En additionnant les 3 084 points de charge pour véhicules électriques qui vont être déployés par le groupement Métropolis dans les 130 communes de la MGP (hors Paris) et les 2 329 bornes opérées par Total dans Paris, le Grand Paris va, à terme, se doter d’un ambitieux réseau.

C’est en février dernier que les premières bornes de recharge du réseau de la Métropole du Grand Paris ont été inaugurées à Issy-les-Moulineaux. D’ici 2022, plus de 3 000 points de charge, dont 250 points de recharge rapide (« Express »), seront déployés par le consortium Métropolis sur l’ensemble du territoire de la métropole (hors Paris).

Quant à la ville de Paris, le Conseil de Paris a confié la gestion pour dix ans de son réseau de stations Bélib’ (ex-Autolib) à Total pour un redéploiement de plus de 2 300 points de recharge (dont 1 210 sont déjà existants). Ce sont donc plus de 5 000 bornes de recharge qui vont être redéployées sur le Grand Paris.

Le consortium Métropolis a pour mission de déployer 3 084 points de charge pour véhicules électriques dans les 130 communes (hors Paris) constituant la MGP, essentiellement sur les sites des stations ex-Autolib. Seules 502 bornes seront réellement nouvelles, les 2 582 autres occuperont les anciens emplacements vacants.

Le groupement Métropolis regroupe tout d’abord ETotem, spécialiste des IRVE (infrastructures de recharge pour véhicules électriques). ETotem possède deux usines de production de bornes de recharge situées à St Bonnet Le Château (42) et à Aytré (17). L’entreprise édite aussi un logiciel de supervision.

Métropolis embarque également SPIE CityNetworks, filiale de SPIE, qui sera chargée d’installer le réseau. C’est d’ailleurs elle qui a été à la manœuvre pour la première station de charge à Issy-les-Moulineaux, composée de six points de charge.

L’installation des six points de charge à Issy-les-Moulineaux, en février 2021 @ Ville d’Issy-les-Moulineaux

Enfin, Métropolis intègre la SIIT (Société pour l’Investissement dans les Infrastructures des Territoires). A l’origine, la SIIT s’est vu confier, par délibération du 15 mai 2020, le partenariat décidé par la Métropole du Grand Paris dans le cadre d’un appel à initiative privée, pour rétablir une offre homogène sur son territoire de recharge pour véhicules électriques. C’est elle qui est à l‘origine de la création de la SAS Métropolis.

Metropolis finance intégralement l’investissement (15 millions d’euros). Les communes décident, en lien avec Métropolis, de l’emplacement des stations et du choix d’infrastructures de recharge dans le cadre d’une convention d’occupation du domaine public. Elles bénéficient en retour de redevances sur l’installation et l’exploitation du service : 5 000 euros par place de stationnement et 50 % sur les résultats nets.

« La Métropole du Grand Paris facilite l’émergence d’une offre de recharge pour véhicules électriques au maillage pertinent, économiquement robuste et lisible pour l’usager. La mise en place de ce réseau de bornes de recharge sur voirie publique, fondé sur des principes de continuité territoriale et d’égalité de traitement entre les communes, est essentielle pour répondre à la problématique de charge électrique à laquelle sont confrontés quotidiennement les habitants et les professionnels de la Métropole » indique Patrick Ollier, Président de la Métropole.

Trois puissances de charge seront proposées : Métropolis Proximité (3 à 7 kW), Métropolis Citadine (7 à 22 kW) et, pour 252 points de recharge : Métropolis Express (50 à 150 kW). Le service s’adresse aux particuliers et aux professionnels, utilisateurs de véhicules électriques ou hybrides rechargeables, ainsi qu’aux autres solutions de mobilité électrique (2 roues et trottinettes électriques).

L’accès au service se fera avec ou sans abonnement, le paiement des recharges pourra être effectué en CB sans contact et le service clients sera assuré par des équipes basées en France disponibles 24h/24, 7j/7. Une application mobile dédiée sera disponible.

La facturation se fera au kWh : 0,36 euro pour une puissance inférieure à 3,7 kW, 0,45 euro entre 3,7 et 22 kW, 0,60 euro pour une puissance inférieure à 100 kW et 0,65 euro entre 100 et 150 kW.

Un abonnement mensuel de 45 euros pour 100 kWh sera proposé. Cela revient, selon la MGP, à environ 6 euros pour 100 km. Au-delà de 100 kWh, une remise de 20 % sur les tarifs sera proposée aux abonnés. Et deux heures de stationnement « post-charge » seront offertes par mois. Il faut en effet avoir en tête que, une fois le véhicule chargé, le stationnement du véhicule est facturé de 1 à 3 euros le quart d’heure. L’abonnement permet de bénéficier d’un tarif de stationnement forfaitaire de nuit (entre 20 h et 8 h) à 2 euros, et de pouvoir réserver une borne 30 minutes avant son utilisation.

Quant à la ville de Paris, Total est devenu officiellement le gestionnaire de Belib’, le réseau public parisien de bornes de recharge pour véhicules électriques. L’opération de reprise du réseau a été réalisée par les équipes techniques de Total le 25 mars dernier.

Le basculement initial et effectif de ces premières bornes (déjà présentes sous la marque Belib’) sera progressivement suivi par le déploiement de bornes de recharge neuves pour remettre complétement à niveau l’ancien réseau Autolib’.

« Les bornes de recharge Belib’ sont désormais alimentées en électricité 100 % d’origine renouvelable, fournie par Total Direct Energie. Dans les prochains mois, Total va développer un parc de centrales solaires en France qui sera entièrement dédié à couvrir l’intégralité des besoins en électricité de ce réseau » déclare Total dans un communiqué.

