C’est officiel, la tournée des drapeaux – olympique et paralympique – a débuté le 8 septembre dernier à Saint-Denis. Tony Estanguet, le président des Jeux Olympiques de Paris 2024, et Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis, ont donné le top départ de cette « boucle » qui va relier plusieurs villes de France.

Il était logique de commencer par la ville de Saint-Denis, située en Seine-Saint-Denis, département qui accueillera les villages des athlètes et des médias ainsi que diverses épreuves sportives (au Stade de France et au centre aquatique olympique).

La tournée va ensuite se prolonger dans plusieurs villes françaises, avant de revenir en Île-de-France. Voici les dates de son passage (en tout, une trentaine de municipalités seront visitées jusqu’à la mi-octobre avant que les drapeaux ne soient hissés sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris) :

Pendant le premier confinement, l’accès au sport a été fortement limité, ce qui a eu pour conséquence une baisse inédite de l’activité physique des Franciliens. Les pratiquants ont dû s’adapter et faire évoluer leurs habitudes. Comment le sport s’est-il inscrit dans ce nouveau quotidien ? Réponses.

En 2020, le premier confinement lié à la pandémie a brutalement changé les conditions de vie des Franciliens. En termes de pratiques sportives, la plupart des disciplines étaient impraticables. L’interdiction de sortir, de se déplacer et la fermeture des lieux publics non indispensables (parcs, équipements sportifs), des clubs, des structures privées commerciales auraient pu avoir raison de l’activité physique et sportive.

Si celle-ci a effectivement beaucoup diminué, les Franciliens ont pu, en partie, s’adapter et faire évoluer leurs habitudes. Les clubs et le secteur privé ont tenté de reconfigurer leur offre (séance de sport en ligne notamment) et ce, dans des délais courts. Des modalités de pratique qui existaient déjà (numériques, au domicile) et certaines disciplines (fitness, course à pied) ont trouvé un nouveau public. C’est ce que rappelle un dossier dédié à cette thématique et publié en juin 2021 par l’Institut Régional de Développement du Sport (IRDS).

Dans un contexte où l’accès au sport était fortement limité, 69 % des Franciliens ont modifié leurs habitudes sportives. Seuls 35 % ont déclaré s’être adonnés à une activité sportive au moins une heure par semaine. Avant le confinement, ce taux était de 61 %, soulignant une baisse de la pratique régulière d’une ampleur sans précédent.

Les Franciliens ont été contraints de revoir leur rythme de pratique à la baisse : 62 % ont réduit leur activité physique habituelle. En revanche, 7 % des Franciliens ont déclaré avoir intensifié leur pratique pendant cette période, contre 20 % au niveau national. Il est vrai que l’Île-de- France a été l’une des régions les plus touchées par l’épidémie et que les conditions étaient peut-être plus difficiles qu’ailleurs (exiguïté des logements, sport en extérieur interdit la journée à Paris…).

L’impact du confinement n’a pas été le même selon le mode de pratique de la personne. Pour les sportifs d’ordinaire encadrés par un éducateur ou un coach, la fermeture des associations sportives et des structures privées commerciales les a obligés à s’organiser seuls, ou presque.

Un obstacle supplémentaire par rapport aux sportifs non encadrés. La compétition et la rencontre avec les autres sont par ailleurs des sources de motivation plus importantes pour eux, or ces attentes étaient plus difficiles à satisfaire en période de confinement. Enfin, leurs activités sont plus souvent en interaction avec les autres (sports collectifs, sports de combat…), alors que les restrictions sanitaires imposaient une pratique solitaire.

Certains sports ont été moins pénalisés que d’autres. Le fitness (45 % des sportifs), la course à pied (44 %) et la randonnée (42 %) arrivent en tête des activités pratiquées durant le confinement. D’autres sports qui se pratiquent en intérieur ont aussi été moins touchés par les contraintes du confinement comme la musculation (26 % des sportifs) ou le yoga (17 %). Ces activités se limitent à la sphère privée : le plus souvent seul (61 %), en couple (26%) ou en famille (23%).

Le fitness et le yoga ont été privilégiés par les femmes et les moins de 55 ans. Les coureurs et les adeptes de la musculation étaient plus souvent des hommes et des personnes de moins de 35 ans. La marche a surtout eu du succès auprès des personnes de plus de 55 ans.

Pendant la période de confinement, les activités physiques au domicile ont occupé une place importante. Faute de pouvoir se déplacer, les Franciliens se sont adonnés à leurs activités sportives chez eux. En temps normal, 22 % des sportifs exercent une activité sportive régulière au domicile ; cette proportion est passée à 72 %, reflétant un bouleversement des modalités de pratique et d’organisation.

Les conditions de logement des Franciliens sont devenues un critère d’accès au sport : 36 % des Franciliens ont ainsi déclaré ne pas avoir suffisamment d’espace chez eux pour exercer une activité sportive. Cette proportion grimpe à 42 % à Paris où les logements sont plus petits contre 28 % en grande couronne.

