à se déplacer à pied, relations avec les autres usagers de la voie publique…
- Le sentiment de sécurité quand il marche, décliné suivant les lieux et les publics
- Le confort de marche : à travers des questions qui portent sur l’existant : aménagements et aménités, signalétique, information. Sont-ils respectés par les usagers, les riverains, les autres usagers ?
- Son avis sur l’importance donnée aux déplacements à pied par la commune
- Son avis sur les aménagements et équipements pour améliorer le quotidien des marcheurs
L’Institut Paris Région, l’Association des maires d’Île-de-France (AMIF) et Île-de-France énergies ont organisé la deuxième édition du Trophée des communes pour la rénovation énergétique le 1er juillet dernier, lors du Salon de l’AMIF. Cinq collectivités lauréates ont été récompensées pour leur engagement en faveur de la rénovation énergétique sur leur patrimoine bâti (public, social ou privé).
Financé dans le cadre du programme Rénovation des Immeubles de Copropriété en France
(RECIF), ce Trophée vise à récompenser les collectivités pour leur engagement en faveur de la rénovation énergétique sur l’ensemble de leur patrimoine bâti (public, social ou privé).
Le jury a notamment étudié la stratégie et les ambitions fixées en matière de rénovation, la mise en place d’actions de sensibilisation et d’outils financiers et d’accompagnement, ainsi que l’exemplarité d’un projet de rénovation dans lequel la collectivité a joué un rôle central.
Dans la catégorie des collectivités de moins de 10 000 habitants, le Trophée des communes pour la rénovation énergétique a été décerné à la ville de Labbeville (95) pour son projet d’envergure de rénovation énergétique de l’ensemble de son parc communal depuis 2010.
Le Trophée destiné aux collectivités de 10 000 à 30 000 habitants a été remis à la commune d’Arpajon (91) pour le déploiement d’une opération programmée d’amélioration de l’habitat. Dans la catégorie des plus de 30 000 habitants, Créteil (94) a été récompensée pour la mise en place d’une stratégie de réduction des consommations énergétiques des bâtiments communaux ainsi que pour l’accompagnement de la rénovation des logements.
L’Établissement Public Territorial Grand Paris Seine Ouest (92) s’est vu attribuer le Trophée dans la catégorie des intercommunalités pour sa stratégie d’incitation énergétique pour le parc bâti social et privé. Enfin, le Trophée coup de cœur a été décerné à la commune de Montfermeil (93) pour le dispositif de parcours de rénovation énergétique performante du pavillonnaire.
Les membres du jury étaient les suivants : Association des maires d’Île-de-France (AMIF), Île-de-France Énergies, AREC Île-de-France, Région Île-de-France, Banque des Territoires, Soliha, Fédération Française du Bâtiment du Grand Paris, Rénoactif, Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), Ekopolis, Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) et le réseau des Acteurs du Climat et de la Transition Energétique dans une Île-de-France Solidaire (ACTIFS).
Préserver les ressources en eau, valoriser les produits locaux, soutenir les projets agri-urbains économiquement viables… Telles sont les ambitions de la convention-cadre de stratégie partagée qui vient d’être signée entre les deux institutions.
Depuis l’adoption, fin 2018, du Plan climat air énergie métropolitain (PCAEM) par le Conseil métropolitain de la Métropole du Grand Paris, la thématique de l’agriculture métropolitaine fait l’objet d’objectifs ambitieux. Le PCAEM prévoit en effet le développement de 3 000 hectares de surfaces agricoles supplémentaires à horizon 2030, le développement des circuits courts alimentaires et la valorisation locale des déchets organiques.
Par ailleurs, dans le cadre de son Plan métropolitain de relance, en connexion avec celui de l’État (France Relance), adopté le 15 mai 2020 et doté d’une enveloppe de 110 millions d’euros, la Métropole du Grand Paris consacre l’un de ses cinq axes à la santé et la sécurité alimentaire.
Le Contrat de Relance et de Transition Écologique (CRTE) que la Métropole a signé avec l’État le 17 mars dernier, prévoit également des actions pour soutenir les agriculteurs et mettre en œuvre une agriculture durable. Qui plus est, le Plan Alimentation Durable Métropolitain, actuellement en construction, permettra de développer l’agriculture durable et de favoriser les circuits courts.