Le futur réseau Bélib’ (2 329 points de recharge) en chiffres :Le futur réseau Bélib’ (2 329 points de recharge) en chiffres :

  • 270 points de recharge Belib’ déjà existants (d’une puissance actuelle de 3 à 22 kW)
  • 1 830 nouveaux points de recharge (7 kW)
  • 140 nouveaux points de recharge dédiés aux deux-roues motorisés (3,7 kW)
  • 80 points dits de « recharge rapide », répartis sur 10 hubs installés dans des parkings souterrains (50 kW)
  • Des places accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR)

Lauréat de la deuxième édition du concours « Inventons la Métropole du Grand Paris » (IMGP2), le programme Urban Valley de Foncière Atland retenu pour l’aménagement du site des berges de Seine à Argenteuil (Val d’Oise) a franchi une nouvelle étape le mois dernier avec la signature de la promesse de vente.

La friche des berges de Seine abritait auparavant le site Yoplait. Actuellement inoccupé, ce site de 2,8 hectares sera redynamisé grâce à un programme Urban Valley de Foncière Atland de 17 000 m².

La programmation est mixte, composée d’activités, de bureaux, de commerces et d’un restaurant inter-entreprises. Le projet répond en effet à une demande de la part des entreprises de disposer d’un cadre de travail offrant un ensemble de services nécessaires aux activités et au bien-être des salariés.

Le Parc d’activités des Berges de Seine accueille déjà des entreprises telles que Dassault Aviation ou General Motors. Situé à 10 minutes de la gare Saint Lazare par la ligne J du Transilien, sa desserte en transport en commun sera complétée en 2025 par un TCSP (transport collectif en site propre) reliant la gare d’Argenteuil au T2. 

Le projet défend les valeurs du low-tech et s’inspire directement de la sobriété des bâtiments alentours. Dans une logique de réemploi, le projet valorise par ailleurs plusieurs éléments présents sur le site, tels que les portiques ou les dalles des anciennes usines Yoplait. La flexibilité de la programmation permettra également d’envisager la réversibilité des bureaux et des espaces d’activités pour notamment de la formation professionnelle.

Le projet s’inscrit dans des démarches de certification et labellisation. L’approche vise à compléter la qualité environnementale intrinsèque des bâtiments (performance énergétique, empreinte carbone…) et de ses extérieurs en remettant l’usager au cœur du projet. C’est pourquoi, en plus de la certification BREEAM, une certification liée au confort et bien-être des occupants sera recherchée.

« Cette opération complexe, à l’image du Campus Urban Valley à Pierrefitte-Stains déjà en construction, vise un haut niveau de certification environnementale. Le programme adopte une mixité de matériaux – bois, métal, béton – utilisés pour leurs caractéristiques techniques, esthétiques mais également dans un souci écologique. La création d’un parc central de 3 700 m² a vocation à fabriquer une nouvelle trame paysagère, reconnectant le site physiquement et visuellement aux abords de la Seine », déclare Christian Vallaud, Directeur du pôle activités et commerces de Foncière Atland Reim.

Surface totale du projet : 17 000 m², dont 12 000 m² de halles d’activités, 4 000 m² de bureaux et 1 000 m² de commerces et restaurants interentreprises, 212 places de stationnement en silo.

Selon la onzième édition du Global Cities Investment Monitor, les investisseurs placent spontanément Paris et sa région en tête des grandes métropoles mondiales pour le développement durable, devant Londres, New York et Berlin.

Depuis plus de 10 ans, le Global Cities Investment Monitor est un des baromètres de référence sur l’attractivité des grandes métropoles mondiales, appelées « villes-mondes » dans ce rapport. Grâce au projet du Grand Paris, initié en 2010, Paris est passée de la treizième à la deuxième place pour les investissements mondiaux. Et la capitale française est en première position sur le critère du développement durable.

« Paris a été conforté dans le top 3 des villes-mondes les plus attractives. Paris est la success-story des années 2010. C’est la ville qui a changé de ligue pour attirer les investissements internationaux, la seule ville à avoir su réaliser cet exploit au cours de la décade », déclarent dans un éditorial Franck Margain, Président de Choose Paris Region, Christian Nibourel, Président de Paris-Ile-de-France Capitale Économique et Jay Nirsimloo, Président de KPMG France.

L’irrésistible ascension de Paris en une décennie dans le classement Global Cities Investment Monitor

Interrogés en septembre 2020, quelques mois après le début de la crise, et à mi-chemin entre la première vague de l’épidémie de Covid-19 et la seconde vague, que beaucoup espèrent encore ne jamais voir venir, les investisseurs internationaux témoignent d’une prise de conscience rapide et générale de l’impact de la crise. A plus de 60 %, ils estiment devoir reconsidérer l’ensemble de leurs critères d’investissements.

L’impact de la crise sanitaire sur les critères d’investissement © Global Cities Investment Monitor

Les investisseurs internationaux affirment dans les mêmes proportions l’importance qu’ils attachent à une réponse propre aux global cities face à la crise. Il s’agit donc indubitablement d’un élément majeur d’appréciation pour eux, condition essentielle d’une décision à venir.

La capacité des métropoles mondiales à réagir face à des menaces sanitaires ou environnementales devient un critère de choix important © Global Cities Investment Monitor

Si l’on fait abstraction des sensibilités géographiques qui amènent les investisseurs à surestimer les métropoles de leur continent, on observe une réelle convergence sur l’appréciation des mesures prises par les global cities pour sortir de la crise. Paris est partout la mieux placée des régions européennes.

Paris est partout la mieux placée des régions européennes sur le critère de la réaction à la pandémie © Global Cities Investment Monitor

Les investisseurs recherchent les meilleures opportunités, celles qui combinent le meilleur rendement avec le plus faible risque. Construire un environnement économique et politique qui allie les deux fondamentaux est la clé pour attirer les investisseurs. Une ville-monde est néanmoins un fait rare et donc une destination particulièrement prisée.