Au domicile, la pratique avait lieu le plus souvent en intérieur (54 % des sportifs), parfois en extérieur (32 %) lorsque cela était possible (cours, terrasse, jardin…). Les femmes, les moins de 55 ans, les Parisiens et les prati­quants occasionnels ayant intensifié leur pra­tique pendant le confinement ont eu plus souvent tendance à pratiquer chez eux plutôt que dans les espaces publics. Un résultat qui peut surprendre pour les Parisiens au vu de leurs conditions de logement, mais il faut rap­peler que pendant la majeure partie du confi­nement les activités sportives hors domicile étaient interdites entre 10 heures et 19 heures.

Créé en juillet 2017, le Cluster Grand Paris Sport vise à rassembler les acteurs du sport, de la recherche, de l’éducation, de la formation, de la santé, de l’innovation et de l’économie autour d’un objectif commun : construire, dans le sillage des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, un héritage pour conforter la France en tant que nation sportive.

Dirigée par Emmanuelle Bru, l’association Loi 1901 Cluster Grand Paris Sport a comme Président Francis Chouat et comme Président délégué Hakim Khellaf. Elle dispose en outre d’un bureau de 9 personnes et d’un conseil d’administration composé d’entreprises (Nokia, Natural Grass…), d’organismes publics de recherche et d’enseignement supérieur (Genopole, Télécom SudParis, Institut de recherche biomédicale des armées…), d’administrations et collectivités (DIRECCTE Île-de-France, Grand Paris Sud, Région Île-de-France, le Départemental de l’Essonne…), d’acteurs du monde sportif (Comité National Olympique et Sportif Français…), de partenaires (Chambre de Commerce et de l’Industrie de l’Essonne, Le Tremplin par Paris&Co…) et de personnalités (David Douillet, Régis Juanico (député de la Loire)…).

Stimulé par la présence dans ses rangs du Genopole, le bioparc dédié à la biotechnologie et à la génétique situé à Évry-Courcouronnes, le Cluster fait de la recherche un de ses axes de développement. En 2020, il a accompagné la création d’une Unité Mixte de Recherche (UMR) sur l’entraînement et la récupération, co-dirigée par l’Université d’Évry Paris-Saclay et l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées (IRBA), en coopération avec le Centre d’Études et de Recherches sur l’Intensification du Traitement du Diabète (CERITD).

Le Laboratoire de Biologie de l’Exercice pour la Performance et la Santé (LBEPS) est le premier en France à travailler à la fois sur l’entraînement et la récupération de l’athlète de haut niveau, du militaire, de l’enfant et de l’adulte sain ou des diabétiques de type 1 et 2. Il poursuit un objectif commun de performance et de santé, notamment dans le contexte national favorable à la promotion du « Sport Santé » aboutissant à la prescription du sport sur ordonnance.

Construire un campus pour rassembler fédérations sportives, universitaires, chercheurs, acteurs de la santé et des territoires et créateurs d’entreprises autour d’une thématique commune : tel est l’autre projet phare du Cluster. Ce Campus vise à créer un lieu attractif à l’échelle métropolitaine en s’insérant dans un projet de territoire autour de l’ancien hippodrome de Ris-Orangis-Bondoufle, un projet en cours de programmation par Grand Paris Sud et Grand Paris Aménagement sur plus de 250 hectares. Le Cluster porte d’ailleurs, avec le groupe Clinalliance et le Pôle Départemental de Médecine du Sport, un projet de création d’un pôle sport-santé-performance au cœur de ce Campus. À destination des sportifs de haut niveau et des sportifs amateurs, ainsi que des personnes malades et des personnes en réhabilitation, ce pôle aura pour objectif de fédérer et créer du lien entre la recherche, les activités cliniques et les entreprises

Dans une logique de développement d’un écosystème cohérent et équilibré, la mise en place d’une politique de création, d’accompagnement et d’accueil d’entreprises innovantes s’est rapidement imposée au sein du Cluster. Elle s’est matérialisée par la création, en février 2020, d’un incubateur (l’Incubateur Grand Paris Sport), en partenariat avec l’Agglomération Grand Paris Sud et IMT Starter, l’incubateur commun aux trois grandes écoles évryennes : l’École Nationale Supérieure d’Informatique pour l’Industrie et l’Entreprise (ENSIIE), Télécom Sud Paris (TSP) et l’Institut National Mines-Telecom Business School (IMT BS).

Les lauréats de la première promotion ont été, début 2020, les start-ups Chiron IT, Spectre, Equation Sport, Squarechamps et Move Your Buddy. La deuxième promotion a accueilli, en février 2021, les jeunes pousses Ball’N Connect, Bouge, fizYou, SensAI et Sport & Troc. Elles seront dans un premier temps incubées à IMT Starter puis rejoindront, au bout de 12 mois, l’éco-pépinière du Magellan à Evry-Courcouronnes.

L’important chantier des JO de Paris représente 210 000 mètres carrés à démolir, soit presque 300 kilo-tonnes de déchets à traiter. L’équivalent de 20 000 bennes seront mobilisées pour évacuer cette masse de gravats vers les structures ad hoc.

Des mutations importantes sont engagées dans la Métropole du Grand Paris liées à la réalisation du métro du Grand Paris Express, des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, des nouveaux quartiers de gare, sans oublier les très nombreuses constructions dans le diffus et les travaux liés à la rénovation énergétique du bâti.