Représentant environ 2 % du territoire métropolitain, l’agriculture constitue un axe important pour la Métropole. C’est le sens des engagements communs pris, fin mars, entre la Chambre d’agriculture de Région Ile-de-France et la Métropole du Grand Paris, à travers la signature d’une convention-cadre de stratégie partagée. Cette convention-cadre met en avant :
- La préservation de la ressource en eau et la gestion qualitative et quantitative comprenant le volet inondation dans le cadre de la compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations)
- La valorisation des produits locaux via la recherche de nouveaux débouchés aux produits agricoles
- L’approvisionnement en restauration collective et le développement d’équipements de transformation agricole et agroalimentaire
- L’aménagement (planification urbaine, politique foncière, entretien et gestion de l’espace, paysage…)
- Le soutien aux projets agri-urbains économiquement viables et socialement vivables via la mise en place de partenariats avec les territoires périurbains et ruraux
- L’accompagnement des projets d’installation
- Le soutien à la structuration et à la diversification des filières alimentaires et non-alimentaires
« Cette action témoigne de la volonté de la Métropole du Grand Paris de renforcer sa collaboration avec la Chambre d’agriculture de Région Ile-de-France, afin de travailler ensemble au soutien et au développement d’une agriculture métropolitaine durable et résiliente », a déclaré Patrick Ollier, Président de la Métropole du Grand Paris.
En France comme en Europe, l’intégration des principes de l’économie circulaire dans l’aménagement se développe, générant des projets expérimentaux qui mobilisent une diversité d’acteurs et bousculent les codes classiques du monde des déchets, des matériaux et de la construction.
Pour soutenir l’économie circulaire dans ce type de projets, divers leviers existent : des chartes (développement durable, chantier vert), des labels nationaux (EcoQuartier et 2EC du Cerema) et régionaux (contrat rural (CoR), démarche HQE et QIE) ainsi que des référentiels d’aménagement. Ces leviers créent un contexte favorable au développement de l’aménagement circulaire en permettant d’accéder à des financements, des soutiens techniques ou encore des formations.
C’est ce que rappelle la toute dernière édition des carnets pratiques de l’Institut Paris Région consacrée à cette thématique. Ces carnets étudient différentes méthodes pour produire et gérer des territoires « circulaires » et dressent un panorama de projets et de politiques à toutes les échelles, dont l’objectif est de réduire l’extraction et le rejet des ressources mobilisées pour l’aménagement des territoires.
Le réemploi constitue un premier moyen pour aborder l’économie circulaire dans l’aménagement. Il se développe autour de projets expérimentaux qui cassent les codes classiques de la construction. L’utilisation de matériaux bio ou géosourcés comme le bois ou la terre est un autre levier pour aller vers un aménagement circulaire, qui permet de tendre vers un « mix matériaux » moins carboné et plus économe en ressources.
L’Institut Paris Région met en avant certains projets emblématiques dont le Pulse fait partie. Cet immeuble de bureaux d’une superficie de 30 000 m² est implanté à Saint-Denis (93), dans une zone en pleine reconversion. Livré début 2019 par le promoteur Icade (architecte : BFV Architectes, AMO réemploi : Mobius Réemploi), il a vocation à être utilisé par le comité d’organisation des Jeux Olympiques 2024.
Il s’agit du plus grand immeuble de bureaux à recevoir le label pilote bâtiment bas carbone (BBCA). Une structure mixte (noyaux en béton, poteaux et poutres / planchers en bois) a été retenue pour sa construction.
Le réemploi est un axe majeur du projet. L’intégralité des dalles de faux planchers techniques (environ 22 000 m2), ainsi qu’une partie des mains courantes, sont issues de chantiers de démolition en région parisienne (Issy-les-Moulineaux / Paris / Colombes…). Des éléments de serrurerie pour les garde-corps ont également été valorisés dans le projet.
Au-delà de l’usage du bois, un ciment « moins carboné », utilisant des laitiers de haut fourneau en remplacement du clinker, complète la démarche d’économie circulaire du projet. Les isolants intérieurs sont conçus à 85 % en coton recyclé, à partir de vêtements usés et transformés. Une moquette recyclée a aussi été mise en œuvre.