La stabilité politique et la sécurité juridique qui constituent le premier critère des investisseurs est probablement la dimension la plus difficile à produire. Les infrastructures, des ressources humaines qualifiées et abondantes sont d’autres qualités essentielles. Enfin, même si elles sont moins souvent citées, la qualité de vie, la qualité de l’éducation, l’innovation et l’écosystème de start-ups sont d’autres atouts de premier plan. On le voit dans le schéma suivant, Paris arrive en première position sur le critère « Qualité de vie ».

Paris arrive en première position sur le critère « Qualité de vie » © Global Cities Investment Monitor

Mais Paris n’a pas gagné plus de 10 places en une décennie uniquement sur le critère de la qualité de vie. « Parmi les raisons citées par les investisseurs pour soutenir leur analyse : la stabilité politique, la sécurité juridique et la concentration des talents figurent parmi les points principaux. Et bien sûr Paris bénéficie aussi d’une marque associée à une image remarquablement stable et favorable », peut-on lire dans le rapport.

Autre facteur positif, l’organisation des JO de 2024. « Les grands événements internationaux comme les Jeux Olympiques et les expositions universelles sont de formidables déclencheurs en termes d’image et d’attractivité. Dans le cas de Paris, il est remarquable que 38% des investisseurs déclarent un intérêt supplémentaire alors que seuls 13% déclarent en parallèle avoir déjà investi à Paris jusqu’ici », analyse le rapport Global Cities Investment Monitor.

Paris, reine des technologies vertes

Pour la seconde année consécutive, ce sont trois villes européennes qui s’imposent comme les destinations les plus attractives dans le domaine des technologies vertes. Paris se classe en première position, devant Amsterdam et Dusseldorf.

« Paris bénéficiait déjà d’une image remarquable pour son engagement en faveur de l’environnement suite à l’Accord de Paris sur le climat de 2016. Leader mondial des green tech depuis deux ans aussi, les investisseurs internationaux lui reconnaissent logiquement une première place sur cet axe d’avenir », note le rapport.

Paris se classe en première position, devant Amsterdam et Dusseldorf, dans le domaine des technologies vertes © Global Cities Investment Monitor

A ce titre, Paris arrive en tête de toutes les métropoles ou grandes capitales mondiales les plus engagées aujourd’hui sur le critère du développement durable.

Paris est jugée comme la métropole la plus engagée sur le critère du développement durable © Global Cities Investment Monitor
La cinquième édition des Journées nationales de l’architecture vient de se dérouler à travers toute la France. L’occasion de dévoiler des richesses remarquables, de sensibiliser le grand public à la connaissance architecturale et surtout de rappeler les grands enjeux de la discipline, au carrefour de l’écologie, de l’économie des territoires, de la vie sociale ou encore de l’innovation et du bien-être des usagers.

« L’architecture est partout au coin de la rue ! » se réjouissait la présidente de l’Ordre des architectes d’Ile-de-France Christine Leconte, dans un récent entretien à Grand Paris Durable, arguant qu’au-delà des grands gestes architecturaux, elle est surtout une discipline que chacun côtoie dans son quotidien. De fait, à travers les logements que nous occupons, les transports que nous fréquentons, les équipements sportifs et culturels, les infrastructures publiques ou encore les grands ensembles urbains que nous utilisons, l’architecture est au cœur de notre vie de tous les jours. Et pourtant, la pratique architecturale reste un métier encore assez méconnu. Pour pallier cela, architectes et urbanistes sont allés à la rencontre du grand public pour éveiller la curiosité de chacun lors des Journées nationales de l’architecture, qui se sont tenues les 16, 17 et 18 octobre. Au programme sur l’ensemble du territoire, rencontres et débats, visites d’agences d’architecture, de bâtiments ou de chantiers, balades urbaines, expositions ou encore ateliers pédagogiques à destination des enfants. Autant d’opportunités pour le Grand Paris d’illustrer son formidable potentiel en la matière pour cette 5ème édition de l’événement.

École maternelle Vincent Auriol, Paris (75013), 2019 / LA Architectures et Atelier Corentin Desmichelle © Charly Broyez • Ciel : © Kseniia Ilinykh • Végétale : © Lovie Tey

À la Cité de l’architecture et du patrimoine, en plus d’une conférence sur le futur de l’architecture et des visites pour les scolaires, ce week end a donné l’occasion aux visiteurs de tous âges de découvrir une performance dansée participative associant l’architecte Hélène Albert et la danseuse Danaë Suteau, autour de la vision du corps dans l’espace, lié à l’architecture et avec la performance UPSIDE DOWN de Fanny Millard.

Intérieur de la Maison La Roche – ©Fondation Le Corbusier/ADAGP / O.M .Gambier 

Dans le XVIème arrondissement, les Journées de l’architecture ont permis aux curieux de découvrir gratuitement un joyau méconnu : les Maisons mitoyennes La Roche et Jeanneret, construites entre 1923 et 1925 par Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Au fond d’une allée arborée se dévoile une villa à l’esthétique puriste et aux façades « ton pierre », selon Le Corbusier, construite pour mettre en valeur l’exceptionnelle collection d’art moderne du collectionneur Raoul La Roche. D’une pièce à l’autre, la visite guidée invite des groupes très restreints de visiteurs à déambuler depuis un hall d’entrée qui distribue les espaces entre une majestueuse galerie de peintures où une rampe intérieure poursuit la promenade architecturale et relie les étages entre eux, une bibliothèque, une salle à manger, une chambre dite « puriste » aux étonnantes dimensions, ou encore un passage par le célèbre toit-jardin en remplacement des combles traditionnels. Illustration prestigieuse d’architecture moderne dans le Grand Paris, la Maison La Roche est pourtant assez ignorée des Franciliens, et cette année la grande majorité de son public étranger manque à l’appel, Covid oblige. À ce titre, « cet événement est surtout l’opportunité pour tous les acteurs de la discipline de rappeler la place essentielle de l’architecture au cœur de nos quotidiens et la nécessité de faire vivre son patrimoine, particulièrement en ces temps compliqués de restrictions sanitaires », confie Gwénaelle Dubreuil, chargée des publics et partenariats à la Fondation Le Corbusier, dont les bureaux sont d’ailleurs hébergés dans ladite Maison Jeanneret.