La gestion des produits de démolition issus de ces chantiers devient un enjeu majeur pour éviter la saturation des installations de traitement de déchets existantes, l’augmentation de la congestion et des flux de transports de matériaux, mais aussi pour empêcher la raréfaction de certaines matières comme les granulats naturels.

Dans une étude réalisée sur la logistique des JO de Paris, l’Apur a estimé les surfaces à démolir et en a déduit des ratios statistiques de volumes générés. Ces volumes ont ensuite été convertis en nombre de bennes nécessaires pour les évacuer. Ainsi, 123 kilotonnes (environ 8 800 bennes) de déchets sont estimées pour le Village olympique, 71 kt (environ 5 000 bennes) pour le Cluster des médias et 94 kt (environ 6 700 bennes) pour le Centre Aquatique.

Le Village olympique et paralympique, livré pour l’été 2024 avec une capacité d’accueil de 15 000 athlètes, accueillera à terme un nouveau quartier mixte en bord de Seine composé de plus de 2 000 logements, de bureaux et d’activités, de commerces et de plusieurs équipements. Il est localisé sur des tissus déjà urbanisés des villes de Saint-Denis, Saint-Ouen et de l’Île-Saint-Denis sur près de 50 hectares.

Les travaux de démolition et de préparation de site ont d’ores et déjà commencé. Au total, près de 78 000 m² SDP (surface de plancher) seront démolis, en majeure partie localisés au sud-ouest du Village Olympique, à Saint-Ouen. Les démolitions ont déjà eu lieu dans l’Écoquartier de L’Île-Saint-Denis et dans le secteur d’Univer-Seine.

La partie sud, occupée en majeure partie par des locaux d’activités et des bureaux, se verra donc transformée au profit de constructions nouvelles. La halle Maxwell qui accueillera temporairement les espaces d’entraînements des athlètes et les services des délégations sera quant à elle réhabilitée, tout comme la Cité du Cinéma a pu l’être par le passé.

En phase post-olympique, la zone opérationnelle du Village établie sur des grandes emprises infrastructurelles (site RTE) ou d’équipements vieillissants (lycée professionnel Cachin) mutera en intégrant des espaces verts et des programmes rénovés.

Le Centre aquatique olympique accueillera en phase olympique les épreuves de water-polo, de plongeon et de natation artistique. Une partie des équipements seront des installations temporaires comme le bassin d’échauffement, d’autres seront pérennes comme le bassin de 50 mètres, un bassin de plongeon et les tribunes de 6 000 places assises. Ces derniers formeront l’héritage post-olympique et s’inscriront à terme dans un nouveau quartier mixte qui fera le lien entre le centre historique de Saint-Denis et le nouveau pôle d’affaires de la Plaine.

Les démolitions sur ce secteur sont estimées à 60 000 m² SDP. Elles seront toutes réalisées avant 2024 pour permettre d’accueillir les installations temporaires et pérennes nécessaires aux Jeux. À la suite des épreuves paralympiques, le site sera transformé pour y développer le projet urbain de la Plaine Saulnier porté par la MGP et Plaine Commune. La programmation prévoit notamment la création de nouveaux logements et bureaux.

Localisé à Dugny et au Bourget, le Cluster olympique regroupe les épreuves de tir, de volley-ball et le centre des médias au parc des expositions du Bourget qui permet d’accueillir 20 000 journalistes et le village des médias. La construction de plus de 100 000 m² de logements est prévus pour l’hébergement d’une partie des journalistes durant la période des Jeux et correspondra, en période post-olympique, à une offre de logements adaptée aux besoins des populations. La Solideo est maître d’ouvrage du village des médias.

L’EPT Terres d’Envol et la ville du Bourget ont souhaité saisir l’opportunité des Jeux et de l’implantation du site de compétition de volley-ball pour rénover et désenclaver le parc des Sports. La restructuration prévoit la démolition de l’école élémentaire Jean-Jaurès, de la piscine du Bourget, du gymnase Raoul-Clerget et du Bourget Tennis Club, tous reconstruits.

Enfin, le Cerema quitte ce site pour regrouper l’ensemble de ses services, les locaux seront démolis. Pour accueillir le futur centre des médias, seul le hall 3 du parc des expositions sera démoli et reconstruit, : pour passer d’une surface de 12 000 m² au sol à 20 000 m² et doubler sa hauteur. L’ensemble des démolitions est estimé à 45 000 m² de SDP.

Alors que les chantiers des JO de Paris 2024 sont dans les starting-blocks, un certain nombre d’acteurs institutionnels et économiques se posent la question de savoir comment le sport peut devenir un levier d’attractivité pour le Grand Paris.

Ces acteurs sont notamment regroupés au sein de « Paris Ile-de-France Capitale Économique », association loi 1901 créée par la CCI de Paris et qui fédère près d’une centaine de grandes entreprises, françaises et internationales, fédérations professionnelles et établissements publics impliqués dans le projet du Grand Paris.