Le bâtiment a contribué à lever les barrières techniques et assurantielles qui se posent pour le réemploi. Mobius a reconditionné et fourni les dalles de faux planchers, contribuant à la reconnaissance sur le plan réglementaire de cette filière émergente. Les dalles ont les mêmes propriétés techniques et assurantielles qu’un produit neuf et affichent un bilan carbone inférieur de 89 % (8,68 vs 76,2 kgeqCO2/m2).
Au sein de l’écoquartier des Docks de Ris, à Ris-Orangis (91), le programme Quai de la Borde a été livré en octobre 2016. Il se compose de 140 logements sociaux construits en bois massif CLT (bois lamellé contre-croisé), utilisé dans les plafonds, les plateaux et les murs.
Porté par l’aménageur Grand Paris Aménagement, le promoteur Promicea (qui utilise la technologie de son actionnaire Woodeum), l’architecte Wilmotte & Associés et le bailleur social Immobilière F, le projet s’inscrit dans le cadre de la reconversion de la friche des Docks des Alcools en écoquartier.
Labellisés bâtiments bas carbone (BBCA), les immeubles utilisent à 70 % des énergies renouvelables, via un réseau de chaleur s’appuyant sur les ressources géothermiques et la biomasse, pour les besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire.
En outre, grâce au bois massif CLT, les bâtiments vont stocker plus de dioxyde de carbone qu’ils ne vont en émettre : on estime qu’un mètre cube de bois utilisé dans le bâtiment représente une tonne de dioxyde de carbone stockée, à laquelle s’ajoute 0,7 tonne de CO2 économisée en moyenne par substitution à un autre matériau.
Le bois massif devrait ainsi permettre au Quai de la Borde de stocker 880 tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions de carbone liées aux besoins de chauffage des trois bâtiments pendant 88 ans.
Face au succès des deux premières éditions, et dans la lignée des grandes consultations d’urbanisme et d’architecture qui façonnent le nouveau visage du paysage métropolitain, une troisième édition du concours “Inventons la Métropole du Grand Paris” vient d’être lancée. Avec pour ambition affichée de favoriser le rééquilibrage entre les territoires et l’attractivité économique, et d’incarner la transition écologique à travers des projets plus durables et résilients.
Inventons la Métropole du Grand Paris (IMGP) lance la troisième version de son appel à projets urbains innovants. Une nouvelle mouture qui intervient à l’issue d’un an de crise sanitaire et économique et qui, si elle s’inscrit directement dans la continuité des deux précédents concours, entend cette fois-ci mettre pleinement en lumière le contexte de relance économique. Le 17 mars dernier, la Métropole signait en effet un Contrat de Relance et de Transition Écologique (CRTE) avec l’État et s’engageait alors sur une feuille de route commune. Aussi, la troisième édition de ce concours d’architecture et d’urbanisme, -organisée en lien avec l’État, la Société du Grand Paris, la Banque des Territoires et la Foncière de Transformation Immobilière d’Action Logement -, sera résolument orientée vers l’économie.
Le nouveau cahier des charges retenu prévoit avant tout de faire la part belle à des projets de reconversion et de mutation du bâti existant. Tout d’abord celle de bureaux en logements, en réponse immédiate à l’avènement du télétravail lié à la crise sanitaire, qui pose la question du devenir des immeubles de bureaux et rebat considérablement les cartes dans la manière d’envisager nos modes de travail. La tâche est donc donnée d’identifier les nombreux fonciers bâtis (locaux commerciaux, logements, bâtiments tertiaires ou d’activités) vacants ou obsolètes, à valoriser. Autre aspect de mutation du bâti retenu par la consultation, l’aménagement de friches urbaines, qu’elles soient de nature commerciale, industrielle, qu’il s’agisse de sites militaires délaissés ou d’infrastructures ferroviaires ou routières. Le but : réimplanter de l’activité productive en zone dense pour y développer de nouveaux usages. Enfin, IMGP 3 prévoit également d’aménager les quartiers de gare et de développer le foncier situé autour des gares existantes ou futures, notamment celles du Grand Paris Express.