Dans le même arrondissement au 51 Boulevard Exelmans, l’Atelier +1 proposait une visite de l’un de ses chantiers en cours : la Bricole, un ensemble d’ateliers partagés réalisé pour l’association Aurore, dans l’ancienne caserne Exelmans. À la croisée de l’architecture, du design et de l’urbanisme, A+1 permet l’émergence de projets collaboratifs, inclusifs et solidaires.

Hors les murs de la capitale, les Journées nationales de l’architecture ont également permis l’ouverture exceptionnelle des Bateaux-Lavoirs de Saint-Denis, ancien séchoir à linge communal et aujourd’hui lieu de création artistique regroupant une quinzaine d’ateliers au bord du canal. Un peu plus loin dans le Grand Paris, à l’orée de la forêt de Fontainebleau, le Musée de la Préhistoire d’Ile-de-France se racontait pour la première fois à travers une application spécialement dédiée à son architecture, monolithe de béton brutaliste, œuvre de Roland Simounet et inscrite au Patrimoine du XXème siècle. Gratuit et disponible en français et anglais, cet outil de médiation numérique accompagne désormais la visite du musée.

Au total, ce sont des dizaines de lieux en tout genre, prestigieux comme intimistes, qui ont ouvert leurs portes à travers la Métropole.

Durant le confinement, il y a eu à Paris une baisse sensible des principaux polluants. Compte tenu des conditions anticycloniques de cette période, c’est probablement un important épisode de pollution de l’air qui a pu être évité. Mais la bataille contre la pollution de l’air est loin d’être gagnée pour autant.

A l’occasion de la journée de la qualité de l’air à Paris, le 16 septembre dernier, Airparif, le CNRS, Generali et Aérophile ont livré les résultats de leurs mesures pendant le confinement. La diminution des activités liée à cette période particulière a permis une amélioration notable de la qualité de l’air. Pour le dioxyde d’azote, polluant majoritairement lié au trafic routier, une baisse de 20 à 35 % selon les semaines a été observée, pouvant atteindre 50 % en proximité immédiate de certains axes.

En revanche, l’impact était moindre sur les particules (- 7%) du fait de conditions météorologiques peu dispersives sur toute la France et favorables à la formation de particules secondaires, mais aussi du fait de sources d’émissions toujours présentes, comme le chauffage les premières semaines – notamment le chauffage au bois – et l’agriculture.

Sur des polluants non règlementés à ce jour, mais pour lesquels l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande de renforcer la surveillance, comme les particules ultrafines (qui peuvent être aussi petites qu’une molécule d’ADN), une baisse de 30 % des concentrations a été constatée, ainsi que pour les émissions de CO2, gaz à effet de serre.

Le mini-compteur d’aérosols LOAC, installé sur la nacelle du ballon Generali depuis mi-2013, fournit au sol et jusqu’à 300 mètres d’altitude la concentration de particules fines pour 19 gammes de tailles, allant de 200 nanomètres à 50 micromètres. Ses mesures, juste après le début du confinement, montrent une diminution brutale d’environ 40 % des particules fines inférieures à 3 micromètres, alors que les conditions anticycloniques de cette période auraient dû engendrer une forte pollution.

Le ballon Generali, installé à Paris depuis 1999 dans le parc André-Citroën

En dehors de la période de confinement, la qualité de l’air s’améliore de manière tendancielle pour bon nombre de polluants. Néanmoins, elle reste un enjeu, notamment en Ile-de-France, avec 5 polluants pour lesquels les Franciliens sont exposés à des niveaux au-delà des recommandations de l’OMS et de la réglementation française et européenne. Cette situation est particulièrement prégnante à Paris et dans l’agglomération parisienne, compte tenu de la densité d’habitation et de trafic.

Les concentrations ne diminuent ainsi pas pour l’ozone, polluant de l’air et gaz à effet de serre, et pour le dioxyde de carbone, gaz à effet de serre. Les niveaux d’ozone augmentent en effet à l’échelle de tout l’hémisphère Nord. Et ce polluant est aussi impacté par les canicules plus fréquentes qui conduisent à davantage d’épisodes de pollution en été.

Avec 67 000 morts par an et un coût pour la société de plus de 100 milliards d’euros, la pollution de l’air est un enjeu majeur de santé publique. C’est un facteur de risque collectif qui dépend essentiellement des décisions publiques prises pour la réduire. Elle touche essentiellement le système cardiovasculaire mais aussi le système respiratoire et peut atteindre, par exemple, directement le placenta (donc le fœtus) et le cerveau. C’est ce qu’a rappelé le Docteur Pierre Souvet, cardiologue et Président de l’ASEF (Association Santé Environnement France) lors de cette journée de la qualité de l’air à Paris.

C’est la raison pour laquelle l’Asef (Association Santé Environnement France) agit pour informer le grand public sur les risques liés aux pollutions environnementales, avec notamment la mise à jour d’un guide intitulé « air intérieur ». Et pour sensibiliser plus fortement aux effets de la pollution de l’air extérieur, qui représente près de 60 % des pathologies attribuées à la mauvaise qualité de l’air intérieur, une action simultanée contre la mauvaise qualité de l’air extérieur et intérieur est donc nécessaire. Ces informations et mesures de prévention doivent être diffusées par les professionnels de santé dont la formation reste très insuffisante au regard des enjeux. L’Asef lance à leur destination, un MOOC sur la pollution de l’air, soutenu par le Plan Régional santé environnement Grand Est, accessible sur son site https://www.asef-asso.fr/.