Lors d’un événement organisé en ligne en décembre dernier, de nombreux invités ont débattu de cette thématique. Selon Marie-Cécile Tardieu, Directrice générale déléguée en charge de l’attractivité chez Business France, Marc Lhermitte, Responsable de l’attractivité chez EY France, Franck Boucher, Directeur de l’attractivité à Paris la Défense et Rémi Babinet, Président fondateur de BETC, réunis autour d’une première table ronde, faire de Paris une marque sportive est un objectif ambitieux mais attendu pour une ville qui, en 2024, sera le centre d’attention de plus de quinze millions de téléspectateurs dans le monde.

« Le dynamisme du territoire sera d’ailleurs traversé à ce moment-là par son nouveau réseau ferroviaire, où les pôles sportifs seront tous à portée de main des habitants dans une nouvelle mobilité accélérée et accessible à tous. Paris 2024 serait peut-être bien la ligne d’arrivée à franchir pour devenir la première métropole sportive de référence ! », analyse Paris Ile-de-France Capitale Économique sur le site de l’événement.

Si la marque du Grand Paris devient un jour la référence mondiale en termes de pratique sportive, cela ne pourra se faire qu’au profit de tous les habitants du territoire de la métropole. Ce sujet de l’inclusion socio-économique a été abordé par Marie-Amélie le Fur, triple championne paralympique et Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français, Tanguy de la Forest, athlète paralympique et Vice-Président de la Fédération Française de Handisport, Quentin Gesell, Vice-Président délégué au développement sportif de la Métropole du Grand Paris et Maire de Dugny, et Marc Hofer, Président de l’association Premiers de Cordée.

« Le sport, ressource pour les personnes en situation de handicap, est également le point de jonction vers une société où les valeurs morales repenseront la place méritée des personnes en situation de handicap, dont les performances et le potentiel sont loin d’être uniquement sur un plan sportif. Le sport est une solution pour certaines problématiques sociales contemporaines, et parfois même à certaines problématiques médicales. Il est vecteur de progrès et de dépassement de soi pour les personnes en situation de précarité, d’exclusion, ou de maladie », conclut le site Paris Ile-de-France Capitale Économique sur son site.

Du 26 juillet au 11 août 2024, la Métropole accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques. À l’occasion de ce plus grand rassemblement sportif mondial, qui prévoit de réunir 206 nations et 4 milliards de téléspectateurs, Paris 2024 endosse une responsabilité inédite : celle d’organiser une compétition durable, entre sobriété et innovation, au service du sport dans les territoires.

Entretien avec Georgina GRENON, directrice de l’excellence environnementale de Paris 2024
Propos recueillis par Hélène IMATTE

Les Jeux de Paris 2024 seront les premiers entièrement neutres en carbone. C’est l’engagement que nous avons pris et dont nous assumons pleinement la responsabilité. Si nous voulons continuer à organiser de grandes célébrations sportives, nous devons réussir ce défi. Ce souci de durabilité est directement aligné sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. C’est LA grande cause de notre époque et nous sommes déterminés à contribuer à apporter des solutions.

Le poste que j’occupe a été créé pour insuffler cet élan de manière transversale. En interne, je travaille avec l’ensemble des directions pour créer la dynamique indispensable à la réalisation de nos objectifs. Nous travaillons ensemble depuis déjà un an et continuerons les 4 années qui viennent pour faire de Paris 2024 des Jeux qui marqueront une rupture en matière d’ambition environnementale.

Parvenir à la neutralité carbone est un énorme défi car cela implique l’ensemble des acteurs publics et privés associés à l’événement ainsi que les millions de spectateurs qui viendront y assister. Pour le relever, Paris 2024 a mis au point une méthode inédite imaginée dès le début du projet et directement implémentée à la stratégie et aux opérations globales. C’est un véritable changement de paradigme que nous proposons. Nous avons défini un objectif ambitieux d’émissions carbone et mis en place des mesures de réduction et de compensation couvrant la période avant, pendant et après les Jeux.

Partant du constat que les Jeux précédents portaient un impact de 3,5 millions de tonnes de carbone émises en moyenne,  nous avons  défini pour Paris 2024 un objectif d’1,5 million de tonnes, structuré en 3 pôles : les transports, les constructions et les opérations concrètes liées à la compétition. Les émissions résiduelles qui ne pourront être évitées seront quant à elles compensées, afin d’assurer la neutralité carbone.

Le premier atout est l’utilisation de 95% des infrastructures existantes ou temporaires dans le Grand Paris. Paris 2024 construira donc très peu et ce qui sera construit est pensé pour être bas-carbone. Concernant les autres pôles, nous entendons mobiliser tous les acteurs pour exiger un niveau d’innovation très élevé et maîtriser notre impact carbone, dans la limite de nos objectifs fixés. Ainsi, Paris 2024 favorisera par exemple la mobilité propre pour le transport de la famille olympique, mettra en place des incitations à l’usage des transports en commun, proposera de la restauration durable et limitant le plastique ainsi que le recours à 100% d’énergie renouvelable sur les sites.

village olympique – © Paris2024

A l’échelle des Jeux, chaque étape est importante car nous pensons des projets qui doivent répondre aux enjeux et aux attentes de 2024.