Ce renouvellement urbain est adossé à des objectifs précis, qui visent à augmenter sensiblement la production de logements tout en les rééquilibrant entre les territoires métropolitains et à accélérer la transition énergétique en luttant contre l’artificialisation des sols. De quoi favoriser la mixité programmatique et fonctionnelle d’une métropole qui, à l’aune de la crise, doit rivaliser d’innovation et de résilience pour continuer à faire valoir son attractivité.
Afin de mieux comprendre l’évolution de la mobilité en Île-de-France, dans le contexte actuel de crise sanitaire, l’Institut Paris Région met en place un tableau de bord mensuel de suivi de la mobilité par mode et par motif.
Les données numériques concernant la mobilité en Île-de-France existent. Encore faut-il les rassembler et les mettre en forme. C’est la tâche à laquelle s’est attelé l’Institut Paris Région en collectant des données provenant de la sphère open data, de plateformes en ligne ou de certains de ses partenaires.
« Il est souhaitable que soient rassemblées et partagées les informations les plus actualisées possible sur l’évolution de la mobilité en Île-de-France depuis la période pré-covid jusqu’à maintenant. Pour chaque mode de transport, les données d’usage existent, mais elles ne sont pas toujours accessibles facilement, ou n’ont pas encore été traitées. Ces données d’usage sont plus difficiles à collecter que les données d’offre », peut-on lire sur le site de l’Institut Paris Région.
L’Institut se charge de collecter mensuellement les données, en « quasi-temps réel », pour chaque mode afin de les traiter et de les partager sous la forme de graphiques interactifs, accompagnés de commentaires concis.
Un des premiers enseignements que nous apporte ce tableau de bord de la mobilité est l’évolution des kilomètres de bouchon depuis mars 2020. Grâce aux données de Sytadin, le service d’information trafic de la direction des routes d’Île-de-France (DiRIF), on peut constater l’efficacité des trois confinements sur la congestion routière des voies rapides franciliennes.
Alors que le premier confinement a stoppé net toute création de bouchon, les deuxième et troisième confinements ont diminué les embouteillages de l’ordre de 60 %, le deuxième confinement n’ayant tenu ce pourcentage que pendant les deux tiers de sa durée. Les périodes de couvre-feu ont, elles, oscillé entre légère hausse et baisses moyennes.
La congestion routière sur les voies rapides au mois de mars 2021 connaît deux phases : les trois premières semaines où la congestion est élevée, en baisse d’environ seulement 10 % par rapport à la situation normale, puis les deux dernières semaines qui sont celles du reconfinement partiel (à partir du 22 avril) où la congestion chute, traduisant un trafic globalement plus fluide. Cette forte baisse de la congestion se poursuit la première semaine d’avril qui est celle du début du troisième reconfinement national.
Le vélo, de son côté, a connu depuis le début de la crise ses plus hautes « performances » en septembre 2020. Les trajets à vélo dans Paris étaient environ 115 % supérieurs à ceux de la première semaine de mars 2020 (base 0, semaine de référence).
En revanche, les trois confinements ont eu des effets variables sur son usage. Le premier a réduit de près de 70 % les trajets en petite reine alors que, lors des deux autres, la tendance a été à la hausse (environ 10% de hausse lors du premier confinement et un pic à plus de 70 % lors du troisième, avant de revenir à la normale, compte tenu des conditions météo).
Quant au covoiturage, les chiffres sont implacables : la crise sanitaire a réduit à néant toute activité, sauf entre le premier déconfinement (mi-mai 2020) et la fin de l’été 2020. En février 2021 (dernier mois à avoir été mesuré), le covoiturage domicile-travail passant par les plateformes stagne à un niveau négligeable depuis novembre 2020 (environ 300 trajets par jour), encore plus faible que pendant le 1er confinement (environ 800 par jour), loin de la dynamique de croissance et des 5 000 trajets observés en novembre 2019 avant la grève SNCF.
Les données sur le covoiturage de courte distance proviennent du registre national du covoiturage. Elles sont disponibles à M+1, chaque jour et chaque heure. Les trajets comptabilisés sont ceux effectués en passant par les plateformes privées de mise en relation en Île-de-France telles que Karos, Klaxit, Oui’Hop et BlaBlaLines. Ces trajets ne reflètent donc pas de manière exhaustive le covoiturage de courte distance, notamment, le covoiturage informel dans le cercle familial ou amical n’est pas pris en compte.