Le Comité de liaison des matériaux biosourcés d’Ile-de-France a signé un manifeste pour une relance territoriale avec les matériaux biosourcés. Il propose huit mesures pour leur faire une place dans le secteur de la construction.

Le jeudi 3 septembre dernier, le gouvernement a dévoilé son plan de relance « France Relance ». Celui-ci, d’un montant global de 100 milliards d’euros, consacre 30 milliards d’euros à la transition écologique, dont 7 milliards pour la rénovation énergétique des bâtiments. Le secteur du bâtiment bénéficiera d’un coup de pouce de 4 milliards d’euros. Quelques semaines avant cette annonce, le Comité de liaison des matériaux biosourcés d’Ile-de-France – qui rassemble autour du Conseil régional de l’Ordre des architectes et de la cambre d’agriculture de la région, les filières bois, paille et chanvre – avait signé un manifeste pour « une relance territoriale avec les matériaux biosourcés ». Pour ce Comité de professionnels du bâtiment, la crise sanitaire et ses impacts « nous invitent à maintenir le cap de la transition écologique et à accélérer le processus. Pouvoirs publics, élus locaux, professionnels, doivent repenser leurs modèles. Aménager et construire différemment est désormais vital ». D’autant que la loi antigaspillage pour une économie circulaire a permis la création d’une filière à Responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les déchets du bâtiment. « Les matériaux biosourcés représentent un réel avantage, leur recyclage est effectif et rapidement mis en œuvre », martèlent les signataires du manifeste.

Les professionnels ont établi une liste de huit propositions pour donner aux matériaux biosourcés une place centrale dans la relance économique de la France. L’action locale leur paraît cruciale : « Il faut systématiser l’éco-conditionnalité des aides publiques à des critères tels que les circuits de proximité, les matériaux renouvelables, la captation de carbone, la sobriété énergétique, la biodiversité ou encore les effets sanitaires », estiment-ils. Le Comité de liaison des matériaux biosourcés d’Ile-de-France prône également le déploiement d’unités de production et de transformation des matériaux à échelle régionale, « afin de développer des filières locales de matériaux et d’encourager la demande ». Enfin, le Comité propose de cartographier les ressources territoriales en matériaux ainsi que le réseau des professionnels.

Au plan national, ce manifeste souligne la nécessité de « fixer un plafond maximal d’émission de gaz à effet de serre et un seuil minimal de stockage de ‘carbone biogénique’ pour le bâtiment dans le cadre de l’élaboration de la Réglementation environnementale 2020 (RE2020) ». Par ailleurs, le label « Bâtiment biosourcés », n’aurait pas des critères d’attribution assez forts et nécessiterait une révision et une extension de ses niveaux, « en mettant en place des dispositifs incitatifs ». Le manifeste suggère également la mise en place d’un « nouveau dispositif de fiscalité verte au bénéfice des acteurs et entreprises qui investissent dans la transition écologique et l’économie locale ». Selon les professionnels du secteur, les filières biosourcées devraient aussi être intégrées dans les instances telles que le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCEE) ou dans les bases HQE-INIES. Enfin, le Comité propose de créer un système « Bâti-Score », du même type que le nutriscore alimentaire, « afin de prendre en compte et valoriser la santé des usagers dans l’aménagement et la construction ».

Pour rappel, en 2019 en France, 10% des logements neufs ont été réalisés avec des matériaux biosourcés. Pour les bâtiments et activités tertiaires, cette part atteint 20% « et ne cesse d’augmenter », se félicitent les professionnels de ces filières. « Construire en structure bois permet de réduire l’empreinte carbone d’un bâtiment de 25% sur toute sa durée de vie ; une maison en paille de 100 m² stocke 18 tonnes de carbone et un habitat isolé en béton de chanvre stocke 20 tonnes de C02 », rappellent-ils.

Dernièrement, le bailleur social Paris Habitat a annoncé le début de travaux d’isolation par la paille dans un immeuble de la rue de la Convention, dans le XVème arrondissement de Paris. « Jusque-là réservée au neuf ou aux maisons individuelle, cette solution est employée pour réaliser l’isolation thermique par l’extérieur d’une résidence, dans le cadre d’une réhabilitation en milieu occupé démarrée cet hiver et qui se terminera en octobre 2020 », a expliqué le bailleur dans un communiqué. Preuve que les matériaux biosourcés, petit à petit, font leur nid.

Mercredi 24 juin, l’association Les Canaux réunissait le temps d’une conférence autour du thème « Bâtir durable » des acteurs de l’économie circulaire, mobilisés autour de la question du réemploi et de l’inclusion sociale qu’ils placent au cœur de leurs activités sur le terrain. L’occasion notamment de questionner les normes environnementales, la viabilité des projets durables ou encore le changement de paradigme lié au contexte sanitaire et économique sans précédent.