Certains projets nous incombent directement. Par exemple, la conception du Village olympique est pensée comme un éco quartier. Il y aura près de 3 000 logements pour les habitants, les étudiants, les seniors, des logements sociaux et aussi des commerces, crèches…  Nous partons du principe que les bâtiments devront être le plus écologiques possible. Le Village olympique répond donc à un cahier des charges bas-carbone avec une construction en bois et BBC (bâtiment basse consommation), l’utilisation de matériaux recyclés et issus de filières locales pour réduire l’empreinte carbone etc.

Pour d’autres, nous avons peu d’emprise comme la venue des spectateurs en avion par exemple, et nous en prenons la responsabilité. Durant les quatre ans à venir, nous devons définir les meilleurs comportements à adopter en matière de mobilité et mettre en place des modes de compensation carbone. Pour la réussite des Jeux, nous devons tous faire preuve d’innovation et de créativité.

Nous cherchons à identifier les solutions d’avenir dans tous les domaines. Les sujets varient en fonction des phases d’avancement du projet. Pour l’heure, nous travaillons notamment sur le choix des matériaux utilisés pour les constructions et sur les solutions bas-carbone. Pour prendre un exemple concret, dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir initié par l’Etat, nous avons lancé un appel à projets pour trouver des solutions de remplacement aux groupes électrogènes diesel (très émetteurs) et viser 100% d’électricité renouvelable pour alimenter les Jeux.

Outre les innovations purement technologiques, Paris 2024 entend également pousser l’innovation sociale : donner une place prépondérante à l’économie sociale et solidaire pour faire participer les territoires (notamment à travers notre travail avec l’association Les Canaux), favoriser les circuits courts et locaux, intégrer pleinement la question du handicap en la contractualisant dans nos opérations, travailler avec des éco entreprises comme celles du réseau PEXE pour créer des ponts entre les projets, les structures et les pratiques. De fait, notre méthodologie se doit d’être innovante dans la manière d’aborder les enjeux et de trouver des réponses novatrices.

Au-delà des Jeux, les solutions que nous mettons en place n’ont pas vocation à rester entre nos mains et constituent une forme de pré-héritage des techniques et approches disponibles pour le plus grand monde. Dans cette optique, c’est en innovant que nous permettrons à nos idées d’accélérer la transition écologique.

S’il y a bien un adage contre lequel je m’insurge régulièrement, c’est celui qui prétend que faire plus vert est forcément plus cher ! Toutes nos équipes s’activent avec engagement pour démontrer qu’on peut très bien relever le pari de respecter l’environnement, tout en faisant émerger des solutions pleines de sens, et tout l’écosystème vertueux que nous animons autour de l’événement le prouve chaque jour encore plus. Nous comptons en effet maîtriser au maximum nos dépenses : en construisant moins d’infrastructures, on dépensera tout simplement moins et il nous faudra être créatifs, faire preuve d’intelligence collective pour limiter au mieux les coûts engagés. La crise sanitaire et économique que nous traversons n’a fait que confirmer l’approche que nous menons depuis les prémices de la candidature et Paris 2024 entend fermement tenir et maintenir ses engagements en faveur de Jeux durables et engagés pour la préservation de la planète.

Depuis son origine, le projet de Paris 2024 propose des Jeux en rupture avec les éditions précédentes et déterminés par une forte ambition environnementale. La crise a renforcé l’importance de cet engagement et nous pousse à faire encore plus. Le risque sanitaire vient désormais s’ajouter à notre cahier des charges et nous avons la chance de disposer encore de quatre ans pour y travailler. À ce titre, Paris 2024 entend faire émerger des réponses cohérentes pour faire correspondre respect de l’environnement et sécurité sanitaire, afin de préserver notre santé comme celle de la planète. Nous pilotons les risques pour les anticiper au maximum et comptons bien apprendre des prochains Jeux de Tokyo pour continuer à innover. Sur ces enjeux, nous avons la chance de partager avec tous nos interlocuteurs, Ville de Paris, Métropole du Grand Paris, Région Ile-de-France, une même approche alliant maîtrise des coûts et respect de nos ambitions environnementales. Paris 2024 se veut exemplaire en la matière et nous sommes tous 100% dédiés à cet objectif commun.

Réussir à organiser des olympiades écologiques et responsables n’est aujourd’hui plus une case optionnelle à cocher dans la candidature des villes hôtesses ces dernières années. À ce titre, Paris n’a pas dérogé à la règle et a fait de la neutralité carbone un enjeu principal pour ses Jeux de 2024.

Un village olympique à 3,5 milliards d’euros pour un chantier de 51 hectares. 150 000 emplois mobilisés pour la préparation et l’organisation d’une compétition mondiale qui prévoit d’accueillir des milliers d’athlètes représentants des centaines de nations, face à des millions de téléspectateurs. Au-delà des chiffres qui donnent habituellement le tournis quand on parle Jeux Olympiques, Paris 2024 comptent également s’attaquer à décrocher une médaille verte d’un autre genre : celle du zéro carbone. De fait, la France entend organiser les Jeux « les plus écologiques et durables de l’Histoire », selon le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (Cojo). Et si en raison de la pandémie liée au Covid-19, le report des JO de Tokyo initialement prévus à l’été 2020 et la mise en arrêt des chantiers franciliens pourraient modifier l’agenda des livraisons d’infrastructures, l’ambition écologique devrait cependant se maintenir sur la feuille de route de l’événement qui se veut « exemplaire ». En organisant des Jeux neutres en carbone, la métropole veut tout d’abord s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et projette de ne pas émettre plus de CO2 que sa capacité d’en compenser.