Pour en savoir plus : le tableau de bord de la mobilité en Île-de-France
Longtemps envisagés sous l’angle des inégalités sociales d’exposition aux pollutions et nuisances, les enjeux environnementaux dans les quartiers populaires évoluent. Depuis quelques années, une rénovation urbaine soutenue et un foisonnement d’initiatives locales de transition socio-écologique ont permis d’envisager, de façon plus large et plus positive, la composante environnementale de la politique de la ville comme un véritable levier de développement.
En 2014, la géographie prioritaire retenue par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine (loi Lamy) recentrait l’action publique sur les quartiers populaires les plus en difficulté, les « quartiers prioritaires de la politique de la ville » (QPV) qui, au nombre de 272 en Île-de-France, rassemblent 13 % de la population régionale. Parallèlement, en 2015, la géographie de la multi-exposition aux pollutions et nuisances, élaborée dans le cadre du deuxième Plan régional santé-environnement (2011-2015), identifiait 864 « points noirs environnementaux » concernant, eux aussi, 13 % de la population francilienne, rappelle une note de l’Institut Paris Région publiée en avril 2021 et intitulée « La transition, un levier de développement pour les quartiers populaires ».
À première vue, ces géographies de la défaveur sociale et de la défaveur environnementale ne se superposent que partiellement puisque « seulement » 22 % de la population des QPV franciliens est concernée par un point noir environnemental, et qu’inversement « seulement » 21% de la population régionale concernée par un point noir environnemental réside dans un QPV. Mais ce chiffre est à rapprocher de celui observé hors QPV, où 12 % de la population est concernée par un point noir environnemental. Ainsi, une personne résidant dans un QPV a près de deux fois plus de probabilités qu’une autre d’être concernée par un point noir (22 % contre 12 %).
Face à ce constat, des collectifs d’habitants, des associations, des techniciens et des élus des quartiers populaires ont montré ces dernières années une capacité croissante à reconnaître les enjeux d’inégalités socio-environnementales, à s’en emparer et surtout à « faire lien » autour de ces enjeux. Par ailleurs, la composante environnementale de la politique de la ville s’est progressivement élargie, bien au-delà des enjeux locaux de pollutions et nuisances, pour intégrer les défis planétaires de transition socio-écologique (énergie, alimentation, biodiversité, climat…). Ainsi, la loi Lamy de 2014 ne promouvait pas seulement « le droit à un environnement sain et de qualité » et « la lutte contre la précarité énergétique », mais plus largement « la ville durable », commente l’Institut Paris Région dans sa note.
Cet élargissement résulte de deux grands mouvements. Le premier est celui de la rénovation soutenue de nombreux quartiers populaires dans le cadre du programme national de rénovation urbaine (PNRU puis NRPNRU) mené à partir de 2003 sous l’égide de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), avec, dès l’origine, le double objectif « de mixité sociale et de développement durable » – ce dernier étant souvent abordé dans les faits comme un moyen d’atteindre la première.
Le second grand mouvement, plus « ascendant », s’appuie sur le foisonnement d’initiatives locales de transition, portées dans de multiples domaines (mobilité durable, économie circulaire, agriculture urbaine…) principalement par des associations, des collectifs ou des coopératives qui forment depuis longtemps un tissu économique « social et solidaire » très dense dans certains quartiers populaires, et pour certaines accompagnées financièrement dans le cadre de la politique de la ville. On peut notamment citer, parmi des centaines d’autres initiatives, l’association ASAC, à Garges-lès-Gonesse, qui organise des jardins pédagogiques et a créé, depuis 2004, le projet « Vélocité » qui permet aux enfants et jeunes de sortir de leur quartier (physiquement et intellectuellement).
À titre indicatif, pas moins de 25 QPV sont au moins partiellement inclus dans un des 30 premiers « hauts lieux de la transition », portions d’espace urbain ou rural de l’ordre d’un kilomètre de côté identifiées et décrites par L’Institut Paris Région en raison de la densité et de la diversité des initiatives de transition qui y sont menées. Ces hauts lieux se trouvent le plus souvent « à cheval » entre le quartier populaire et les quartiers environnants.