Comment concevoir la ville de demain ? Pour les nombreux acteurs de la fabrique de la ville, la question est sur le tapis depuis de longues années. À l’aune de l’actuelle crise économique, elle est dorénavant devenue nécessaire et teintée d’urgence, comme l’ont rappelé les invités de la conférence « Bâtir durable ». Organisée dans le cadre du festival « L’été de l’économie engagée » par l’association Les Canaux, un lieu impulsé par la Mairie de Paris et dédié aux solutions solidaires et innovantes, la rencontre animée par l’activiste du climat Audrey Pulvar a permis de soulever des questions aussi diverses que la place de l’esthétique dans le réemploi des matériaux, la profitabilité du « bâtir durable », la question de l’emploi inclusif ou encore celle du désormais nécessaire changement de perspective. Après un rappel du rôle fondamental des villes dans la consommation des ressources et des émissions de gaz à effet de serre, et donc de leur responsabilité liée à la préservation de la biodiversité et l’atténuation du réchauffement climatique, les intervenants ont notamment évoqué la problématique des normes environnementales. Pour Julie Benoit, de la coopérative d’intérêt collectif Bellastock, dans un monde très fragmenté et sectoriel « il est urgent de repenser la culture réglementaire de la norme, afin de recréer un lien de confiance entre les divers acteurs et de laisser leur chance à des techniques de construction peu courantes et cependant stables et performantes ». Une nécessité de réinstaurer un dialogue également soulignée par Clara Simay pour « favoriser la transition et créer une nouvelle horizontalité », donnant l’exemple du partenariat souvent réussi entre architectes et maîtres d’œuvre dans le domaine de la restauration du patrimoine. L’architecte et co-fondatrice de la SCOP Grand Huit a par ailleurs insisté sur l’immense opportunité proposée par l’économie sociale et solidaire (ESS) de créer des ponts entre les structures et acteurs, privés comme publics, en tant que « levier pour combattre l’économie linéaire ». De fait, la ville de demain ne pourra se construire qu’en repensant le bâti, la matière, en valorisant l’existant et en repensant son impact global. « Dans une forme de comptabilité intégrée, le capital financier, environnemental et humain est à réévaluer pour repenser l’espace commun », a par ailleurs précisé François-Michel Lambert, député écologiste et président de l’Institut national de l’économie circulaire. Appelant à « changer de lunettes » pour appréhender le bâti de demain, les quatre intervenants ont surtout rappelé que la ressource, l’espace habitable et arable n’étaient pas illimités et qu’à ce titre, « bâtir durable » signifiait surtout trouver des solutions autour d’éléments structurants déjà existants.

Colombes, Saint-Ouen, Saint-Denis, Aubervilliers, Champigny-sur-Marne… Les municipalités dont le maire sortant n’est pas réélu sont nombreuses dans la Métropole. Gros plan sur les principaux “passages de témoin”.

Un certain nombre de municipalités ont changé de mains lors du second tour des municipales. A Colombes, c’est l’alliance emmenée par l’écologiste Patrick Chaimovitch (Europe-Ecologie-Les Verts) qui l’emporte (53,20%) face à une alliance LR-LREM formée par la doyenne des maires des Hauts-de-Seine, Nicole Goueta (46,80%), âgée de 82 ans. Nicole Goueta a été maire de Colombes à deux reprises (de 2001 à 2008 et de 2014 à 2020). Elle avait fait alliance avec son ancien adjoint, Sébastien Perrotel (Union Des Démocrates et Indépendants / UDI), qui avait été investi par LREM.

A Saint-Ouen, Karim Bouamrane (PS, EELV), avec sa liste « Réinventons Saint-Ouen », l’emporte avec 38,08% devant l’UDI (Union Des Démocrates et Indépendants) William Delannoy (32,52%) et le DVG Denis Vemclefs (29,38%). Karim Bouamrane n’avais pas réussi à s’entendre avec l’autre liste de gauche dans ce scrutin, celle de Denis Vemclefs qui avait fait alliance avec l’ancienne maire de la ville, Jacqueline Rouillon, dans une liste soutenue par le PCF et La France Insoumise.

Parmi les plus importantes villes dont le maire sortant n’a pas été réélu, on trouve également Saint-Denis et ses presque 112 000 habitants. Le candidat socialiste Mathieu Hanotin remporte en effet la mairie avec 59,04 % des voix, contre le maire communiste sortant Laurent Russier (40,95 %).

A Aubervilliers, l’UDI Karine Franclet rafle elle aussi la mairie au PCF. Elle devance Sofienne Karroumi (DVG) et Mériem Derkaoui (PCF). Meriem Derkaoui avait succédé en 2016 à Pascal Beaudet, démissionnaire. Pascal Beaudet avait été élu maire lors des municipales de 2014 avec 45,73% des voix avant de démissionner de ses fonctions en 2016.

A Champigny-sur-Marne, autre bastion communiste, Laurent Jeanne (soutenu par Les Républicains, le Modem et l’UDI / Union Des Démocrates et Indépendants) remporte les élections (54,03%) face au communiste Christian Fautré (45,96%), qui était soutenu par le PCF, le Parti Socialiste, Europe-Ecologie-Les Verts et La France Insoumise.

Grâce à son candidat Pierre Garzon, le PCF reconquiert néanmoins Villejuif, une municipalité qu’il avait perdue en 2014. Le second tour a vu s’affronter le maire sortant, Franck Le Bohellec (Les Républicains), arrivé en tête du 1er tour avec 42,95 % des voix, et la liste menée par le communiste Pierre Garzon (26,29 % au premier tour), résultat d’une fusion avec celle d’Europe-Ecologie-Les Verts de Natalie Gandais (9,69 % au premier tour), d’Alain Weber (Parti Socialiste, 9,41 % au premier tour) et de La France Insoumise (4,87 % au premier tour).

Autre satisfaction pour le PCF, à Bobigny, où le candidat communiste Abdel Sadi, arrivé en tête au premier tour, devient maire avec 55,27% des voix, devant Christian Bartholmé (Union Des Démocrates et Indépendants / UDI) avec 44,72% des suffrages.

A Bondy, Stephen Hervé (Les Républicains) remporte la mairie avec 50,36% des voix, devant la maire sortante socialiste Sylvine Thomassin (49,63%).

Enfin, à Levallois-Perret, Agnès Pottier-Dumas, ancienne collaboratrice et ex-favorite de Patrick Balkany, obtient 45,82% des voix lors du scrutin de ce dimanche 28 juin 2020, devant le DVD Arnaud de Courson (33,24%) et Lies Messatfa (20,92%), Président de Levallois d’Avenir.

Jeudi 18 juin dernier, sont parues au Journal officiel, deux ordonnances qui ont pour objectif de simplifier la planification territoriale.