En cela, Paris jouit d’un atout particulier, celui de n’avoir à construire que peu de nouvelles infrastructures en s’appuyant sur 95% des sites déjà existants ou temporaires. Seuls deux sites seront construits : le village olympique et paralympique au cœur d’un futur éco-quartier en Seine-Saint-Denis, ainsi que le centre aquatique, qui laissera trois bassins en héritage dans ce département très peu pourvu en piscines. De fait, Paris entend éviter à tout prix le phénomène des « éléphants blancs », ces constructions abandonnées sitôt la compétition passée. Cette sobriété inédite en matière de construction permettrait d’ailleurs de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux précédentes éditions.

INNOVER POUR FAIRE ÉMERGER DES SOLUTIONS PROPRES

Afin de réduire l’impact environnemental, Paris mise également sur sa capacité à innover, en traquant les émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs concernés. Ainsi, le gouvernement a lancé en juin dernier deux appels à projets à destination des entreprises françaises impliquées. Le premier, intégré au Programme d’investissements d’avenir (mis en place par l’Etat pour financer des projets prometteurs et innovants pour le territoire) portait sur la production d’énergie hors réseau, les Jeux olympiques occasionnant souvent des pics de consommation d’électricité. Or dans la majorité des cas, les solutions d’appoint font appel à des groupes électrogènes qui fonctionnent au gazole, un carburant dont le pouvoir polluant en CO2 n’est plus à démontrer. Avec une enveloppe de 15 millions d’euros, le dispositif espère donc faire émerger des groupes solutions d’énergie propre, qui pourraient d’ailleurs trouver de nouveaux usages en héritage à l’issue de la compétition. En parallèle s’est lancée, du 4 juillet au 8 octobre dernier, une édition spéciale du concours d’innovation I-Nov, destiné aux start-ups et aux PME et opéré par l’ADEME, Bpifrance et FranceAgriMer avec le soutien des ministères de la Transition écologique et solidaire, de l’Economie et des Finances et de l’Enseignement supérieurs, de la Recherche et de l’Innovation et dotée de 80 millions d’euros. Les candidats étaient alors invités à explorer de nouvelles pistes innovantes autour, entre autres, de la thématique des transports et de la mobilité durable, de l’alimentation intelligente, de l’adaptation des technologies numériques au changement climatique, de l’économie circulaire et de la valorisation des circuits courts, notamment pour les matériaux de construction des infrastructures des JOP. À ce titre, le village olympique pourrait s’inspirer du plus haut immeuble en bois inauguré à l’été dernier à Strasbourg.

Par ailleurs, l’un des objectifs principaux annoncés par le Cojo est d’atteindre un taux de 95% de recyclage des déchets liés aux chantiers de construction. Côté mobilité, le site pourrait n’être accessible qu’à pied, vélo ou en transports en commun, afin de favoriser la mobilité durable. La question des repas (qui devraient faire la part belle aux produits locaux fournis en circuits courts, avec un minimum d’emballages) ou encore du recyclage des déchets durant la compétition sont autant de problématiques pour lesquelles des solutions vertueuses restent encore à trouver. Car après tout, pour le comité comme l’ensemble des parties prenantes, le marathon de la neutralité carbone et de l’excellence environnementale de Paris 2024 ne fait que commencer.

Dans quatre ans, la France accueillera les Jeux Olympiques et la capitale s’y prépare en lançant des chantiers aux objectifs environnementaux ambitieux. L’occasion pour le secteur du BTP de développer de nouveaux procédés durables.

L’organisation des Jeux Olympiques de 2024 à Paris va mobiliser 150.000 emplois, existants ou supplémentaires, dont 11.700 dans le secteur du BTP, selon une étude présentée par le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (Cojo) en avril 2019. Conduite et encadrement de chantiers BTP, travaux publics et béton, maçonnerie, charpente et second œuvre en bâtiment, logistique et transports, ou encore conducteurs d’engins, seront nécessaires à la construction des 5% d’infrastructures non existantes pour accueillir les épreuves sportives.

Le secteur doit s’adapter aux exigences environnementales du Cojo, qui vont dans le sens de la politique nationale, avec la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) qui fixe l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050, ou encore le plan de rénovation énergétique qui prévoit la rénovation de 500.000 logements en cinq ans. La société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo) présente en effet ces JO comme devançant la SNBC et étant les premiers à respecter l’Accord de Paris.

UN VILLAGE OLYMPIQUE VISIONNAIRE

Trois équipements doivent être construits spécifiquement pour les jeux : le village olympique et paralympique à Saint-Denis, l’Ile-saint-Louis et Saint-Ouen (Seine-saint-Denis), le village des médias à cheval sur Le Bourget et Dugny (Seine-saint-Denis), et le centre aquatique à Saint-Denis. En novembre dernier, la Solidéo a dévoilé les lauréats pour la construction du village olympique : le groupement Caisse des dépôts et consignations (CDC), CDC habitat et Icade Promotion concevra le secteur D, d’une surface de 48.000 m², et le groupement Nexity SA, Eiffage Immobilier Ile-de-France sera en charge du secteur E, d’une surface de 52.000m². Ainsi 2.200 logements vont être construits en bois et béton bas carbone, avec l’objectif de réduire de 40% l’empreinte carbone des bâtiments. Sur le secteur E par exemple, Nexity SA et Eiffage Immobilier IDF proposent un mode de construction mixant bois et béton bas carbone, avec un bois 100% d’origine française, et un quartier à 80% autonome en énergie grâce à un système de stockage par batteries Zinc-Air. « Ce village sera la vitrine de la France, de son savoir-faire et de ses ambitions durables, inclusives et responsables. Il va permettre d’inscrire notre pays et la Seine-Saint-Denis dans l’exemplarité environnementale », estime la Solidéo. Le village verra donc se hisser un bâtiment construit à 100% à partir de matière recyclée – dont 50% de réemploi – ou encore un bâtiment avec zéro déchet d’exploitation. Des centrales à béton seront implantées directement sur le site afin de supprimer des flux de camions. De même, des plateformes de réemploi stockeront et trieront sur place, des matériaux issus du BTP.

Il s’agira également d’aménager les 9 hectares de terrain sur lesquels seront construits ces villages, de façon à favoriser la biodiversité et à privilégier la création d’îlots de fraîcheur. Le but étant de construire un quartier adapté aux changements climatiques, dans le cadre d’une future ville résiliente.

DES PROJETS VECTEURS D’AVANCÉES DANS LE BTP

Au-delà du village olympique, qui sera ensuite reconverti en écoquartier de logements, bureaux et commerces, les entreprises de BTP devront s’atteler à la rénovation ou réaménagement de multiples sites. Pour toutes ces opérations, la Solidéo mise sur la voie fluviale pour l’approvisionnement des matériaux de construction, l’acheminement de certains matériels tels que les barrières et gradins, et pour l’évacuation de 400.000 m3 de déblais. Une Seine qui devrait par ailleurs (enfin) réaliser le rêve d’accueillir des baigneurs pour des épreuves sportives ! Un projet d’assainissement financé par l’agence de l’eau Seine-Normandie et la société Haropa Ports de Paris, vise notamment à installer un réseau de collecte des eaux usées des 300 péniches du bief parisien.

Sujets à discorde, les Jeux Olympiques de Paris 2024 permettent néanmoins aux entreprises de BTP de proposer et développer des projets bas carbone de grande ampleur. L’occasion de révolutionner le process de construction et de faire évoluer les modes d’acheminement et d’évacuation. C’est en tout cas ce que conclut une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme publiée en janvier 2019, considérant les JO 2024 comme « des accélérateurs d’innovations durables pour la logistique urbaine ».

– Lien vers le rapport du Cojo (avril 2019) : https://www.paris2024.org/app/uploads/2019/04/04042019_DP_Jeux-de-2024-Des-opportunites-pour-tous.pdf

– Lien vers étude Apur (janvier 2019) : https://www.apur.org/fr/nos-travaux/jeux-paris-2024-accelerateurs-innovations-durables-logistique-urbaine )

La neutralité carbone est l’objectif que s’est fixé le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques Paris 2024… Les matériaux biosourcés tels que le bois s’imposent donc pour relever cet ambitieux challenge.

Le compte à rebours est lancé depuis le 13 septembre 2017, date à laquelle Paris s’est vu confier l’organisation des Jeux Olympiques 2024 par le Comité international olympique (CIO).

Pour le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (Paris 2024) et la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), l’objectif à atteindre lors de ces jeux est la neutralité carbone. Cela signifie que toutes les émissions de CO2 liées aux JO devront être compensées.

Heureusement, peu d’infrastructures nouvelles sont à construire. S’appuyant sur 95% de sites déjà existants ou temporaires, Paris 2024 fait le choix de la sobriété. Seuls le village olympique et paralympique ainsi qu’un centre aquatique devront être construits.

RÉDUIRE L’EMPREINTE CARBONE DE 30% PAR RAPPORT AUX JO DE LONDRES

« Dans la partie construction, l’objectif du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques – Paris 2024 – est d’obtenir une empreinte carbone qui soit inférieure de 30% à celles des jeux de Londres », déclare Georges-Henri Florentin, président de France Bois 2024. France Bois 2024 est un structure lancée fin octobre 2018 pour favoriser l’utilisation des solutions de construction et d’aménagement en bois, notamment français, dans les réalisations des JO de 2024.

L’objectif visant à réduire l’empreinte carbone des JO 2024 de 30% par rapport à celles des jeux de Londres s’inscrit d’ailleurs dans la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), introduite par la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte, qui vise, à l’horizon 2050, la neutralité carbone sur l’ensemble du territoire français.