Présentées en Conseil des ministres mercredi dernier, l’ordonnance relative à la modernisation des schémas de cohérence territoriale (Scot) et l’ordonnance sur la rationalisation de la hiérarchie des normes applicable aux documents d’urbanismes, ont été publiées au Journal officiel du 18 juin. L’élaboration de ces deux ordonnances prévues dans la loi Elan, a été précédée « d’une importante concertation menée en 2018 et en 2019 auprès des services déconcentrés de l’Etat, des collectivités territoriales et sur la plateforme web ‘Planifions nos territoires ensemble’ », ont rappelé la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, et son ministre chargé de la ville et du logement, Julien Denormandie.

https://twitter.com/Territoire_Gouv/status/1275069458382389249

L’ordonnance relative à la modernisation des Scot prévoit d’en alléger le contenu et la structure, « pour le rendre plus lisible et faciliter la mise en œuvre du projet territorial », souligne le ministère. Pour rappel, les schémas de cohérence territoriale ont été créés par la loi Solidarité et renouvellement urbains (SRU) de 2000. A l’origine, ce sont des documents de planification stratégique à long terme, à l’échelle intercommunale. Cette nouvelle ordonnance « tire les conséquences de la création du schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires et du transfert de compétence en matière de plan local d’urbanisme aux établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre », indique le ministère.

Ainsi, elle élargit le périmètre du Scot à l’échelle du bassin d’emploi, « afin d’en faire un outil stratégique de projet de territoire à l’interface entre les grandes régions et les intercommunalités », ont souligné Jacqueline Gourault et Julien Denormandie. Le Scot voit également son rôle renforcé et peut désormais valoir plan climat-air-énergie (PCAET). Par ailleurs, «  trois grands thèmes complémentaires relatifs au développement économique, au logement et à la transition écologique remplacent les onze précédemment imposés dans le document d’orientations et d’objectifs pour redonner au Scot sa vocation stratégique », ont expliqué les deux ministres. La lutte contre l’étalement urbain est prise en compte transversalement.

La seconde ordonnance « limite et simplifie les obligations qui imposent aux documents d’urbanisme transversaux (schémas de cohérence territoriale, plans locaux d’urbanisme et autres documents en tenant lieu), d’intégrer les enjeux d’autres documents de planification relevant de politiques sectorielles telles que les risques, les continuités écologiques, les déplacements, etc. », souligne le ministère. « Selon les territoires, jusqu’à vingt documents peuvent devoir être examinés par les collectivités territoriales et les élus au moment de l’élaboration de leurs documents d’urbanisme », a rappelé Julien Denormandie. L’ordonnance prévoit ainsi cinq évolutions : si un territoire est couvert par un Scot, c’est celui-ci qui doit être compatible avec les différents documents sectoriels, et non le plan local d’urbanisme (PLU), « qui s’en trouve simplifié puisqu’il devra uniquement examiner sa compatibilité avec le Scot et non plus avec tous les autres documents ». De plus, quatre documents de planification sectoriels ne sont plus opposables aux  Scot, PLU et cartes communales. « Cette exclusion est le résultat d’un diagnostic prenant en compte l’impact urbanistique du document et sa pérennité », précise le ministère.

Le lien juridique de « prise en compte » d’un document est remplacé par le lien juridique de compatibilité avec ce document. « Cela permet de ne conserver qu’un seul type de lien juridique et donc de clarifier la portée de ce qui doit être intégré dans un document d’urbanisme », assure le ministère. Cependant, «  les programmes d’équipement et les objectifs des schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) ne voient pas leur lien de prise en compte modifié », est-il précisé. 

Les délais de mise en compatibilité des documents sont unifiés : les collectivités devront en examiner la nécessité tous les trois ans, et non plus à chaque fois qu’un nouveau document sectoriel entre en vigueur ou est modifié.

Enfin, cette ordonnance introduit la note d’enjeux. « Elle consacre une pratique existante qui permet aux collectivités élaborant des documents d’urbanisme de solliciter du représentant de l’Etat dans le département un exposé stratégique faisant état des enjeux qu’il identifie sur leur territoire et que le document d’urbanisme est appelé à traduire », explique le ministère. Ce qui permettra de faciliter le dialogue entre la collectivité et l’Etat.

Ces deux ordonnances s’appliqueront aux documents d’urbanisme dont l’élaboration ou la révision est engagée à compter du 1er avril 2021. « Des mesures transitoires sont cependant prévues pour les Scot en cours d’élaboration ou de révision pour appliquer ces simplifications par anticipation », précise le ministère.

Espaces verts, murs, clôtures, sous-sols, parking souterrains… Bien que petites, les surfaces que l’on pourrait utiliser pour l’agriculture urbaine sont nombreuses à Paris. Avec seulement 10% de ce foncier inexploité, 20 000 exploitations viables pourraient être créées.

50 mètres carrés : c’est la surface utile en maraîchage traditionnel pour alimenter une personne en fruits et légumes. Si l’on voulait assurer l’autosuffisance en fruits et légumes frais de la population parisienne, il faudrait mettre en culture pas moins de 11 000 hectares. Il faudrait aussi prévoir 5 000 hectares pour la main d’œuvre non-résidente. Cela reviendrait à cultiver 1,5 fois la surface de Paris. Dans un rapport intitulé « Une agriculture urbaine à Paris – Eléments de réflexion en quelques chiffres », l’Apur (Atelier Parisien d’Urbanisme) analyse les conditions dans lesquelles une agriculture urbaine pourrait se développer dans Paris.

L’Apur rappelle tout d’abord que l’accès au foncier constitue un premier frein aux porteurs de projets. Le foncier disponible est en effet très morcelé et complexe à identifier. « Les surfaces permettant la culture de pleine terre sont rares à Paris. Pourtant 12 hectares sont déjà cultivés au sol, soit près de l’équivalent du parc Montsouris. Parmi ces espaces, on compte : 102 jardins partagés (55 000 mètres carrés), une ferme de 50 000 mètres carrés dans le bois de Vincennes et 5 000 mètres carrés de vignes (Montmartre, parc de Bercy, Parc Georges Brassens, Bagatelle, Parc de Belleville…) », note l’Apur dans son étude.