« Cela a poussé les décideurs en charge de l’organisation des JO à s’intéresser aux matériaux qui consomment peu d’énergie et qui stockent le carbone en leur sein, donc aux matériaux biosourcés tels que le bois », note Georges-Henri Florentin.

LES JO : UNE VITRINE INTERNATIONALE ET UN COUP D’ACCÉLÉRATEUR

Les Jeux Olympiques de Paris en 2024 seront donc l’occasion pour la filière bois construction et aménagement de démontrer ses capacités, ses compétences et ses atouts écologiques et sociétaux auprès des donneurs d’ordre et du grand public français. 

Ces jeux constituent aussi une belle opportunité de créer une vitrine internationale et de donner un coup d’accélérateur à la part du bois dans la construction et l’aménagement en France (10% à l’heure actuelle alors que ce pourcentage est deux fois plus élevé en Amérique du Nord ou en Scandinavie).

« Les JO ne seront qu’un révélateur d’une tendance beaucoup plus profonde qui voit la part de la construction bois augmenter partout dans le monde, tirée par les citoyens, en demande de ce matériau naturel, par les maîtres d’ouvrage mais aussi par les fournisseurs de matériaux de construction… Bref, par tout l’écosystème du BTP », complète Georges-Henri Florentin.

JUSQU’À 100 000 M3 DE BOIS NÉCESSAIRES POUR TOUS LES CHANTIERS

Quelles quantités de bois seront utilisées lors des JO 2024 ? Selon Georges-Henri Florentin, le village olympique et paralympique aurait besoin de quelque 20 000 m3 de bois tandis que l’intégralité des chantiers pourrait en utiliser jusqu’à 100 000 m3. La Solideo a pris l’engagement de commander exclusivement des bois gérés durablement et, à hauteur de 30 %, de garantir leur origine française. La filière bois et France Bois 2024 se fixent pour leur part un objectif de 50%.

Pour mémoire, le village olympique et paralympique est réparti sur 3 communes : Saint-Denis, Saint-Ouen et l’Île-Saint-Denis. Il accueillera 15 600 athlètes pendant les Jeux. Au total, pas moins de 260 000 m² de surface de plancher sont à construire.

Après les Jeux, le quartier comportera 2 200 logements familiaux, 900 logements spécifiques (à destination des étudiants par exemple), le gymnase Pablo Neruda (Saint-Ouen) réhabilité et agrandi, un parc aménagé de 3 hectares, des espaces verts (7 hectares), 120 000 m² d’activités, bureaux et services et 3 200 m² de commerces de proximité.

ILOT D DU VILLAGE OLYMPIQUE : LABELS BIODIVERCITY ET E+C-

Au terme de la consultation lancée par la Solideo, c’est le projet porté par le groupement formé par Icade, la Caisse des Dépôts (Banque des Territoires) et CDC Habitat qui a été choisi pour l’ilot D du village olympique et paralympique à Saint-Ouen-sur-Seine (« Les Quinconces »). Un ensemble immobilier de plus de 48 000 m² destiné à accueillir 3 000 athlètes sera construit.

« Les Quinconces » intègreront une construction bas carbone en bois ou mixte bois / béton bas carbone. Le bois utilisé proviendra de forêts gérées durablement et certifiées PEFC ou FSC. Le projet vise les labels Biodivercity (label international pour la prise en compte de la biodiversité dans les projets immobiliers) et E+C-.

Le label E+C- (Bâtiments à Energie Positive et Réduction Carbone) mesure d’une part l’énergie positive d’un bâtiment sur une échelle de 1 à 4 et, d’autre part, la réduction carbone du projet sur sa durée de vie sur une échelle de 1 à 2. Les logements R+6 seront labellisés « E3C2 », les logements R+9 « E3C1 » et les bureaux « E2C1 ».

SECTEUR E : UNE RÉDUCTION DE 75% DE L’EMPREINTE CARBONE

Concernant le village des athlètes (secteur E du village olympique situé à Saint-Ouen-sur-Seine), il a été remporté par le groupement Nexity, Eiffage Immobilier, CDC Habitat, EDF et Groupe Groupama. Le secteur E couvre environ 53 000 m2 de surface de plancher pour 525 logements, un immeuble de bureaux, une crèche et des locaux d’activités et commerciaux qui devraient accueillir quelque 2 500 athlètes et para-athlètes et, dès 2025, de futurs Audoniens.

Le mode construction proposé mixera là aussi bois et béton bas carbone. Il sera mis en œuvre par Eiffage Construction et permettra de réduire de 75% l’empreinte carbone du projet par rapport aux Jeux de Londres. Le bois sera 100% français, aussi bien pour l’approvisionnement par les deux plus grands propriétaires forestiers français (la Société Forestière du groupe Caisse des Dépôts et Groupama), que pour le sciage et la transformation avec le concours de l’entreprise Simonin.

« Nous sommes en train de mettre en place avec les groupements victorieux un système de traçabilité permettant d’attester que 100% du bois sera issu de forêts gérées durablement et qu’une majorité de ce bois proviendra de fournisseurs français. Pour les JO, les audits seront communs, ce qui est une première », conclut Georges-Henri Florentin.