Dès lors, comment gagner du terrain sur la ville, comment créer de nouvelles surfaces où cultiver fruits et légumes ? En exploitant les espaces verts disponibles, par exemple. « À Paris, ce sont 580 hectares de parcs et jardins publics (hors bois), 83 hectares d’espaces verts des grandes institutions et 38,5 hectares d’espaces verts en projet ou à l’étude qui pourraient ainsi être partiellement mis à contribution pour des productions maraîchères, ruches, petits élevages ou jardins partagés », analyse le rapport.

Les espaces publics de la voirie sont de potentielles autres surfaces exploitables. Il existe ainsi à Paris 200 hectares de places de stationnement de surface, 190 hectares d’îlots de voirie de plus de 50 mètres carrés (terre-pleins, séparateurs, ronds-points…), 547 places et placettes publiques, 600 voies peu circulées (impasses, passages et villas) et de nombreux retraits d’alignements. Le rapport cite deux exemples historiques : « À Cuba, sous l’embargo américain, ce sont les stationnements de surface qui les premiers ont été mis à contribution pour nourrir les habitants. À Paris, pendant la seconde Guerre Mondiale, les terre-pleins de l’avenue Foch étaient cultivés pour alimenter les Parisiens », rappelle l’Apur.

Ces espaces, à la portée de tous, pourraient devenir les supports de potagers partagés, gérés notamment par les riverains par le biais du « permis de végétaliser ». Ils peuvent également voir naître un vaste verger urbain, comme a entrepris de le faire la municipalité de Barcelone en plantant des arbres fruitiers parmi ses alignements d’arbres existants ou la municipalité de Katoomba, près de Sydney, en plantant 20 000 noisetiers dans les rues. « À titre d’exemple, le stationnement de surface à Paris couvre un espace équivalant à celui d’un verger de 20 000 arbres », peut-on lire dans le rapport de l’Apur.

Les toitures sont, elles aussi, des espaces propices à la végétalisation. « 80 hectares de toitures présentent aujourd’hui à Paris un fort potentiel de végétalisation, du fait de leur surface disponible et de leur couverture pouvant accueillir une épaisseur minimum de substrat suffisante au développement d’une végétation herbacée », détaille le rapport.

Dans le cadre des appels à projets lancés par « Les Parisculteurs », un certain nombre de projets concernant des toitures ont été créés. C’est le cas notamment du verger inauguré en 2018 sur le toit de l’Opéra-Bastille. 2 500 mètres carrés de plantes potagères sont ainsi cultivés par l’entreprise Topager, lauréate de la première saison des Parisculteurs.

La Maison d’agriculture “BienÉlevées”, créée par quatre sœurs, s’est spécialisée, elle, dans la culture du Crocus sativus. Le pistil de ses fragiles fleurs violettes offre la plus rare des épices : le safran. La première safranière qu’elles ont installée à Paris a vu le jour au cœur de l’Institut du Monde Arabe. Dans le cadre des Parisculteurs, elles ont remporté l’exploitation des presque 2 000 mètres carrés de toitures du Monoprix Bièvre dans le 13e arrondissement.

Le projet « Cultures forestières » de la société d’agriculture urbaine Cultures en ville propose, de son côté, l’installation d’une micro-forêt comestible sur la toiture Poste Immo Magenta. Ce projet expérimental et innovant, réalisé en partenariat avec AgroParistech, permettra la création d’un îlot de biodiversité de 650 m² dont la production complètera les paniers de fruits et légumes frais vendus en direct sur la toiture, en vis-à-vis, de la médiathèque Françoise Sagan (Paris 10e).

Le projet « Cultures forestières » de la société d’agriculture urbaine « Cultures en ville » sur la toiture Poste Immo Magenta (Paris 10e) © Les Parisculteurs

Les murs et clôtures présentent également un réservoir de surfaces cultivables. « On recense aujourd’hui plus de 250 km de murs et clôtures entourant les écoles, les terrains de sport et les cimetières, et plus de 2 000 km de murs et murets sur l’espace public, dont 30 km le long des berges de Seine. À cela s’ajoutent les 3 200 murs pignons sur rue existant à Paris et les bâtiments et équipements en projets ou à l’étude, pour lesquels le PLU de Paris favorise la végétalisation des façades », note l’Apur dans son rapport. Les murs sont exploités depuis des siècles pour la culture d’arbres fruitiers et le forçage des cultures maraîchères. En 1870, les 600 km de murs à pêches de Montreuil produisaient 17 millions de fruits par an.

Une autre source de foncier à explorer se situe dans les sous-sols de la capitale. Certaines cultures (notamment les brasseries ou la culture des champignons) peuvent en effet tirer profit de situations souterraines. « Une partie des 770 hectares d’anciennes carrières de calcaire grossier sous Paris, situés sous les 5e, 6e, 12e, 13e, 14e, 15e et 16e arrondissements, pourrait voir se développer de nouvelles champignonnières, notamment à proximité de leurs entrées », déclare l’Apur.

Le rapport note également que les parkings souterrains sous-exploités, les stations de métro désaffectées et autres tunnels de voirie déclassés constituent un autre gisement de surface à exploiter.

« Bien que Paris offre principalement des petites surfaces à l’agriculture, ces surfaces sont nombreuses et s’il était possible de mettre en culture 10% du potentiel décrit ci-dessus, cela permettrait de créer près de 20 000 exploitations viables (selon une étude menée à la ferme du Bec Hellouin en 2015) et de produire environ 60 millions d’équivalent repas / an, en considérant une productivité moyenne de 6 kg/m2 », conclut l’Apur.